Dans la rue, au pied des immeubles. Sur un stade en bitume. Le soir de la finale de la Coupe du Monde. Trois situations très différentes, mais trois endroits où des personnes jouent au football. Trois situations où un ballon roule entre les pieds. De la balle en chiffon au Telstar 18, retour sur l’histoire du ballon.
A l’origine du ballon
Les tous premiers ballons recensés sont trouvés en Chine ancienne et au Mexique. En Asie, ce sont des peaux d’animaux morts cousues, remplies de cheveux et de plumes. En Mésoamérique, c’est une pierre recouverte d’une couche de gomme très épaisse afin de le rendre manipulable. Ces premiers types de ballons roulent et peuvent être aisément frappés, mais ne rebondissent pas. Il faut attendre le Moyen-Âge et l’utilisation de vessies – principalement de porc – pour que le rebond soit trouvé. L’intérieur du ballon est rempli d’air, afin d’éviter une déformation trop forte au sol.
Aux alentours du treizième siècle, une nouvelle innovation vient changer la manière dont sont conçus les ballons. Afin d’offrir une résistance optimale, une couche de cuir est cousue par dessus la vessie de porc. Cette double paroi permet notamment d’éviter l’éclatement de la balle dans les violentes parties de calcio – ancêtre du football en Italie, particulièrement à Florence – et de soule.
Si ces ballons rudimentaires se déforment, on arrive petit à petit à obtenir des formes de plus en plus sphériques. Après l’adjonction de la couche extérieure, on se met à coudre des bandes de tissu entre les deux couches, afin de rendre le contact plus agréable. Cette évolution a lieu au milieu du seizième siècle, en Angleterre et en Écosse d’abord. Elle se répand assez vite dans l’Europe du nord et de l’ouest. On estime qu’elle touche la France aux alentours de 1560, la Pologne en 1580 et la Hongrie en 1610.
Le ballon moderne
Le ballon moderne recherche d’abord la rondeur. En effet, afin de jouer à ce sport qui se développe en Angleterre, on recherche des balles rondes comme celles du basketball. Malheureusement, cela ne marche pas du tout. En effet, elles sont bien trop rigides une fois moulées, et sont donc inutilisables. C’est alors qu’un américain, Charles Goodyear – qui fera des pneus plus tard – invente la vulcanisation. Il remplace donc les vessies de porc par des vessies en caoutchouc. Celles-ci, en plus d’être plus respectueuses des animaux, sont plus sphériques. Le ballon peut de plus en plus être contrôlable avec le pied. Techniquement parlant, la vessie à l’intérieur va tendre le cuir qui entoure le ballon. Or, cela tire sur les coutures. Les premiers ballons restent donc très imparfaits.
En 1860, on assiste au premier ballon moderne. La vessie de caoutchouc est entourée de dix-huit panneaux de cuir, fermés par un lacet. Le bout du lacet est rentré dans le ballon pour des raisons de sécurité. Aujourd’hui, le lacet a disparu et laissé place à un collage thermique.
Les ballons primitifs sont légers, mais prennent vite l’eau. En effet, lors de la Coupe du Monde 1970 par exemple, certains matchs sont extrêmement ennuyeux du fait de la lourdeur des ballons. Afin de résoudre cela, on utilise à partir de la fin des années 1980 des ballons synthétiques. Entre temps, on a mis au point des systèmes de valve pour gonfler le ballon. Nous sommes en 1951, et cela se passe au Danemark. Le ballon du mondial chilien de 1962 sera le premier avec un système de valve.
C’est finalement très récemment qu’on se met à réintroduire de la flottance dans les ballons pour les rendre plus vicieux. Le meilleur exemple en est le Jabulani de 2010. Pour cela, des nervures sont incrustées sur les flancs du ballon afin de le faire tourner. Quand au design « noir et blanc », il apparaît pour sa part au débuts de la télévision couleur, pour de basses questions de diffusion.
Aujourd’hui, les méthodes sont de plus en plus techniques afin de créer des ballons. Cependant, les méthodes restent les mêmes : une première vessie en caoutchouc, des amortisseurs et une couche extérieure en cuir synthétique. Le marquage – toujours réalisé à plat avant couture ou collage – et les diverses fantaisies ne sont bien souvent que des arguments commerciaux.