La contre-attaque est un style de jeu bien particulier, souvent utilisée par des équipes de milieu ou bas de tableau. Il y a tout de même des exceptions. Et si un nom doit être cité, c’est bien celui d’« el Cholo » Diego Simeone.
Entraîneur du grand club qu’est l’Atlético de Madrid depuis déjà de nombreuses saisons, il est connu pour sa tactique qui colle parfaitement à son image : solidaire, engagée et extrêmement énergivore. Dans un style bien à lui, il a mis en place une équipe solide défensivement, et qui sait se projeter quand les opportunités se présentent.
Intelligence, mobilité et débauche d’énergie
Simeone a mis en place un système de contre classique, le 4-4-2. Ce système, popularisé par Arrigo Sacchi du temps où il entraînait le Milan AC, a plusieurs facettes. Une facette très offensive, qui sert à poser le jeu grâce à un milieu à quatre, et une facette beaucoup plus défensive, où il sert à annihiler les deux lignes offensives adverses et à se projeter très vite. C’est ce qu’a choisi Diego Simeone.
La saison 2017-2018 de l’Atlético de Madrid peut se résumer en plusieurs statistiques : 1,5 but par match, 48 % de possession en moyenne, 24 tacles par match, 90 cartons jaunes et 5 rouges. Des statistiques qui témoignent de l’importance mise dans l’intensité. Parmi les équipes du haut de tableau, ces statistiques sont très atypiques. On connaît en effet bien plus des onze ultra-offensifs, qui ne taclent que rarement et maîtrisent le ballon.
L’objectif de Simeone n’est pas de priver l’adversaire du ballon, mais de le frustrer, de le décourager et de l’achever en attaques rapides. Pour cela, il met en place un bloc assez bas et axial pour aspirer l’adversaire, avec un marquage serré des défenseurs afin d’être toujours plus proches des joueurs adverses en phase défensive. Il demande à ses joueurs de beaucoup presser leurs adversaires et de s’engager un maximum dans les duels, afin de récupérer rapidement le ballon pour se projeter vers l’avant.
L’organisation tactique de Simeone
Simeone fait confiance à des profils classiques : un ailier gauche au profil offensif qui rentre dans l’axe, un ailier droit défensif qui fait le sale boulot et ne participe pas souvent au jeu offensif, mais laisse le couloir au latéral, deux milieux box to box polyvalents très techniques qui permettent de récupérer le ballon et de lancer les joueurs offensifs, c’est la base de l’organisation tactique de Simeone.
Pour le duo à la pointe de l’attaque, Simeone opte pour un attaquant avancé qui part en profondeur ou qui plonge pour réceptionner les centres. A ce poste, c’est le maestro national Antoine Griezmann, star de l’équipe, qui est utilisé en tant que faux numéro neuf. Le meilleur buteur français de la dernière Coupe du Monde décroche beaucoup pour libérer de l’espace et organiser le jeu offensif de son équipe.
Action type recherchée par le coach argentin ? Récupération musclée du ballon par un défenseur, un milieu axial ou l’ailier défensif. Ensuite, il s’agit de vite transmettre le ballon par un jeu rapide vers un milieu créatif comme Koke ou Saùl afin de combiner avec Griezmann, puis conclure avec le numéro neuf ou le « neuf et demi ». Cependant, l’effectif du club madrilène permet d’adapter son jeu en cours de match avec des joueurs plus explosifs selon les situations.
Conclusion
L’Atletico n’est pas l’équipe avec le style de jeu le plus esthétique, avec sa meilleure défense de Liga et seulement la neuvième meilleure attaque du championnat. Mais elle a fait ses preuves puisque la saison passée a été réussie dans son ensemble. Les matelassiers ont terminés deuxièmes de Liga devant le Real de Madrid et juste derrière l’ogre azulgrana. Les hommes de Simeone ont aussi été vainqueurs de l’Europa League. Son groupe fait ressentir une force mentale et collective à toute épreuve, qui aura su aller en finale de Coupe d’Europe trois fois en quatre ans.
Ce style de jeu a inspiré dans une certaine mesure l’équipe de France. En effet, celle-ci s’est appuyée également sur un joueur de couloir défensif (Matuidi) et un ailier qui peut être intéressant dans un registre de profondeur. Cela permet de manœuvrer plutôt tactiquement à gauche, et de se projeter très vite à droite dans des actions un peu stéréotypées.