Après douze semaines d’investigation dans les méandres du football et du golf, nous vous partageons désormais les dessous des cartes, avec le premier entretien intégral que nous avons réalisé. En fonction du sportif que nous interrogions, nous avons évidemment adapté le questionnaire au sport qu’il pratiquait entre le golf, le football ou le footgolf.
Salarié au middle office chez BNP Paribas, joueur de golf depuis 6 ans, il a découvert la discipline grâce à ces supérieurs qui se réunissaient là-bas chaque samedi après-midi et qui l’ont initié à ce sport.
Quels sont les premiers stéréotypes qui vous viennent à l’esprit à l’évocation du golf ?
A. : « C’est un sport de riches et uniquement pour mecs. C’est ce que mon entourage ne cesse de me faire remarquer pour me taquiner, surtout mes amis. J’avais moi-même ce sentiment lorsque j’ai rejoint mes collègues pour leur faire plaisir, je n’avais d’ailleurs pas osé leur demander les tarifs pour jouer, j’étais juste inviter grâce à une séance gratuite lors d’un afterwork. »
Pour vous, donc, dans le golf, les stéréotypes sont liés à une non connaissance du domaine et des tarifs appliqués ?
A. : « Exactement ! Mais pas seulement. Le sport lorsqu’on le regarde à la télé sur canal + me semblait inaccessible que ce soit en terme financiers au vu des infrastructures et des codes vestimentaires, mais aussi de la tenue du corps, je ne me voyais pas être capable d’avoir cette tenue de corps nécessaire au swing, j’avais peur d’être ridicule devant mes collègues lors de ma première venue d’ailleurs, mais les professeurs ont été très accessibles, détendus et tout s’est bien passé, j’ai très rapidement adoré ce sport que je ne pensais pas être destiné pour moi.
La place des femmes dans le golf évolue-t-elle selon vous ?
A. : « Un petit peu, je croise plus de femmes qu’il y a 6 ans c’est certain, je connais désormais le nom des joueuses professionnelles, après je connais peut-être ces informations parce que ce sport est devenu ma passion. Il ne m’a jamais semblé que ce sport soit refusé aux femmes, mais l’atmosphère au bar est clairement masculine c’est certain.
Le sport est-il un facteur de rapprochement social ou au contraire d’exclusion de certains ?
A. : « Un peu des deux, tout dépend du club dans lequel on est selon moi. Mon club est très ouvert en termes de prix mais aussi en termes d’état d’esprit, il y a une telle passion du golf dans ce lieux, qu’elle est transmissible très facilement ! Personne ne juge les autres, il y a juste une volonté de la part des professeurs et des membres d’améliorer le niveau de jeu de chacun pour que tout le monde puisse prendre du plaisir à jouer. Certains clubs sont toutefois très élitistes, on le sait avant d’y rentrer que chacun de nos faits et gestes vont être observés. Tout dépend de l’endroit.
Avez-vous le sentiment d’un entre soi lorsque vous allez au golf ?
A. : Les profils que je croise sont assez similaires je l’avoue, il y a une majorité de cadres hommes qui viennent ici pour se détendre après leur journée de travail ou lors des week-ends mais je ne cache pas que comme pour les femmes, il y a une évolution de ce côté, des profils différents commencent peu à peu à venir.
Est-ce qu’il y a d’autre stéréotypes qui vous viennent en tête ?
A. : « Les stéréotypes de la misogynie et d’élitisme bourgeois sont les principaux stéréotypes, je n’en vois pas d’autres ».
Quels sont pour vous les principaux obstacles à la négation des stéréotypes ?
A. : « Le temps permet avant tout de changer peu à peu les mentalités. J’ai vu récemment un reportage sur Capital qui montraient l’ensemble des aspects du golf et j’étais plutôt satisfait de l’image présentée. Les médias ont un rôle décisif sur la négation ou la confirmation des stéréotypes de tout le monde, quand tu vois des personnalités importantes comme Trump aller au golf ou le code vestimentaire imposé, tu n’as pas le sentiment que ce sport est fait pour toi. Si le golf est présenté comme ce que je vis quotidiennement je pense que ce sport va attirer toujours plus de néophytes. »