C’est officiel, Robson Bambu, longiligne défenseur central brésilien de 22 ans, est un nouveau joueur de l’OGC Nice. Annoncé avec insistance sur la côte d’Azur depuis plus de deux semaines, le Gym vient d’officialiser l’arrivée du treizième Brésilien de son histoire.
Robson Bambu, dont le nom complet est Robson Alves de Barros, était suivi depuis plusieurs mois et ce, par de nombreux clubs français (Lille, Lyon, Montpellier et Nice bien évidemment). Juninho lui-même, actuel directeur sportif de l’Olympique Lyonnais particulièrement friand d’espoirs brésiliens, avait coché son nom et ce, depuis le mercato hivernal. C’est pourtant bien les Aiglons qui ont raflé la mise avec une offre évaluée entre 8 et 8,5 millions d’euros.
Un espoir brésilien (trop ?) polyvalent
Formé à São Vincente puis à Santos, club ayant notamment façonné Neymar ou Pelé et avec qui il ne jouera que 10 matchs officiels, il a rejoint à la fin de l’année 2018 l’Athletico Paranaense, ancien club de Bruno Guimarães, néo-lyonnais depuis cet hiver.
Ce transfert a fait couler beaucoup d’encre au Brésil, Bambu ayant signé un précontrat avec l’Athletico Paranaense, sans bien sûr en avertir son club formateur. Les Furacão ont ainsi profité d’un désaccord entre le défenseur et Santos sur ses émoluments pour récupérer le joueur sans verser d’indemnités – le club de la région de São Paulo évoquant de leur côté un manque de discipline de ce jeune joueur pour expliquer les difficultés à trouver un terrain d’entente avec son ex-défenseur. Le litige ne semble pas encore résolu au moment de son arrivée en France.
Bambu a aussi joué quelques matchs avec la sélection brésilienne u20 et u23 (7 sélections entre 2016 et 2020). Il a participé au tournoi préolympique lors de l’hiver dernier, tournoi d’ailleurs remporté par les jeunes Brésiliens emmenés par leur capitaine Bruno Guimarães. Cependant, il n’a pas particulièrement brillé durant ces rencontres, perdant même sa place de titulaire durant la phase de poules.
Initialement formé en tant qu’attaquant dans son tout premier club de São Vicente, il fut d’abord replacé latéral droit à Santos puis, de nouveau, suite à une poussée de croissance, il est décalé en défense centrale à son arrivée à l’Athletico Paranaense. Ainsi, ce poste d’axial est tout nouveau pour lui, n’ayant disputé qu’une petite dizaine de matchs en tant que défenseur central.
Un profil moderne, un joueur perfectible
Sa formation en tant qu’attaquant puis comme latéral fait de lui un défenseur central vif et rapide, lui permettant de bien gérer la profondeur mais aussi de privilégier la défense debout, étant rarement dépassé en explosivité par les attaquants adverses. D’ailleurs, c’est grâce à sa pointe de vitesse qu’il est baptisé « Bambu », surnom donné au Brésil aux joueurs rapides.
Cependant, Robson Bambu est assez petit pour un défenseur central (1m85) et manque de puissance physique, son poids oscillant entre 69 et 74 kilos suivant les sites d’informations. Malgré ces handicaps, il dispose d’un bon jeu de tête et se montre dangereux sur coups de pied arrêtés offensifs. Il est également plutôt solide dans les duels, notamment aériens.
Sa vitesse et son parcours atypique lui ont permis de se doter d’un bon sens de l’anticipation. Par ailleurs, il a une bonne science du placement de manière à couper les passes adverses et annihiler les attaques. Plutôt technique, sa formation en tant qu’attaquant lui a conféré une bonne relance qui lui permet de casser les lignes adverses par la passe mais aussi par le drible grâce à une élégante conduite de balle, qualités fortement recherchées de nos jours à ce poste.
Pour autant, du fait de sa jeunesse et du peu de matchs à son actif, il demeure prudent dans son jeu et ne se projette que peu. Ainsi, le principal défaut de ce jeune défenseur brésilien est clairement son manque d’expérience. Il n’a joué qu’une vingtaine de matchs professionnels, dont certains en tant que latéral droit. Robson Bambu ne peut être considéré non plus comme un surdoué particulièrement précoce. En effet, il n’a connu ses premières titularisations en professionnel qu’à 20 ans.
Malgré cela, Robson Bambu bénéficie depuis plusieurs mois d’une belle cote auprès des recruteurs, comme le démontre ce tweet datant du début du mois de mai du célèbre agent français, et ex-scout du Benfica, Jean-Claude Abeddou : Son potentiel est très intéressant : un club français doit à tout prix recruter Robson Bambu de l’Athletico Paranaense. Le rapport qualité-prix se rapproche de ce qui se fait de mieux sur ce marché. Et son potentiel est très intéressant.
Les Niçois semblent avoir écouté les conseils avisés d’Abeddou et ont ainsi devancé de nombreux clubs pour tenter le pari Robson Bambu.
Robson Bambu : nouveau pari réussi par INEOS ?
Ce nouveau recrutement jeune et ambitieux (mais aussi onéreux) réalisé par l’OGC Nice se fond parfaitement dans le moule de la nouvelle politique sportive du Gym depuis son rachat par INEOS, à l’instar des achats de Kasper Dolberg, Alexis Claude-Maurice ou encore Stanley Nsoki. Bambu remplace un autre espoir à son poste, Malang Sarr, dont le contrat se termine le 30 juin 2020 – bien que les deux joueurs ne partagent pas le même pied fort, Sarr étant gaucher.
Espérons que Patrick Vieira – qui a déjà démontré sa faculté à gérer et à mettre en avant les jeunes joueurs, notamment du fait de son passé de formateur à Manchester City – saura polir ce jeune espoir brésilien et tirer le maximum de son potentiel, bien que ce dernier ne semble pas promis à un poste de titulaire dès son arrivée.
Robson Bambu pourra aussi compter sur ses compatriotes Danilo Barbosa et Dante Bonfim pour faciliter son intégration, mais aussi son acclimatation (le climat clément de la Côte d’Azur pourra aussi aider le Brésilien à ne pas être trop dépaysé).
Par ailleurs, l’éventualité de faire jouer Robson Bambu dans une défense à 3 voire même en tant que latéral droit pourrait aider ce jeune à prendre ses marques. Le tout en évitant de trop l’exposer de manière prématurée.
L’OGC Nice réussira-t-il de nouveau son pari en payant le prix fort pour s’attacher un jeune joueur provenant d’un championnat mineur, comme ils ont pu le faire avec Hicham Boudaoui ? Malheureusement, et ce malgré l’entêtement de Jean-Michel Aulas, il faudra sûrement attendre au minimum jusqu’au mois d’août 2020 pour avoir des premiers éléments de réponse. Une chose est sûre, les Aiglons savent séduire et ils ne manquent pas d’appétit. Gare à leurs concurrents.