Dans ce nouvel épisode des Maladies du football, nous nous intéressons à un cas particulier : Mario Götze. Sa mystérieuse maladie aura largement terni sa carrière, qui semblait pourtant destinée aux plus grands succès…
Tout le monde se souvient du but victorieux de l’Allemagne, aux derniers instants de la finale de la Coupe du Monde 2014 face à l’Argentine.
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Mais qu’est devenu son auteur, “Super Mario” Götze ? Revenons à ses débuts.
Des débuts prometteurs, mais teintés de légères blessures
Formé à Dortmund, le jeune Mario fait débute sa carrière en 2009, sous les ordres d’un certain Jürgen Klopp qui voit déjà en lui un talent monstrueux.
Ce n’est qu’à partir de sa deuxième saison chez les professionnels qu’il s’impose comme titulaire indiscutable. Malgré ses excellentes performances (8 buts en 41 apparitions), quelques soupçons s’immiscent.
On lui reproche une certaine faiblesse physique que lui-même n’arrive pas à expliquer. Après plusieurs petites blessures, coup dur : en 2012, on lui diagnostique une inflammation du cartilage de la hanche. Cette blessure sérieuse l’écarte 4 mois des terrains.
Mais la jeune pépite allemande ne se décourage pas pour autant : en décembre, il réussit un joli triplé face à Hanovre.
Malgré ses efforts, les blessures semblent s’enchaîner. Durant la demi-finale de Champions League qui oppose Dortmund au Réal Madrid, Götze reçoit un mauvais coup et se blesse à la cuisse. Son absence fera partie des ultimes raisons de la défaite de Dortmund face au rival, le Bayern Munich.
Le Messi allemand ?
Malgré ses quelques blessures – somme toute communes pour un footballeur – Götze fait déjà l’unanimité chez les observateurs.
Ces derniers le surnomment même « le Messi allemand ». D’autres, comme Franz Beckenbauer : « le meilleur attaquant allemand ». Mais c’est un admirateur en particulier qui va vouloir s’arracher ses services : Pep Guardiola. Le coach du Bayern s’aligne sur la clause libératoire du joueur (37 millions). Un gros transfert pour les Munichois, connus pour ne pas jamais beaucoup dépenser.
La première saison de Götze avec le Bayern n’est pas une franche réussite, mais est tout de même couronnée d’un certain succès. Le joueur encore très jeune (21 ans) marque 15 buts et contribue à un certain nombre de victoires pour son club.
La suite est connue de tous : vainqueur de la Coupe du Monde avec l’Allemagne, Götze, malgré ses problèmes de poids (ses coéquipiers l’appellent Pummelfee, « la fée enrobée ») fait encore rêver beaucoup de clubs en Europe.
Le début des problèmes de santé
Derrière les réussites – Götze remporte la Coupe du Monde avec la sélection, la Bundesliga, la Pokal, la Supercup et la Coupe du Monde des clubs avec le Bayern – Götze est en difficulté à Munich.
Pour rester affûté physiquement, il doit travailler deux fois plus que ses partenaires. A chaque blessure, et lorsqu’il est loin des terrains, il reprend du poids et paye très cher ses absences.
Le moral n’est pas au beau fixe non plus : il souffre de son image de prodige qu’il doit toujours prouver légitime… Son air de jeune premier et son souci pour l’esthétique lui valent aussi le surnom de « selfie vivant ».
Mais surtout, il sait que les fans de Dortmund lui en veulent énormément d’être parti chez le rival de toujours.
Une maladie mystérieuse
Les années passent et Götze ne devient pas Lionel Messi. Après une saison 2015-2016 médiocre (seulement 5 buts et 21 apparitions), Il revient finalement à Dortmund le cœur rempli de regrets. La somme de son transfert est estimée à 24 millions d’euros.
Il fait une saison moyenne avec son club de toujours, mais retrouve les faveurs du public.
Mais voilà, en février 2017, Dortmund fait une annonce : Mario Götze doit à nouveau s’éloigner des terrains. La cause ? Une maladie mystérieuse qui expliquerait sa méforme quasi-constante, ses problèmes de poids et ses blessures.
Quelques semaines plus tard, le diagnostic est posé : le jeune Götze souffre de myopathie, une maladie métabolique des muscles. Son corps n’arrive pas à assimiler certains nutriments, et s’il ne fait rien, sa condition physique est condamnée à se détériorer.
Les personnes touchées par cette maladie, les enfants la plupart du temps, courent le risque d’une prise de poids ingérable et d’une atrophie des muscles. C’est, à terme, une incapacité totale de marcher.
Il passe en tout et pour tout 7 mois en dehors des terrains, et suit depuis un traitement visant à contrôler sa myopathie.
Et aujourd’hui ?
Le futur de Mario Götze est difficile à définir. A déjà 27 ans, celui qu’on voyait déjà dans les plus grands clubs d’Europe n’a pas pu tenir ses promesses. Médicalement parlant, ses troubles du métabolisme semblent aujourd’hui gérables, ce qui permet encore d’espérer un retour en puissance de celui qui aura fait la gloire de l’Allemagne en 2014.
On parlerait même d’un transfert à Arsenal, puisque Unai Emery semble apprécier son profil. Faut-il pour autant partir et risquer la rechute, dans un nouvel environnement, où tout sera à nouveau à prouver ? Ou rester à la maison, et se focaliser sur sa forme physique ? Son histoire personnelle sulfureuse nous aiguille peut-être vers la deuxième réponse.