Hagi. Un nom qui parle à tous les amateurs de football. Mais si le plus connu est sans aucun doute l’ancien joueur du FC Barcelone, un autre Hagi pointe le bout de son nez. Son nom ? Ianis Hagi. Il n’est ni plus ni moins que le fils de l’ancienne gloire du football roumaine.
La fiche d’identité de Ianis Hagi
Club : FC Viitorul Constanța
Age : 20 ans (né le 22 octobre 1998)
Physique : 180 cm / 70 kg
Poste : milieu offensif
Pied fort : ambidextre
Points forts : technique, dribbles, vista, tirs de loin, coups de pieds arrêtés, leadership, contrôle de balle, passes
Point à améliorer : jeu aérien, physique
Un grand nom à porter
Fils du grand Gheorghe Hagi, joueur mythique de la Roumanie, Ianis est né le 22 Octobre 1998 en Turquie lorsque son père jouait à Galatasaray. En 2001, pour le dernier match en sélection de son père, Ianis foule le terrain de l’Arena Națională. Très vite, l’avenir de Ianis semble déjà tout tracé pour son père.
« Je ne sais pas s’il sera médecin ou professeur. Je pense qu’il sera footballeur.«
Il débute au Steaua en 2007 mais rejoint la saison suivante l’académie de son père, la Gheorghe Hagi Academy. Ianis Hagi poursuit donc son développement sous l’œil avisé et bienveillant de son père convaincu de son talent.
« Ianis aura un avenir en Italie. Il a le talent et la technique pour devenir un grand joueur. Il peut faire une belle carrière s’il travaille dur. Contrairement à moi, il peut jouer des deux pieds, là où je n’utilisais que le gauche. Je suis très fier de lui.«
En 2014, Gheorghe fait passer son fils dans la première équipe du FC Viitorul. Dans ce club, Gheorghe Hagi est le propriétaire et l’entraîneur. Ayant assisté et contribué à l’évolution de son fils – ainsi que des autres joueurs de son académie -, il va être à même de les intégrer et préparer au monde professionnel.
« Pas à pas, il s’adaptera pour jouer avec l’équipe senior. Quoiqu’il en soit, lui et ses jeunes collègues de l’académie sont notre avenir.«
Des débuts précoces
Il fait ses débuts en décembre 2014 à l’âge de seize ans sous les ordres de son père avec le FC Viitorul Constanța. En mai 2015, lors de sa première titularisation il inscrit son tout premier but. Lors de cette première saison, il joue 157 minutes en 7 matches.
Lors de la saison 2015-2016, Ianis s’impose comme un titulaire important, prenant même le capitanat à 16 ans. Une responsabilité qui n’a pas effrayé Ianis Hagi.
« Je suis habitué, car j’ai toujours porté le brassard, lors de ma formation, mais aussi en sélections de jeunes.«
Il participe à 32 matches dont 28 comme titulaires, une saison remarqué qui attire l’intérêt de plusieurs club européens. En Juillet 2016 il quitte la Roumanie pour rejoindre la Fiorentina en Italie pour un montant de deux millions d’euros. Il quitte donc l’aile protectrice de son père pour s’émanciper à tout juste dix-sept ans.
Un départ précipité
Arrivé très jeune en Italie, Ianis va avoir du mal à s’imposer et à gagner du temps de jeu à la Fiorentina. Ne participant qu’à deux rencontres, il va surtout évoluer avec la Primavera. Il joue avec la Primavera 19 matches, inscrit sept buts et fait trois passes décisives. Une frustration pour Ianis qui jouait avec les pro depuis ses seize ans. Il s’est confronté à de nouvelle méthode de travail bien plus intense:
« En Italie nous travaillons plus fort. Je suis allé au gymnase 5 à 6 fois par semaine avec des médecins. Même s’ils m’envoyaient en Primavera le samedi, j’avais suivi une séance d’entraînement de 3 à 4 heures le vendredi, une demi-heure avec l’équipe et une heure avec les autres.«
Ressentant le besoin de jouer, après cette première saison compliqué il est prêté la saison suivante au FC Viitorul.
Un retour bénéfique
Malgré une aventure qu’on peut estimer comme un échec en Italie, Ianis a su en tirer une leçon pour s’améliorer:
« Je suis arrivé en Italie à 66 kg et je reviens avec 73 kg, il me manque encore 2 ou 3 kilos de masse musculaire. C’est ce que j’ai appris en Italie. Avant d’y aller, j’étais professionnel, mais j’en ai appris davantage. Comment s’échauffer, comment se préparer (…) Avant j’avais du mal à la 60e minute, maintenant je suis fort mentalement et physiquement. Mais je suis seulement au début, comme mon père aime à le dire, j’ai beaucoup de travail et mon objectif est plus grand »
Il retrouve son club formateur en janvier 2018. Le club débourse tout de même deux millions d’euros pour le rapatrier. Ianis Hagi retrouve donc un environnement familier avec comme soutient son père qui a toujours veillé sur lui. Sur cette fin de saison il retrouve une place de titulaire ainsi que le capitanat de l’équipe. Il joue 14 matches comme titulaires, marque six buts et fait quatre passes décisives. Il réussi à se faire nommer dans la liste des 80 joueurs pour le Golden Boy 2018.
Un retour réussi pour Ianis qui peut ainsi poursuivre et finaliser son développement.
La saison de la confirmation
Au sein du FC Viitorul Ianis s’impose comme le leader de son équipe aussi bien sûr qu’en dehors du terrain. Il devient un élément indispensable par sa capacité à influer sur le jeu et à être décisif. Lors de la saison 2018-2019, il participe à 36 matches sur 43 possible et inscrit 14 buts (son record de buts sur une saison) et réalise 6 passes décisives. Un retour réussi pour Ianis, qui a réussi à atteindre ses objectifs:
« Je ne pense pas qu’il y ait une grande différence, la motivation et l’ambition sont les mêmes, peut-être même un peu plus grandes. Ensuite, je voulais jouer et prouver que je pouvais le faire à un très bon niveau. Maintenant, j’ai proposé de dépasser mes performances l’année dernière, de progresser et de m’améliorer. L’avenir m’a aidé et m’a ramené sur le terrain de football«
Lors de cette saison, il s’est notamment distingué en étant le protagoniste principal du bon parcours du FC Viitorul en coupe de Roumanie en leur permettant de jouer la finale.
Un joueur régulier des sélections de Roumanie
Ianis Hagi a toujours eu une place dans les sélections jeunes de Roumanie, progressant d’équipe en équipe. Il a fait ses débuts avec les A en novembre 2018, il a depuis joué 3 matches (92 minutes de jeu). Il aura à cœur de marcher sur les traces de son père et la première étape sera pour lui de s’imposer et de réussir à être l’un des joueurs important de l’équipe pour le prochain Euro.
Quel avenir?
Ianis arrive à maturité. Et à l’inverse de son départ en 2016 il est aujourd’hui prêt mentalement et physiquement pour poursuivre à l’étranger dès cette été. Supporter du Steaua Bucarest depuis tout petit, il a d’ailleurs commencé au sein de ce club avant de rejoindre l’académie de son père. Ianis a déclaré vouloir un jour rejoindre le club du Steaua où son père a brillé. Il reste toutefois ouvert aux autres championnat. Car pour lui le plus important est d’évoluer à un niveau supérieur. Son nom a souvent été mentionné en Belgique, en Espagne ou encore aux Pays-Bas. Une décision importante pour Ianis Hagi qui devra trouver le club parfait afin de poursuivre son développement et l’aider à se mettre en avant pour l’Euro 2020.
Style de jeu
A cause de son nom, Ianis pourra difficilement se défaire des comparaisons avec son père bien.
« Je suis Ianis, et je veux rester Ianis, il avait son style, j’ai le mien. Il allait plus vite, marquait plus, là où je préfère distribuer et faire des passes décisives. Il faut encore que je progresse.«
Ianis est un joueur à vocation offensive qui montre une polyvalence sur le front de l’attaque, capable de jouer sur les côtés il s’exprime le mieux dans l’axe du terrain.
C’est un joueur très technique qui fait les différences sur ses premières touches de balle. Il a cette capacité de conserver la balle, dos au but il sait résister aux charges et arrive à se mettre dans le sens du jeu pour créer le danger aisément. Intelligent dans ses déplacement, bien positionné entre les lignes il apporte une solution à la relance. Il est capable de mettre de la vitesse dans son jeu ou bien de temporiser. Capable de faire les différence en 1v1 mais n’abuse pas de cette capacité d’élimination.
Sa grande force est d’être ambidextre, cela lui permet de pouvoir créer le danger dans différentes position sur le terrain. Il se sert de cette capacité aussi bien pour tirer de loin que réaliser la passe juste. C’est un très bon tireur de coups de pieds arrêtes capable de tirer des deux pieds.
Il se montre un peu moins à l’aise dans le domaine aériens. Offensivement ce n’est pas forcément un soucis puisque que c’est souvent lui qui est à l’origine de la passe. C’est plus en position défensive que cela peut être gênant. Il doit améliorer cet aspect pour être plus complet.
C’est un meneur complet techniquement, il a progressé dans sa prise de décision dans le dernier geste, il fait le geste juste mais il le fait surtout pour l’équipe. Ianis Hagi doit continuer de profiter de son aisance technique et la mettre au service de l’équipe.