Le football, c’est vingt-deux joueurs, parfois moins, réunis autour d’un ballon. Quelle que soit la configuration, sauf peut-être à Tombouctou, les ballons flirtent avec les pieds des joueurs sur tout le terrain. Voici trois ballons qui ont marqué l’histoire.
Le ballon à huit panneaux, le premier des ballons
Dans les premières heures du football, le ballon ne ressemble en rien à ce que l’on peut connaître aujourd’hui. À vrai dire, son poids, sa taille et sa matière sont tout à fait différents des ballons actuels. Seule subsiste peut-être – et encore – la fonction. Taper dedans, pour l’emmener dans les buts adverses. Parmi les premiers ballons à remplir cette fonction, les ballons à huit panneaux.
Sur le modèle présenté ci-contre, conçu au milieu des années 1890, on observe un système tout à fait disparu de fermeture, un serrage extérieur. Avec des petites lanières de cuir et une espèce de ficelle autour de l’endroit d’ouverture, ce ballon, à l’étanchéité toute relative, est vraisemblablement utilisé dans les collèges britanniques au détour des années 1880-1900.
Le ballon est en cuir intégralement, à l’exception des coutures rouges, qui sont réalisées d’un épais fil. Il tient bien évidemment son nom de sa forme, légèrement ovale à cause des huit panneaux de cuir qui composent le ballon. Cependant, la forme est assurée par l’usage initial de la balle. Il est en effet conçu à partir d’une vessie de porc.
L’état de conservation de ce ballon, remarquable, provient sans doute du fait qu’il ait été conservée, pendant plusieurs années, dans une collection privée. On estime à plusieurs milliers le nombre de ballons de ce type conçus, mais rares sont ceux qui subsistent encore aujourd’hui.
Le Telstar, le premier en Noir & Blanc
Le ballon Telstar est spécialement conçu par Adidas pour la Coupe du Monde 1970, au Mexique. Alors que des ballons en cuir de couleur foncée, ou bien des ballons unis, dominent le terrain, Adidas invente cette sphère aux carrés blancs et noirs alternés afin de faciliter la diffusion télévisuelle. Et son nom le rend bien ! « Télévision Star », Telstar, et ce ballon devient iconique.
Dans les années qui suivent la Coupe du Monde, le modèle de ballons à panneaux de couleur alterné se diffuse, et l’image populaire du ballon de football se modifie. D’un marron uni, elle devient blanche parsemée de tâches noires. Au delà de l’impact purement sportif, le Telstar est le premier ballon à être véritablement conçu par ses designers comme un objet marketing.
Ce ballon est conçu à l’aide de trente-deux pentagones de cuir. Un tiers, environ, sont de couleur noir, permettant donc à la télévision de mieux retransmettre les mouvements du ballon pour les téléspectateurs. Ce ballon, qui se vendra à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires, deviendra un véritable symbole du football des années 1970.
Adidas rend d’ailleurs hommage à son modèle iconique lors de la Coupe du Monde 2018, en concevant son ballon historique avec l’aide des technologies modernes. C’est ainsi qu’est né le Telstar 18, dont le design reprend celui de son glorieux ancêtre des années 1970.
Le Jabulani, l’horreur existe donc
La Coupe du Monde 2010 est la première à se disputer sur le continent africain. C’est aussi la première à bénéficier d’un ballon conçu avec des panneaux thermosoudés, et donc beaucoup moins de coutures sur le ballon. Le Jabulani. Seuls huit éléments sont reliés les uns avec les autres. Il est donc censé avoir un bien meilleur comportement. Eh bien, c’est tout le contraire ! Car il se caractérise avant tout par l’imprévisibilité de ses trajectoires et par une résistance à la précision absolument incroyable à ce niveau-là.
Le Jabulani est un véritable échec. Critiqué par les joueurs, qui n’ont pas eu le temps de s’adapter à cette technologie, il l’est tout autant par les instances dirigeantes de la FIFA. En effet, selon les bruits de couloir, celle-ci menace Adidas de procès si un ballon plus performant n’est pas conçu pour le mondial suivant. Ils entendront la critique, et cela sera chose faite avec le Brazuca de 2014.
Si le Jabulani ne convainc pas, la Coupe du Monde 2010 est également un échec au niveau des infrastructures et des investissements. Elle ruine complètement l’Afrique du Sud, qui se retrouve encore plus inégalitaire qu’avant, avec des finances grevées par les investissements fait pour le mondial. En bref, le ballon était prémonitoire de ce qui allait suivre.