La fin de sa carrière ne remonte qu’à 2017. Pourtant, Xabi Alonso est d’ores et déjà diplômes d’entraineur en poche et aux portes du monde professionnel.
Carrière destinée
La carrière de Xabi Alonso n’a eu de cesse de rappeler quel joueur de ballon il était. Meneur de jeu à l’excellente lecture de jeu et à la technique soyeuse offrant un jeu long rarement égalé, il prouve sa grande intelligence tactique d’abord de par sa palette technique. Mais cette intelligence ne s’exprime pas que via la variation et la précision de son jeu.
En effet, ses années Liverpool ont également exposé sa qualité d’adaptation à l’adversaire, au plan de jeu appliqué et notamment à son partenaire. Dans un système à double six qui l’associait tantôt avec Steven Gerrard, tantôt avec Mascherano, il ne pouvait pas jouer de la même manière dans les deux cas. Ce dernier, davantage défensif et ratisseur que l’autre, poussait Alonso à être plus proche de l’attaque qu’il était censé lier. Et cela, souvent par les ailes et dans un style de jeu direct. En outre, sa compréhension du jeu s’illustre également dans son placement sans ballon, puisque sa capacité à attirer le milieu adverse pour décharger son numéro 10 fut décisive.
Xabi Alonso dispose donc d’un excellent QI tactique en tant que joueur, certes, mais est-ce suffisant pour la convertir en tant qu’entraîneur ? Et surtout, entraîner ne se limite pas à la création de schémas tactiques. Comme son nom l’indique, les aspects de gestion humaine et de commandement sont également primordiaux. Bien qu’il n’ait jamais été désigné capitaine au sein de son club, la direction de Xabi Alonso vers le coaching a semblé toute naturelle. Comme s’il avait toujours su que c’était fait pour lui, les entraîneurs qu’il côtoie tout au long de sa carrière en font une véritable formation passive. D’ailleurs, il quitte le Real Madrid – après trois ans aux côtés de Mourinho – pour le Bayern München de Pep Guardiola. Ou comment prendre la température avant même de mettre un pied dans le grand bain.
Karl-Heinz Rummenigge : « Il fera un manager formidable. Xabi dégage une autorité naturelle, il a fréquenté de grands coachs, et il parle plusieurs langues. J’aimerais le revoir au Bayern un jour dans ce rôle ».
Sans perdre de temps
Une seule année s’écoule entre son dernier match avec le Bayern et l’obtention de son diplôme UEFA Élite. Pour l’anecdote, figure dans sa promotion l’ancien buteur madrilène Raùl Gonzalez. Tout comme ce dernier qui entraîne aujourd’hui la Castilla, Xabi Alonso décroche un poste dans les sections jeunes de la Casa Blanca, qui a à cœur de former aussi bien les entraîneurs que les joueurs. Il mène donc les U13 du Real Madrid au titre Infantil A après vingt-deux victoires et un nul en vingt-trois matchs. Du côté des intentions de jeu, Xabi Alonso déclare lui-même vouloir la possession et être instigateur du jeu, mais difficile d’attendre autre chose d’une équipe qui écrase tant son championnat.
Par ailleurs, le 4-3-3 se dégage comme étant sa disposition préférentielle. Même si, tant pour des raisons aussi bien tactiques que pédagogues, il opte parfois pour un 3-2-2-3. Raisons tactiques, d’abord, car son équipe s’oppose à une majorité de blocs bas. Puis, bien sûr, une volonté d’éveiller tactiquement ces jeunes en évitant de les enfermer dans une formation dogmatique.
Si l’écrasante domination de son équipe et les différences énormes entre les U13 et le monde professionnel ne nous permettent pas d’entrevoir quel coach pourrait être Xabi Alonso, cela ne saurait tarder. En effet, Xabi Alonso s’est vu offrir le poste de coach de la Real Sociedad B dès 2019. Aux portes du monde professionnel, Xabi Alonso pourrait, si l’expérience s’avère concluante, devenir entraîneur principal incessamment sous peu. Reste à savoir pour quelle destination. Le Real prendra-t-il le risque comme il l’avait fait avec Zinédine Zidane ? Ou ce poste est-il promis à Raùl ? Alors, le Bayern, compte tenu de l’instabilité de Niko Kovač et des déclarations passées du co-président, pourrait se manifester… Néanmoins, il semble plus probable et préférable de commencer par un club à moindre pression. Et la Real Sociedad, qui avait déjà lancé le Xabi Alonso joueur, fait figure de parfait tremplin pour le Xabi Alonso entraîneur.