Deux fois par semaine, retrouvez votre digest de l’Euro 2020 sur demivolee.com. Au programme après ce premier week-end : la frayeur Eriksen, la sensation Bellingham et la première macédonienne.
L’événement : l’arrêt cardiaque d’Eriksen, frayeur, héros et questions
Samedi 12 juin, match de 18h00 entre le Danemark et la Finlande. Nous ne sommes qu’à quelques minutes de la mi-temps lorsque Christian Eriksen, star de la sélection rouge et blanche, s’effondre subitement sur la pelouse du Parken Stadium. Le reste a fait le tour des médias : ses coéquipiers hagards qui l’entourent pour le protéger des caméras, l’intervention héroïque des secours, puis son évacuation sous l’inquiétude et la solidarité de tout un stade avant des nouvelles plus rassurantes une demi-heure plus tard… Eriksen rejoint l’hôpital vivant et conscient. Puis il rassure ses coéquipiers qui « décident » de reprendre le match dans la soirée. Match qu’ils perdront 0-1, mais l’essentiel était ailleurs.
Car en effet, pendant quelques instants, Eriksen était « parti ». C’est ce que raconte a posteriori le médecin de la sélection danoise, qui confirme la thèse d’un arrêt cardiaque dont il n’a pu réchapper que grâce à l’utilisation d’un défibrillateur. On ne peut donc que souligner l’héroïsme des soignants qui ont probablement sauvé la vie de l’Interiste. L’autre héros de ce début d’Euro est sans doute Simon Kjær, qui a fait fort dans le genre « dépassement de fonction ». Le capitaine danois a en effet volé au secours de son ami en attendant le staff médical, l’empêchant d’avaler sa langue et en priant l’arbitre Anthony Taylor d’appeler les urgentistes du stade. Une fois le relais passé, il s’est tenu aux côtés de la compagne d’Eriksen, avec Kasper Schmeichel, pour tenter de la réconforter.
De l’autre côté de l’inquiétude humaine, c’est la gestion de l’UEFA qui a fait des émules. Objet de critiques, c’est d’abord son flux vidéo qui a pu choquer nombre de téléspectateurs alors que les caméras de Jean-Jacques Amsellem n’ont pas arrêté de filmer la scène et se sont même attardées sur les visages des coéquipiers et proches d’Eriksen. Pour sa défense, le réalisateur français a plaidé l’absence de « cahier des charges » outre l’interdiction des gros plans sur le massage cardiaque, et une volonté de « montrer la détresse [sans faire] dans le pathos ou dans le glauque ». Les chaînes qui n’ont pas choisi de couper le flux à défaut de pouvoir le contrôler ont également été vilipendées sur les réseaux sociaux. La BBC s’est d’ailleurs excusée.
La reprise du match aussi tôt que deux heures après les événements est une autre décision cristallisant les critiques. D’abord décrite comme une demande des joueurs, on apprendra plus tard que le choix était en fait limité entre le soir même et le lendemain en premier créneau.
Le chiffre : ils pourraient être père et fils
Qui dit début de l’Euro et entrées en lice dans une compétition internationale dit établissement de nouveaux records. Sur ces premiers jours, on tient déjà le nouveau plus jeune joueur à disputer une rencontre d’un Euro. Jude Bellingham n’était âgé que de 17 ans et 349 jours lorsqu’il entrait sur la pelouse à la 82e minute de cet Angleterre – Croatie. Le phénomène de Dortmund, formé à Birmingham et transféré pour quelques 25 millions de livres, détrône ainsi Jetro Willems. Le Néerlandais détenait le précédent record à hauteur de 18 ans et 71 jours depuis 2012.
Dans le sens inverse, Maarten Stekelenburg a battu un record de « vieillesse ». Titulaire dans les cages néerlandaises à l’occasion de Pays-Bas – Ukraine, il est devenu le joueur le plus âgé à disputer un match pour les Pays-Bas en tournoi majeur. À 38 ans et 264 jours, il dépasse la légende Edwin van der Sar qui avait 37 ans et 236 jours lors de son dernier match en 2008.
Le but : Yarmolenko sonne la révolte ukrainienne
Le match avait beau être plaisant, l’Ukraine n’y trouvait pas vraiment son compte alors qu’elle s’enfonçait dans ce dernier quart d’heure avec un déficit de deux buts. C’était sans compter sur le premier vrai golazo de cet Euro 2020 signé Andriy Yarmolenko et cette frappe enroulée sur plus de vingt mètres qui termine dans la lucarne de notre doyen. L’Ukraine recollera alors à 2-2 sur coup de pied arrêté avant de concéder la défaite quelques minutes plus tard.
Soulignons aussi le but du valeureux Goran Pandev plus tôt dans la journée. Si elle n’a rien de très esthétique, cette égalisation contre l’Autriche a la forte symbolique d’être le tout premier but inscrit en compétition majeure par la Macédoine du Nord, puisque c’était la première qualification et le premier match à un tel niveau de ce pays indépendant depuis trente ans.
La suite : Des champions perturbés
À suivre cette semaine : l’entrée en lice, mardi, des deux champions et favoris de cette compétition. Les tenants du titre portugais s’élanceront d’abord contre la Hongrie, en Hongrie, puis les champions du monde suivront dans un choc face à l’Allemagne… en Allemagne. Des champions qui auraient par ailleurs aimé connaître des avant-matchs plus tranquilles. Le Portugal déplore en effet le test positif au Covid-19 de Joao Cancelo. Celui-ci est forfait pour l’Euro et sera remplacé par Diogo Dalot, comme le permet le règlement aménagé.
Du côté des Bleus, on tente d’effacer un petit malaise alors qu’une brouille entre Olivier Giroud et Kylian Mbappé se règle de manière un peu trop publique. Après des propos à chaud du numéro 9 français semblant indirectement pointer un manque d’altruisme de l’ailier spécifique à sa personne, l’attaquant du PSG s’est expliqué hier en conférence de presse en déclarant que tout allait bien mais en précisant ses pensées sur cette déclaration qu’il a jugée proche d’un non-dit. Pour expliquer un prétendu manque d’altruisme envers Olivier Giroud, il a pointé, dans une réponse très juste footballistiquement, la différence de son profil avec ceux des autres standards de comparaison : Neymar et Karim Benzema.
En ce qui concerne les différentes inquiétudes physiques, Karim Benzema, justement, et Antoine Griezmann ont repris l’entraînement et devraient être d’attaque pour l’entrée en lice des Bleus mardi soir.
Le programme :
Lundi 14 juin :
Écosse 0 – 2 Tchéquie (15h, BeIN)
Pologne 1 – 2 Slovaquie (18h, BeIN)
Espagne 0 – 0 Suède (21h, BeIN et TF1)
Mardi 15 juin :
Hongrie 0 – 3 Portugal (18h, BeIN)
France 1 – 0 Allemagne (21h, BeIN et M6)
Mercredi 16 juin :
Finlande 0 – 1 Russie (15h, BeIN)
Turquie 0 – 2 Pays de Galles (18h BeIN)
Italie 3 – 0 Suisse (21h, BeIN et M6)