Qui dit nouvelle année dit résolutions et prédictions. Résignés quant à ces premières, attelons-nous donc à ces dernières. Cette semaine, demivolee.com vous livre trois prédictions foot 2021.
Prédiction n°1 : L’Euro couronnera un vainqueur inédit
Retour à l’anormal
Le Championnat d’Europe des nations est l’attraction phare de la planète football en 2021. En tant que compétition internationale aux (trop) multiples voyages, cette compétition sera le premier symbole d’un début de retour à la normale en Europe après des mois et des mois d’isolement les uns des autres pour faire face à l’épidémie. D’ailleurs, comme si de rien n’était, cet Euro gardera sa dénomination et son identité visuelle originelle de 2020 pour des raisons d’apparences, de chronologie historique et surtout, l’habillage physique ayant probablement déjà été fabriqué, d’économie et d’écologie.
Pourtant, et désolé de casser l’ambiance, cet Euro s’annonce comme l’une des pires éditions de la compétition footballistiquement parlant. En effet, le 11 juin débarqueront une vingtaine de délégations de joueurs qui essaieront de jouer un tournoi international en étant absolument épuisés. Épuisés d’abord physiquement, car beaucoup d’entre eux achèveront une saison d’un an sans trêve depuis la reprise des championnats en mai ou juin 2020 jusqu’à l’Euro 2021, en passant par le Final 8 et la Ligue des Nations.
Et puisqu’un corps trop sollicité finit par peser sur la tête, l’épuisement des joueurs sera aussi d’ordre mental. Kylian Mbappé déclarait ainsi, déjà fin octobre : « C’est comme si c’était la continuité de la dernière saison. Pour moi, on est au 60e match de la saison, et pas au 9e match de la nouvelle saison ». Imaginez en juin prochain. Et pour ne rien arranger, le format de cet Euro sera placé sous le signe du voyage. Les sélections devront composer avec les douze villes organisatrices, savamment placées entre Dublin et Bakou ou entre Saint-Pétersbourg et Bilbao. Le tout dans des stades peut-être, au moins en partie, vides.
Zone Euro
Ces conditions exceptionnelles et contraignantes ont donc tout pour générer un résultat surprenant. C’est pourquoi cette prédiction mise sur le fait qu’un nouveau pays ajoutera son nom au palmarès de l’Euro. D’autant que ce n’est pas forcément la grande forme parmi les dix nations détentrices du titre. Certaines ne sont tout simplement sont plus d’actualité pour jouer les premières places : on voit mal la République Tchèque, le Danemark, ou la Grèce réaliser l’exploit. Et c’est encore moins probable du côté de l’Union Soviétique – sait-on jamais, après tout.
Du reste, l’Allemagne a changé de disque mais pas de platine – Joachim Löw a été maintenu – et s’est montrée morose en perdant notamment 6-0 contre l’Espagne. L’Espagne justement, dont l’effectif débordant de talent manque peut-être encore un peu de maturité, tandis que l’Italie et les Pays-Bas, bien que très prometteurs, semblent pour l’instant se heurter à un plafond de verre. Restent finalement les récentes gloires des compétitions internationales que sont le Portugal et la France, mais ils seront attendus au tournant.
Les écœurés de l’Europe et le cœur de l’Europe
Entrent alors les nations au palmarès vierge de championnat d’Europe, Belgique et Angleterre en tête.
Cette dernière n’a jamais fait mieux que les demi-finales mais l’actuelle sélection doit confirmer son statut de génération dorée. Emmenée par Harry Kane, qui se bonifie encore mieux qu’un bon vin, elle compte avec Raheem Sterling, Marcus Rashford, et Jadon Sancho parmi les meilleures possibilités offensives du moment. Au milieu aussi, le plafond est très haut – bien que le plancher soit plus incertain – avec les très créatifs Phil Foden, Jack Grealish et Mason Mount, encadrés par Declan Rice et la sagesse de Jordan Henderson. En plus, l’Angleterre a en ses latéraux, Kieran Trippier et Trent-Alexander Arnold, parmi la crème de la crème à ce poste. C’est un groupe très plaisant à voir évoluer, soudé autour d’un entraîneur incontesté et surfant sur une très bonne Coupe du monde 2018. Alors, quoi de mieux que de sceller l’année du Brexit par une victoire à l’Euro, dont la finale est à Wembley ?
La Belgique est l’autre favori au titre de Champion d’Europe 2020 (et-un ?) qui ne compte pas ce trophée dans son palmarès. Le plat pays n’a eu qu’une finale d’Euro 1980 à se mettre sous la dent. Sa prétendue génération dorée de la fin des années 2010 perdure encore mais déçoit souvent en dépit de son statut de favori, acquis par de belles performances dans les périodes creuses et par une première place récurrente au – discutable – classement FIFA. Bien que Eden Hazard, Thibaut Courtois et Yannick Carrasco aient perdu de leur superbe, la bande de Romelu Lukaku et Kevin De Bruyne reste un très beau onze sur le papier. Avec la jeune génération qui pousse, les dernières Coupe du monde et Ligue des Nations laissent alors penser que ce groupe pourrait peut-être enfin concrétiser son statut de favori.
Pour un vainqueur de l’Euro vraiment exceptionnel et si ces deux nations devaient à nouveau décevoir, la Croatie pourrait se démarquer. C’est le finaliste du dernier Mondial qui, selon les bookmakers, ferme le peloton des têtes d’affiche de cet Euro. Pourquoi pas ?