Le retour de Karim Benzema en équipe de France a fait l’effet d’une bombe dans le paysage footballistique français et mondial. Et pour beaucoup de supporters, ce retour est l’exécution d’un souhait de nombreuses années. Les amoureux du beau jeu ont enfin le droit au bonheur.
Cinq ans et demi
8 octobre 2015. France-Arménie. La France s’impose, avec au passage un doublé de son numéro 10 et capitaine d’un soir. C’est à ce jour la date de la dernière sélection de Karim Benzema sous le maillot de l’équipe de France. Pour beaucoup d’amoureux du football, cette rencontre a marqué une certaine rupture avec les bleus. Car la mise à l’écart du buteur madrilène a été le symbole d’un divorce entre les choix du sélectionneur, Didier Deschamps, et l’amour de certains pour le joueur né à Bron. Mais ce jour ne sera bientôt plus qu’un lointain souvenir.
Deschamps est revenu sur ses choix, Benzema s’est expliqué avec son sélectionneur, et tout rentre dans l’ordre. Par ce choix improbable, et impensable il y a à peine deux semaines, le capitaine des bleus en 1998 a remis dans sa poche certains de ses haters.
Le bonheur semble désormais autorisé pour tous. Pour ceux qui estiment que les meilleurs joueurs doivent être sélectionnés. Pour Didier Deschamps, qui se retrouve désormais avec une épine dans le pied pour sa communication en moins. Bien évidemment, pour Karim Benzema, qui retrouve un maillot qu’il aime tant. Et puis pour tous ceux qui, sans être supporters de l’équipe de France ou fans de Karim Benzema mais simplement amateurs de football. Français, italiens, anglais, allemands, russes, espagnols et brésiliens, la planète football peut être rassemblée autour de l’amour du beau jeu. Après cinq ans et demi, un chapitre étrange, complexe à comprendre, parfois pas toujours très logique, est refermé. Au final, le football en sort gagnant.
71 matchs
Mais ces 71 matchs d’absence de Karim Benzema en bleu – presque un record, Vikash Dhorasoo ayant attendu 72 rencontres entre deux capes – ne sont pas si importants que ça. Ce qui est important, c’est que l’équipe de France va pouvoir offrir des instants de bonheur à ses supporters cet été. Il n’y aura pas conflits autour de la liste de Deschamps. Il n’y aura pas de bêtise primaire autour des compositions. Simplement une union sacrée, un terme bien connu entre Rhône et Saône.
Après trois années pas forcément très agréables en termes de football avec l’équipe de France, après un an et demi de galère sanitaire, l’équipe de France va tenter de donner du bonheur à ses supporters. Elle va tenter de remporter tous ses matchs, de se qualifier, de passer tous les tours, et de remporter le titre final. Pour faire, une bonne foi pour toutes, taire les polémistes en carton. Pour faire taire tous ceux qui prennent n’importe quel prétexte pour critiquer les joueurs, leur passé. Et pour faire taire ceux qui s’agacent devant un hymne, alors qu’ils ne comprennent pas grand chose à ce que représente justement l’équipe de France : l’union de la diversité française.
Pour beaucoup, ces cinq ans et demi ont été un calvaire footballistique. Entre joie de voir l’équipe de France triompher et détresse de voir un joueur emblématique abandonné sur le bas-côté. Et pour la première fois depuis longtemps, l’équipe de France n’aura plus qu’un seul rôle : donner du bonheur et faire plaisir. Que Karim Benzema marque ou pas, qu’il joue ou pas, ce n’est pas très grave. Ce qu’il faut, c’est que le bonheur rentre par l’écran de télévision des français. Pour pouvoir, pourquoi pas, aller faire la fête, masqués et vaccinés, sur les Champs-Elysées le 11 juillet.