Qui dit nouvelle année dit résolutions et prédictions. Résignés quant à ces premières, attelons-nous donc à ces dernières. Aujourd’hui, demivolee.com vous livre la dernière de ses trois prédictions foot 2021.
Prédiction n°3 : Lionel Messi quittera le FC Barcelone
Messi que un club
La discorde entre Lionel Messi et le FC Barcelone n’est pas nouvelle. Elle a même culminé, l’été dernier, à des tensions et une fracture définitive lors de sa décision de quitter le club, stipulant qu’il pouvait le faire immédiatement, libre, via une clause dans son contrat. Plus tôt, les mensonges de Josep Bartomeu quant au feuilleton Antoine Griezmann et la promesse Neymar, dont le retour était promis aux joueurs cadres alors que le transfert du Français était déjà bouclé, avaient acté la rupture entre le président barcelonais et le vestiaire, Lionel Messi en tête. Le dossier Luis Suarez, grand compère de l’Argentin, finit ensuite de faire exploser le cocktail. Si le départ de Messi n’a finalement pas eu lieu devant la perspective d’une longue bataille judiciaire, Bartomeu dut démissionner.
Assez pour convaincre Messi ? Difficile à dire. Une direction provisoire fut mise en place dans la foulée en attendant les élections de mars. L’identité du prochain président donnera plus d’indications sur les potentielles envies de départ du prodige argentin. Mais dans un club aux finances parties en lambeaux autant que sa gouvernance, on peut se demander si la nouvelle administration sera capable – ou ne serait-ce que volontaire – de soigner une famille qui en est venue à laver (la partie visible de) son linge sale en public.
Du Camp Nou au Camp des Loges
Ainsi, Lionel Messi pourrait avoir des envies d’ailleurs et créer un véritable séisme dans le monde du football. Les prétendants capables de signer le plus gros salaire de l’histoire du football n’afflueront cependant pas. Et le contexte économique actuel n’arrange rien. En fait, comme il semble encore trop tôt pour une pré-retraite dorée en Chine ou en MLS, il ne pourrait vite y avoir qu’un seul club dans la course : le Paris Saint-Germain.
Parmi les rares clubs ayant les moyens – c’est-à-dire les « nouveaux riches » –, le PSG fait office de favori. Il est le plus attractif de par la présence de Neymar : si le FC Barcelone ne peut le reprendre, alors Messi ira à lui. C’est aussi une progression pour Messi dans sa quête de remporter une dernière fois la Ligue des Champions. Le club de la capitale, finaliste de l’édition précédente, semble définitivement mieux armé qu’un Barça malade et endetté. De plus, la Ligue 1 n’est pas un championnat aussi incompatible à Messi qu’on pourrait croire. Son physique est trop fragile pour l’intensité et l’accumulation de la Premier League, et son style ne correspond pas au jeu axé sur la transition en Bundesliga, tandis que la Serie A ne compte pas de clubs aux reins suffisamment solides pour se payer l’Argentin.
Dans l’autre sens, pas besoin de s’attarder sur les raisons qui convaincraient le PSG de signer Lionel Messi. Ce serait une recrue historique et une occasion en or pour QSI, qui a toujours envisagé le football comme une question d’image. Et si la tendance budgétaire était de se tourner vers un modèle auto-suffisant, le meilleur joueur de l’histoire vaut bien une entorse au règlement !
Vases communicantes
L’arrivée de l’international argentin ne peut néanmoins se faire sans un ajustement, et pas des moindres. En effet, la cohabitation entre Neymar, Kylian Mbappé et Lionel Messi est impossible pour des raisons financières. Premièrement, on peut tout de même douter de la volonté du PSG de payer trois si gros salaires. Mais surtout, c’est vis-à-vis du fair-play financier qu’une telle masse salariale coincerait. Puisque Neymar est une des raisons de la venue de Messi, c’est donc le Français qui doit pâtir de cette acquisition. Une question se pose alors : le jeu en vaut-il la chandelle ?
Ce à quoi nous répondrons : oui. Le montant du transfert de Mbappé libère une marge pour celui de Messi et de potentiels renforts ailleurs – en défense, à tout hasard. Sur le plan footballistique, l’international français est un excellent joueur, exceptionnel de précocité et qui abattra un certain nombre de records. Mais, même s’il est difficile d’être catégorique sur cette double saison 2019-2021 tant les joueurs sont mis à rude épreuve, il a fait preuve de certaines lacunes tactiques. La question de sa progression – y compris sur sa palette technique qui peine à se diversifier – dans les années à venir est un vrai sujet. Alors le remplacer par Messi…
L’opération est gagnante sur le plan marketing également. Le robot de la communication « gendre idéal from Bondy », angle privilégié par Nike et le PSG, n’est plus un filon si exploité aujourd’hui. Si les réponses souriantes de Mbappé ont l’honneur de ne pas perpétuer l’image cataclysmique qu’ont pu avoir les footballeurs tricolores, elles sont d’une fadeur extrême largement dispensable – et il n’est malheureusement pas le seul dans ce cas. Avec Neymar et Messi sur le terrain, il n’y aura de toute façon pas besoin d’un jeune à leur image pour plaire aux enfants d’Île-de-France.
Point de chute doré
De fait, l’arrivée de Messi gagne en complexité car il faut désormais trouver un point de chute pour Kylian Mbappé. Un club demandeur d’ailier, capable de satisfaire les envies des dirigeants parisiens et de l’attaquant champion du monde. Si le monde du football est capable dès cet été de reprendre la folie des transferts à plus de cent millions d’euros, alors le Real Madrid coche toutes les cases. Lui qui lorgne sur Kylian Mbappé depuis l’INF Clairefontaine et qui n’a jamais caché son intérêt réaliserait un transfert apparaissant comme une évidence à plus ou moins long terme. De l’autre côté, on n’imagine pas Mbappé rester insensible à la possibilité de suivre les traces de son idole Cristiano Ronaldo, et de devenir la star de la Maison Blanche sous les ordres de Zinédine Zidane.
Résumons. Lionel Messi au Paris-Saint-Germain et, par conséquence, Kylian Mbappé au Real. Voilà deux énormes mouvements en eux-mêmes qui doivent en plus leur réussite à leur interdépendance, mais qui sont cependant plus probables qu’en apparence.