Lundi midi se déroulait le tant attendu tirage des huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Les adversaires, qui s’affronteront du 18 février au 18 mars, sont connus. Il y a des heureux, des déçus, des impatients. Tentons d’en dégager les tendances.
Le choc : Real Madrid – Manchester City
Y a-t-il vraiment besoin d’argumenter pour convaincre les foules de regarder ce choc ? Les noms parlent d’eux-mêmes. Zinédine Zidane se mesurera Pep Guardiola. Kun Aguero à Karim Benzema, etc. Ce match de gala est aussi intéressant de par sa symbolique. L’impériale Maison Blanche challengée par le trublion nouveau riche. Le maître de la compétition, le plus titré, sur la route du club cherchant désespérément à assouvir sa nouvelle grandeur par un titre européen, dont il est pourtant favori des bookmakers depuis plusieurs éditions.
Dramatiquement comme tactiquement, un match de légende s’annonce.
La confrontation de styles : Atlético Madrid – Liverpool FC
Définitivement une affiche à faire saliver les coachs médiocres de notre Unecatef tant aimée. La hargne, l’intensité, l’envie, le courage, la sueur, la détermination seront au rendez-vous. Les maillots, probablement salis. En effet, la rencontre entre Diego Simeone et Jürgen Klopp promet déjà car ce sont incontestablement les deux meilleurs meneurs d’homme de la planète footballistique. Maîtres de la construction collective, ces deux tacticiens mettent l’accent sur les transitions. Ces deux-là sont probablement, à leur manière, les meilleurs symboles du déclin du tiki-taka en Europe. Ainsi, il sera intéressant de voir laquelle des deux équipes tiendra la corde de la possession, volontairement ou non.
Mais il sera surtout intéressant de voir comment elles vont tenter de récupérer le cuir. Car à ce niveau, les deux entraîneurs divergent. Dans la bataille de la récupération, le gegenpressing de Klopp se confrontera au 4-4-2 compact de Simeone. Bataille dans la bataille et cerise sur le gâteau, les deux coachs sont aussi reconnus pour leur adaptabilité en cours de match. Cette partie d’échec ne sera vraiment pas à regarder d’un seul œil.
La rencontre qui arrive trois ans trop tard : Napoli SSC – FC Barcelona
Trois ans auparavant, un tel tirage aurait promis monts et merveilles. Le monde aurait salivé de la rencontre entre le trident Messi Suarez Neymar et le Napoli de Maurizio Sarri, l’une des équipes les plus séduisantes de la décennie. Le football ne nous aura jamais offert cela. En 2019, la chute est douloureuse. On passe du Sarriball à un Gennaro Gattuso qui doit encore s’affirmer en tant qu’entraîneur tout en digérant la mutinerie des Napolitains. Le tout face à un Ernesto Valverde très peu inspiré et à un effectif barcelonais globalement moins bon. Forcément, l’affiche a perdu en prestance. Mais peut-être le mercato hivernal lui donnera-t-il une nouvelle dimension.
L’affiche de hipsters : Valencia CF – Atalanta
Hipsters, oui, mais fiers de l’être. Quiconque vénère le ballon rond devrait effectivement avoir sa dose mensuelle de Valencia, et surtout d’Atalanta. Car le travail réalisé par Gian Piero Gasperini est exceptionnel. Au point de faire pratiquer ses joueurs un jeu léché aux principes de passes courtes, rapides et au sol, adoubé pas Pep Guardiola lui-même. Au point aussi de transformer un club de bas de tableau en concurrent très sérieux pour le podium. L’Atalanta va même jusqu’à se qualifier en huitième de finale pour la première participation de leur histoire à la Ligue des Champions.
Du côté de Valencia, on s’est tant bien que mal temporairement remis des déboires extra-sportifs entre direction, joueurs et entraîneur ayant coûté la place de Marcelino en début de saison. Albert Celades a repris le flambeau. Valencia est toujours une équipe attrayante et devrait le rester jusqu’à février.
Cette affiche est donc une formidable raison de vous rattraper si vous ne regardez pas les deux protagonistes en championnat. Coup double. De plus, les deux clubs ont arraché leur qualification de justesse à la dernière journée et nombre des joueurs présents connaissent probablement l’apogée de leur carrière. De quoi générer un excellent spectacle.
Qu’attendre de nos clubs français ?
Par nature, on ne sait jamais avec le Paris Saint-Germain. Mais le club de la capitale aurait pu être beaucoup moins bien loti par le tirage au sort. Les Parisiens, déjà meilleurs sur le papier, affronteront donc un Dortmund à la peine en championnat. Beaucoup moins convaincants que l’année passée, les Schwarzgelben seront aussi moins tranquiles au niveau du calendrier. Quand Paris pourra tranquillement faire tourner en Ligue 1, Dortmund devra jongler avec l’Eintracht et le Werder puis Mönchengladbach et Schalke aux abords des deux matchs contre le PSG.
La tâche s’annonce en revanche, comme attendue, beaucoup plus compliquée pour l’Olympique Lyonnais. Après Lionel Messi l’année dernière au même stade de la compétition, les Lyonnais s’attaqueront donc à Cristiano Ronaldo. En outre, ils vivent une saison cauchemardesque en championnat, enchaînant déception dans le jeu et dans les résultats. Et comme si cela ne suffisait pas, les pertes sur blessures aux ligaments croisés de Memphis Depay et Jeff Reine-Adélaïde viennent saler l’addition. Leur seule « chance » réside en un mercato hivernal rondement mené. Attention tout de même pour la Vieille Dame qui, menacée en championnat, n’est clairement plus aussi impériale que ces dernières années et n’aurait en plus « pas étudié » leur adversaire jusqu’à présent.
Le tirage complet
Dortmund – Paris
Real Madrid – Manchester City
Atalanta – Valence
Atlético Madrid – Liverpool
Chelsea – Bayern München
Lyon – Juventus
Tottenham – Leipzig
Naples – Barcelone