Deux fois par semaine, retrouvez votre digest de l’Euro 2020 sur demivolee.com. Au programme après la fin de la première journée : Ronaldo en boursicoteur, Gandalf en sélectionneur suédois et Schick en magicien.
L’événement : Sa devise, c’est l’Euro
S’il y a bien une ligne de comparaison qui ne trouvera pas contradiction dans le très ennuyeux « débat » entre les supporters de Lionel Messi et ceux de Cristiano Ronaldo, c’est que l’un est le meilleur footballeur sud-américain, et l’autre le meilleur européen.
À défaut d’avoir réellement fait perdre trois ou quatre milliards d’euros à Coca-Cola en remplaçant leurs bouteilles par une autre d’eau minérale sur le comptoir de la conférence de presse, Cristiano Ronaldo est devenu mardi, contre la Hongrie, le meilleur joueur de l’histoire de l’Euro. Ses cinq participations au tournoi, ses vingt-deux apparitions, ses douze victoires et ses désormais onze buts sont autant de records individuels pour la compétition. Et comme par hasard, il choisit de battre ces records devant un stade plein, une première depuis mars 2020. L’audience de 61 000 personnes était sienne. Même si, en majorité peuplée de supporters locaux, elle aurait apprécié sa clémence, pour cette fois.
Et qu’importe si ses dixième et onzième buts ne sont pas exceptionnellement beaux. Qu’importe si ces buts ne sont pas les plus décisifs de ce match qui avait tout du traquenard. Qu’importe si Ronaldo n’est pas le remplaçant qui fait basculer la rencontre en étant à l’origine des trois buts portugais. À la fin de la rencontre, le nom de Cristiano Ronaldo était sur toutes les lèvres. Quoi de plus normal ?
Le chiffre : La Suède et son tour de passe pas
Lors de la rencontre qui voyait s’affronter l’Espagne et la Suède, les joueurs nés en Suède ont réussi moins de passes que les joueurs nés en France. Voilà, c’est la stat’. On vous laisse relire la phrase si besoin. Non, on ne parle pas de France – Allemagne. On ne parle pas non plus d’un entraînement des Bleus en parallèle du match sévillan. On parle du fait qu’avec ses 115 unités, il y a plus de passes réussies dans la fiche de statistiques d’Aymeric Laporte que dans celles de toute l’équipe suédoise cumulées (89).
C’est aussi le cas de Jordi Alba, Pau Torres, Marcos Llorente, Koke et Rodri, mais c’est moins drôle quand ils sont tous nés en Espagne, au contraire du natif d’Agen naturalisé espagnol pour l’occasion et devant l’amenuisement de ses chances en Équipe de France.
Passé son aspect humoristique, ce chiffre renvoie aussi une piteuse image des protagonistes de ce match. D’un côté, des Suédois qui assument d’emblée leur statut de petit poucet – un peu galvaudé ? – et ferment le jeu sans négociation. De l’autre, des Espagnols qui retombent dans leurs travers : une possession à outrance qui devient complètement stérile. Pourtant, les critiques des amateurs du ballon rond à l’issue du match ont trop souvent épargné ces derniers, aux dépends de la Suède. Mais peut-on vraiment disculper une équipe incapable d’attaquer les espaces et de faire les changements de rythme nécessaires à la perturbation d’un bloc bas ? Peut-on, dans le même temps, reprocher à l’autre équipe d’avoir trouvé et appliqué le bon plan de jeu pour repartir avec un point en visitant les favoris du groupe ? Dans une compétition à sept matchs, les vérités ne sont parfois pas les mêmes que dans un championnat à trente-huit dates.
Le but : Le freak, c’est Schick
Il y a une forme de tristesse à regarder le reste des matchs de cet Euro en sachant que le plus beau but du tournoi est probablement derrière nous. Mais cette tristesse est bien vite effacée par le soulagement d’avoir un vrai bon cru de golazo, et surtout la joie d’avoir pu vivre cette frappe de Patrik Schick depuis le milieu de terrain qui vient lober le gardien écossais et donner l’avantage à la Tchéquie. Alors, merci, Patrik !
La suite : Mention « pas si pire »
Alors que la première journée est bouclée et que la deuxième commence – et a déjà scellé la très belle qualification italienne en ce qui concerne le groupe A –, c’est déjà l’heure des calculs pour certains outsiders optimistes ou d’autres favoris pessimistes : qui sera parmi les meilleurs troisièmes ? La Turquie, la Pologne, la Croatie, la Slovaquie ou encore l’Allemagne y pensent forcément beaucoup. Plus qu’un ticket d’or qui n’offrirait que la possibilité à un underdog de se faire écraser par une grosse nation en huitième de finale, ce repêchage peut véritablement relever de la cour des miracles. Après tout, le tenant du titre était un meilleur troisième de la phase de poules. Et même un des pires meilleurs troisièmes.
Comme ce n’est que le deuxième Euro à mettre en place ce système de rattrapage, les données ne forment pas encore un échantillon très fiable. Il semblerait tout de même qu’inscrire quatre points garantisse le repêchage. Mais c’est aussi possible avec un de moins : en 2016, deux équipes (sur quatre) sont passées à la phase suivante avec seulement trois points dans la besace. Elles avaient cependant une différence de buts neutre.
Le programme :
Jeudi 17 juin :
Ukraine – Macédoine (15h, BeIN)
Danemark – Belgique (18h, BeIN)
Pays-Bas – Autriche (21h, BeIN)
Vendredi 18 juin :
Suède – Slovaquie (15h, BeIN)
Croatie – Tchéquie (18h, BeIN)
Angleterre – Écosse (21h, TF1 et BeIN)
Samedi 19 juin :
Hongrie – France (15h, TF1 et BeIN)
Allemagne – Portugal (18h, M6 et BeIN)
Espagne – Pologne (21h, BeIN)
Dimanche 20 juin : (début des troisièmes matchs qui se jouent simultanément)
Italie – Pays de Galles (18h, BeIN)
Suisse – Turquie (18h, BeIN)