Nous y sommes ! Laissez juste le temps à Iga Świątek et Rafael Nadal de récupérer leur dû Porte d’Auteuil et l’événement sportif de l’été débutera. À une semaine du coup d’envoi, c’est l’heure de la revue des troupes.
Nous sommes en 2021 et l’Euro 2020 commence dans une semaine. Voilà qui résume bien ces 18 derniers mois. À mi-chemin entre fête géante d’un continent qui entrevoit le bout du tunnel et organisation chaotique qui ne saura masquer toutes les ecchymoses de la crise sanitaire, cet Euro promet d’être bien singulier.
Pour patienter dans la dernière ligne droite, demivolee.com vous propose son tour d’horizon des forces en présence. En bout de course d’une saison qui dure depuis plus d’un an sans interruption, les corps et les esprits des différents acteurs donnent à voir un tableau de chasse plutôt homogène, quitte à regretter un niveau footballistique probablement tiré vers le bas.
Ce guide essaie toutefois de départager les principaux favoris. Entre parenthèses sont annoncées les probabilités de triomphe de la sélection en question, calculées à partir des cotes des bookmakers. Et comme une seule donnée n’est jamais suffisante, elles sont accompagnées du classement Elo de la nation en Europe, un indicateur des performances récentes qui se veut plus révélateur sur le niveau réel de l’équipe que le critiquable classement FIFA.
L’échappée
1. France (18,2%, 2e au classement Elo)
L’Équipe de France n’a pas vraiment réglé ses rares faiblesses, notamment avec un poste de latéral droit toujours en deçà des attentes, mais en a-t-elle vraiment besoin ? Quand le champion du monde en titre se ramène avec peu ou prou les mêmes cadres d’un effectif si riche et en forme, il en impose d’emblée. Alors si en prime le meilleur buteur national aux mille superlatifs se rallie à la fête après réconciliation avec l’hôte, la menace n’est qu’encore plus grande. Sur la route de leur doublé Coupe du monde – Euro, vingt (-et un) ans après, les Bleus tâcheront d’incorporer Karim Benzema à une animation offensive quelque peu redondante dans la routine des qualifications et de la Ligue des Nations mais redoutable sur un format à sept matchs.
La liste de Didier Deschamps :
Gardiens : Lloris (Tottenham), Maignan (Milan), Mandanda (Marseille)
Défenseurs : Digne (Everton), Dubois (Lyon), Hernández (Bayern), Kimpembe (Paris), Koundé (Séville), Lenglet (Barcelone), Pavard (Bayern), Varane (Real Madrid), Zouma (Chelsea)
Milieux : Coman (Bayern), Kanté (Chelsea), Lemar (Atlético Madrid), Pogba (Manchester United), Rabiot (Juventus), Sissoko (Tottenham), Tolisso (Bayern)
Attaquants : Ben Yedder (Monaco), Benzema (Real Madrid), Dembélé (Barcelone), Giroud (Chelsea), Griezmann (Barcelone), Mbappé (Paris), Thuram (Mönchengladbach)
2. Angleterre (16,5%, 6e au classement Elo)
Pas besoin de le leur rappeler, l’armoire à trophées de la sélection nationale anglaise sonne désespérément creux. Mais cette fois, c’est sûr, “it’s coming home!” Au-delà des boutades, il est vrai que la génération dorée d’outre-Manche a quelque peu attiré l’œil des prévisionnistes. Ce beau et uni groupe de jeunes talents commence de plus en plus à ressembler à un collectif très bien huilé, sur ce point assez supérieur à la génération 2000 qui a tant déçu les sujets de Sa Majesté. En atteste cette prometteuse demi-finale en Russie. D’ailleurs, une victoire de l’Angleterre est, en toute modestie, une option sérieusement envisagée par votre serviteur lors de ses prédictions pour 2021.
La liste de Gareth Southgate :
Gardiens : Henderson (Manchester United), Johnstone (West Bromwich Albion), Pickford (Everton)
Défenseurs : Alexander-Arnold (Liverpool), Chilwell (Chelsea), Coady (Wolves), James (Chelsea), Maguire (Manchester United), Mings (Aston Villa), Shaw (Manchester United), Stones (Manchester City), Trippier (Atlético), Walker (Manchester City)
Milieux : Bellingham (Dortmund), Foden (Manchester City), Grealish (Aston Villa), Henderson (Liverpool), Mount (Chelsea), Phillips (Leeds United), Rice (West Ham), Saka (Arsenal), Sancho (Dortmund)
Attaquants : Calvert-Lewin (Everton), Kane (Tottenham), Rashford (Manchester United), Sterling (Manchester City)
3. Belgique (14,4%, 1er au classement Elo)
La Belgique n’a de cesse d’être à la poursuite de son statut de grande nation du football européen. Cette fois, c’est la bonne ? Éternel premier du classement FIFA aux performances qui se gâtent à l’approche des éliminations directes, le plat pays a encore cartonné lors des qualifications en ne concédant aucune défaite avec la meilleure attaque de l’exercice. Les Belges chercheront donc la confirmation tant attendue dans les moments qui comptent en essayant au moins de sentir l’odeur du trophée, eux qui n’ont plus atteint le dernier carré depuis leur finale de 1980, fut-ce plus difficile avec bon nombre de cadres en fin de cycle et un Kevin De Bruyne incertain pour le début de la compétition.
Consœurs de moqueries (et de demi-finales à la dernière Coupe du monde), l’Angleterre et la Belgique referment cette échappée de favoris au trophée européen. Deux des trois grands favoris seraient donc prêts à donner raison à ladite prédiction de voir une nation inaugurer son palmarès en matière d’Euros cet été.
La liste de Roberto Martinez :
Gardiens : Courtois (Real Madrid), Mignolet (Club Brugge), Sels (Strasbourg)
Défenseurs : Alderweireld (Tottenham), Boyata (Hertha Berlin), Castagne (Leicester), Denayer (Lyon), Meunier (Dortmund), Vermaelen (Vissel Kobe), Vertonghen (Benfica)
Milieux : Chadli (İstanbul Başakşehir), Carrasco (Atlético Madrid), De Bruyne (Manchester City), Dendoncker (Wolves), Hazard (Real Madrid), Hazard (Dortmund), Praet (Leicester), Tielemans (Leicester), Vanaken (Club Brugge), Witsel (Dortmund)
Attaquants : Batshuayi (Crystal Palace), Benteke (Crystal Palace), Doku (Rennes), Lukaku (Inter Milan), Mertens (Napoli), Trossard (Brighton)
Les poursuivants
4. Allemagne (11,8%, 9e au classement Elo)
Une sélection pleine de doutes et un désaccord total entre bookmakers et algorithme Elo. Ce colosse historique – 12 participations consécutives, 9 demi-finales, 6 finales, 3 titres, tous des records – aurait donc des pieds d’argile ? Il faut dire que le 6-0 infligé par l’Espagne en Ligue des Nations, le départ déjà annoncé du sélectionneur, et la tendance récente sur ses Euros ou même la catastrophique épopée russe laissent des traces. Afin de retrouver la confiance nécessaire à un statut de quatrième favori, l’Allemagne, dont la liste ne manque pas de talent, pourra au moins compter sur la réception de ses trois adversaires de poule à l’Allianz Arena de Munich. En revanche, on ne peut pas tout avoir : c’est un véritable groupe de la mort qui attend la Mannschaft. On voit bien le drame arriver, mais d’un côté, on ne serait pas spécialement surpris de les voir soulever le trophée.
La liste de Joachim Löw :
Gardiens : Neuer (Bayern), Leno (Arsenal), Trapp (Frankfurt)
Défenseurs : Can (Dortmund), Ginter (Mönchengladbach), Gosens (Atalanta), Günter (Freiburg), Halstenberg (Leipzig), Hummels (Dortmund), Klostermann (Leipzig), Koch (Leeds), Rüdiger (Chelsea), Süle (Bayern)
Milieux : Gnabry (Bayern), Goretzka (Bayern), Gündoğan (Manchester City), Hofmann (Mönchengladbach), Kimmich (Bayern), Kroos (Real Madrid), Musiala (Bayern), Neuhaus (Mönchengladbach), Sané (Bayern)
Attaquants : Havertz (Chelsea), Müller (Bayern), Volland (Monaco), Werner (Chelsea)
5. Espagne (11,3%, 3e au classement Elo)
Raviver la flamme entre l’Espagne et l’Euro, les supporters de la Roja en rêvent la nuit. Après un triplé absolument historique entre coupes d’Europe et du monde, de 2008 à 2012, la plaçant d’emblée dans les discussions pour le titre de meilleure équipe de tous les temps, l’histoire d’amour a battu de l’aile en 2016, lorsque l’édition française les vit claquer la porte dès les huitièmes de finale entre deux Coupes du monde moroses. En 2021, la Roja revient réinventée. Peut-être trop. Une flopée de jeunes joueurs vient revitaliser un effectif de fait très hétérogène. Quant à la promesse tactique, elle est certes celle d’un retour aux sources mais peut vite tomber dans la caricature d’une formation stérile et friable en transitions. Malgré des qualifications très sereines, on a du mal à voir cette Espagne, encore en phase de transition (générationnelle, cette fois), véritablement jouer les premiers rôles. À dans trois ans ?
La liste de Luis Enrique :
Gardiens : de Gea (Manchester United), Simón (Athletic), Sánchez (Brighton)
Défenseurs : Gayà (Valencia), Alba (Barcelone), Torres (Villarreal), Laporte (Manchester City), García (Manchester City), Llorente (Leeds United), Azpilicueta (Chelsea), Llorente (Atlético de Madrid)
Milieux : Busquets (Barcelone), Rodri (Manchester City), Pedri (Barcelone), Alcántara (Liverpool), Koke (Atlético), Ruiz (Napoli)
Attaquants : Olmo (Leipzig), Oyarzabal (Real Sociedad), Moreno (Villarreal), Morata (Juventus), Torres (Manchester City), Traoré (Wolves), Sarabia (Paris)
6. Portugal (10,8%, 4e au classement Elo)
Lors de la dernière édition, le Portugal réparait l’accident 2004 et s’affranchissait enfin de sa bête noire française – les Bleus avaient balayé les rêves de la Seleção aux Euros 1984 et 2000 puis au Mondial 2006 – grâce à un but d’Eder en prolongations. Entre temps, la victoire inaugurale en Ligue des Nations est venue sécher les larmes d’une campagne russe décevante et réaffirmer la richesse d’un effectif portugais qui sait surmonter ses problèmes de rendement chroniques. Les tenants du titre complètent donc un groupe très chargé, qui aurait 40% de chances de contenir le futur champion parmi ses pensionnaires.
La liste de Fernando Santos :
Gardiens : Lopes (Lyon), Patrício (Wolves), Rui Silva (Granada)
Défenseurs : Cancelo (Manchester City), Dias (Manchester City), Fonte (LOSC Lille), Guerreiro (Dortmund), Mendes (Sporting CP), Pepe (Porto), Semedo (Wolves)
Milieux : William Carvalho (Real Betis), Danilo (Paris), Bruno Fernandes (Manchester United), Guedes (Valencia), Moutinho (Wolves), Neves (Wolves), Oliveira (Porto), Palhinha (Sporting CP), Pote (Sporting CP), Sanches (LOSC Lille), Bernardo Silva (Manchester City)
Attaquants : Félix (Atlético Madrid), Jota (Liverpool), Ronaldo (Juventus), André Silva (Eintracht Frankfurt), Rafa Silva (Benfica)
Le peloton
Ils complètent le top 10 avec plus ou moins de conviction…
7. Italie (8,4%, 5e au classement Elo)
8. Pays-Bas (7,5%, 8e au classement Elo)
9. Danemark (3,5%, 7e au classement Elo)
10. Croatie (2,7%, 13e au classement Elo)