Avec cet article, nous allons initier une nouvelle série, axées sur les joueuses emblématiques de l’OL, n’exerçant plus le foot professionnel actuellement. Dans ce premier opus, nous nous intéresserons à Louisa Necib, la Ziza de l’OL.
Prologue
Née et élevée dans la cité phocéenne, creuset français du foot de rue, la jeune Louisa est très vite attirée par ce sport, mais portée par un fort caractère et un environnement pas toujours aussi machiste qu’on veut bien nous le faire croire, elle s’intègre parfaitement aux joueurs de son quartier. Très vite, sa technique monte en puissance, et devient l’égale de ses compagnons de jeu masculins.
Très vite, un surnom lui est donné : Ziza. Toute ressemblance avec Zizou est purement voulue, tant les comparaisons entre les deux sont possibles et évidentes. Du point de vue footballistique d’abord : tous deux jouent milieu offensif, avec un bagage technique au-dessus de la moyenne, et une propension à marquer et à faire marquer là aussi au-dessus des standards. Du point de vue des origines, ensuite : tous deux sont nés à Marseille, de parent Algériens. Sans surprise, la jeune Louisa en une fan de l’idole Zidane, elle a 11 ans quand la France éclabousse le monde de son talent et remporte sa première coupe du monde.
Scène 1
Elle commence sa carrière officielle (en tant que licenciée dans un club) en 2000, et pour 4 ans dans deux clubs de quartiers marseillais. Ensuite, elle part pour 2 ans au CNFE de Clairefontaine, ou elle continue de développer ses capacités techniques, et commence à acquérir des connaissances tactiques. Sa domination footballistique est telle que les recruteurs de Loulou Nicollin, le grand précurseur du foot féminin professionnel, s’intéressent à elle, et lui font signer un contrat au MHSC.
Il faut dire qu’elle est déjà, depuis un an, une joueuse internationale, avec un premier match à 18 ans contre la Norvège, en 2005. Elle ne passera qu’une seule saison à Montpellier, avec 25 matchs à son actif. Et la bagatelle de 16 buts. Son rayonnement est tel qu’Aulas, fidèle à son habitude de l’époque, recrute la meilleure joueuse de son ami Loulou, et en fait une des pièces maitresses de l’OL.
Scène 2
Commencent alors pour Louisa Necib 9 années au plus haut niveau, progressant et faisant progresser le foot féminin lyonnais et français. Elle remporte deux premiers titres en 2008 et 2009. Louisa finit notamment meilleure passeuse du championnat en 2009 avec douze offrandes et est élue meilleure joueuse de D1 Féminine. Elle joue pour la première fois la finale de la Ligue des champions en 2009-2010. L’OL s’inclineaux tirs aux buts (7-6) contre les Allemandes de Potsdam. Revanche la saison d’après, contre la même équipe. L’OL s’impose 2-0. Louisa soulève sa première Ligue des Champions.
S’en suivront, au total, 9 championnats, 6 coupes de France, et 3 Ligues des Champions. Au-delà des titres avec l’OL, on notera toutefois l’absence de résultats majeurs avec l’équipe de France (disette toujours en cours, d’ailleurs…) Mais nous garderons toujours dans les yeux la vista de la petite milieu de terrain, sa rage de vaincre et son intelligence de jeu.
Clap de fin
Nous sommes à la fin de la saison 2015-2016. Jeune mariée à Liacine Cadamuro, elle décide de stopper le foot, à 29 ans, au sommet de sa forme et de sa gloire. Laissons là nous expliquer le pourquoi du comment : « Je mettrai un terme à ma carrière après les Jeux Olympiques. La vie est faite de choix, j’ai fait le mien. Les circonstances de la vie m’ont amenée à faire ce choix et il me rend heureuse aujourd’hui. Je suis épanouie et j’ai envie d’être heureuse avec mon mari. J’avais toujours en tête cette idée de vouloir faire ma vie de femme à un âge assez raisonnable. Pour moi, il n’y a rien de tabou- si ce n’est que l’on ne peut pas, à mes yeux, être sportive et maman. Les hommes ont la chance de pouvoir être sportif et papa mais pour les femmes, c’est compliqué. »
280 matchs avec l’OL, 144 avec l’équipe de France, Louisa Necib peut quitter le foot par la grande porte. On la regrette, mais on ne peut pas lui en vouloir. Elle nous manque, mais elle est heureuse. Et puis, elle apparaît parfois en tant que chroniqueuse à la télé, notamment lors de la dernière coupe du monde en France.