La Premier League reprendra le 17 juin prochain et achèvera selon toute vraisemblance le premier sacre de Liverpool dans ce format. Et si les noms de Sadio Mané, Virgil Van Dijk ou Trent Alexander-Arnold surgissent régulièrement, l’importance d’un autre protagoniste est souvent négligée : celle de Jordan Henderson.
Jordan Henderson le footballeur
On sous-évalue d’abord son importance d’un point de vue tactique et technique. Car, recruté pour quelques 18 millions d’euros à Southampton en 2011, Jordan Henderson n’a pas toujours fait l’unanimité. Nombreux étaient ceux à ne pas lui voir un futur dans la grande équipe que Jürgen Klopp construisait. Il faut dire que Henderson aura mis du temps à briser son plafond de verre. Sa propension pour les passes latérales était critiquée, son impact dans le dernier tiers adverse, discuté. Mais la clairvoyance de Klopp a poussé ce dernier à ne jamais l’écarter, croyant dur comme fer au potentiel que laissaient transpirer ses qualités naturelles et la perspective de voir un jour ces petits défauts gommés.
Ainsi, en plus du milieu box-to-box mort-de-faim, rapide et puissant qu’on lui connaissait, Jordan Henderson est devenu un maître à jouer. Sa lecture du jeu, aussi bien défensive qu’offensive, et son habileté pour les longs ballons lui ont conféré une grande valeur créative. Surtout, le capitaine des Reds a appris à se montrer décisif dans le camp adverse. Rien que durant cette saison, les exemples où l’Anglais débloque la situation en faveur d’un but par une passe, un centre ou un dédoublement pleuvent. Il y a donc là un double coup de chapeau à rendre. L’un à Henderson lui-même, et l’autre à Klopp, pour avoir su transformer à ce point en profondeur le jeu d’un numéro six arrivé au club à 25 ans.
« Il est exceptionnel. Si quelqu’un ne voit toujours pas les qualités de Jordan Henderson, alors je ne peux rien faire pour lui ». Jürgen Klopp, comme en réponse a posteriori aux premiers détracteurs.
Jordan Henderson le leader
Néanmoins, des excellents joueurs de football, on en trouve plein à Liverpool. Et si l’on peut considérer que le LFC doit son titre à Jordan Henderson, c’est surtout grâce à son apport hors-terrain. Henderson a mérité le brassard de capitaine qu’il hérite de Steven Gerrard en 2015 et l’honore avec brio. Ce modèle de professionnalisme et éternel insatisfait assure une union sacrée au sein d’un vestiaire qui semble désormais inébranlable.
Sur cette saison qui amène les Liverpuldiens au titre tant convoité, par exemple, Henderson a banni toute discussion tournant autour de la probabilité de soulever le trophée, écartant ainsi tout relâchement. Par ailleurs, il n’hésite pas non plus à recadrer vivement mais justement et positivement un coéquipier si nécessaire. Marcher sur les pieds des autres pour les pousser à l’excellence, c’est là toute sa science du collectif, mêlée à sa passion du club et du jeu, qui s’illustre. Et qu’importe pour lui si Salah, Alexander-Arnold ou Van Dijk prennent la lumière. L’ombre lui convient très bien tant que le travail est fait.
Faire passer le collectif avant tout est donc une de ses valeurs fondamentales. Et ce, même quand il n’y ni match, ni entraînement. En effet, l’altruisme de l’international anglais (55 sélections) s’est aussi illustré durant la pandémie de Covid-19 puisque Henderson fut à l’origine du mouvement « Players Together », une collecte de fond à l’intention de la NHS, la sécurité sociale britannique,. Cette initiative soutenue par plusieurs joueurs, majoritairement capitaines, de Premier League qu’il a contactés, a levé plusieurs millions d’euros pour le bien commun.