Pourtant présenté comme le plus déséquilibré des huitièmes de finale, le duel entre l’OL et la Juventus, épicentre de nombreuses interrogations, pourrait être chargé de bien plus de suspense qu’il n’en a l’air… L’OL aura bien sa chance, en voici les raisons. En oubliant une première partie de saison calamiteuse, en occultant la splendeur de la Juve, plongeons nous un instant dans l’univers des possibles…
Ronaldo, Garcia, Memphis, et Reine-Adélaïde
Non. Commençons d’abord par nous orienter vers le point de vue pessimiste. Le plus envisageable. Après une première partie de saison en demi-teinte, Cristiano Ronaldo, depuis l’annonce du sixième ballon d’or de Messi, revit. Et puis, c’est de coutume depuis bien des années maintenant, le capitaine de la Seleçao, arborant ses habituelles mèches blondes effet mouillé, revient encore plus fort en deuxième partie de saison. Pour montrer que la Ligue des Champions est SA compétition. Pourtant, bien qu’il ait marqué les cinq buts de la Juventus en phase à élimination directe l’an passé, les Bianconeri ont subi une terrible désillusion, éliminés dès les quarts de finale par la brillante Ajax d’Erik ten Hag.
De plus, Rudi Garcia, à la tête de l’OL depuis octobre, est réputé pour son passé européen peu glorieux. Il est notamment l’entraîneur qui totalise le plus faible nombre de points par match en Ligue des Champions. Son expérience rhodanienne le confirme, puisqu’il n’a décroché qu’une victoire (3-1 contre Benfica) pour 1 match nul (2-2 contre Leipzig) et 2 défaites, contre des équipes qui figuraient parmi les plus faibles de la compétition (1-2 à Benfica, 0-2 au Zénit).
En outre, n’oublions pas que les Lyonnais seront privés de deux éléments majeurs du secteur offensif, Jeff Reine-Adélaïde et le capitaine Memphis Depay, tous deux victimes d’une rupture des ligaments croisés. Une blessure qui suscite d’ailleurs de nombreuses questions puisque plus récemment, Oumar Solet et Sofiane Augarreau, ont subi cette même mésaventure.
Les motifs d’espoir
L’entre-jeu lyonnais
Bien qu’elle n’ait encore rien prouvé au haut niveau, ni même sur la durée, l’association entre Thiago Mendes, Maxence Caqueret, et Houssem Aouar à Bordeaux, prête à espérer de belles choses pour l’OL. À condition évidemment qu’elle soit reconduite par Rudi Garcia. Celle-ci a débouché, sur l’un des matchs les plus aboutis de l’OL sur ces dernières saisons. Exit Lucas Tousart donc, au profit de Maxence Caqueret, qui démontre des qualités de récupération et de vision du jeu impressionnantes et ayant eu le don d’émerveiller spectateurs et supporters. Un joueur élégant qui rappelle aux supporters lyonnais que, parfois, le football est beau. Son intronisation en tant que titulaire bonifie un Thiago Mendes jusque là décevant, la recrue brésilienne répondant ainsi aux pourquoi de son transfert. Enfin, la finesse et la qualité technique d’Houssem Aouar complètent un milieu quasi idéal.
Une Juventus peu convaincante
Un autre motif d’espoir pour l’Olympique Lyonnais demeure en son adversaire. En effet, la Juventus est loin d’être une machine infaillible, très loin du compte lors des grosses affiches. Derniers exemples en date, les deux défaites consécutives 3 buts à 1 contre la Lazio, en championnat puis en Supercoupe. Et même lorsque la Vieille Dame parvient à s’en sortir, le constat n’est pas brillant. Lors du dernier Roma-Juve ce dimanche, les Bianconeri ont subi une grande partie du match, concédant ainsi 22 tirs alors qu’ils n’en tentaient que 5.
Pourtant, en dépit de sa supériorité, l’équipe octuple championne d’Italie tourne rarement ses adversaires en ridicule, remportant ainsi ses matchs le plus souvent par un but d’écart. Cette saison, la Juventus l’a emporté par plus d’un but d’écart lors de 6 rencontres seulement malgré les 26 parties disputées (soit 23% des matchs) ! Tandis qu’à titre de comparaison, ce chiffre s’élève à 38% pour le Barça et Liverpool, 57% pour le Bayern et le PSG, tous leaders de leur championnat respectif.
Enfin, l’OL va pouvoir s’appuyer sur une défense centrale adverse bancale puisque Giorgio Chiellini et Merih Demiral, eux aussi victimes d’une rupture des ligaments croisés, seront absents. Ce qui propulserait Matthijs de Ligt aux côtés de Leonardo Bonucci, le Néerlandais s’étant montré plutôt hésitant en première partie de saison.
Bien sûr, nombre de paramètres laissent penser à une humiliation, d’autres à un exploit, mais qu’importe : ce merveilleux sport qu’est le football nous a déjà réservé les surprises les plus inimaginables.