Cet après-midi, dans le cadre des quarts de finale de la Coupe du Monde 2018, la France et l’Uruguay se rencontreront à Nijni-Novgorod. Mais avant de laisser place à cette affiche, retour sur le premier Uruguay – France en Coupe du Monde.

Le mondial anglais

Il nous faut remonter en 1966. La France n’est pas encore championne du monde, ni même championne d’Europe. L’Uruguay, quant à lui, a déjà quatre étoiles sur son maillot bleu azur. Les deux nations sont presque étrangères l’une à l’autre. Elles ne se sont jamais rencontrées dans le cadre de compétitions majeures, si l’on omet l’affrontement de 1924 à Colombes lors des Jeux Olympiques. La sélection uruguayenne s’était alors imposée largement sur le score de cinq buts à un. Le mythique Jean Nicolas avait alors trompé la vigilance d’Andres Mazali, tandis que Scarone à deux reprises, Petrone tout autant et Romano en fin de match avaient battu Pierre Chayrigues.

Mais ce soir de juillet 1966 – le 15 -, la situation est toute autre. Pas de José Nasazzi en défense, mais plutôt Ubiña et Troche. Dans la cage uruguayenne, l’emblématique Ladislao Mazurkiewicz est titulaire. On trouve également dans le onze de la celeste le légendaire Pedro Rocha, Omar Caetano et Nestor Gonçalvez. Milton Viera, José Sacia, Domingo Perez et Julio Cortes viennent compléter le onze. Jorge Manicera, un temps incertain avant le mondial, est lui aussi titulaire.

L’équipe de France se présente dans un dispositif volontairement très défensif. Marcel Aubour est titulaire dans la cage, escorté par le libéro Budzynski et le stoppeur Artelesa. Jean Djorkaeff a pour rôle de marquer Perez, tandis que Cortes et Bosquier sont les gardes du corps du meneur de jeu uruguayen Pedro Rocha. Bonnel est en individuel sur Julio Cortes, laissant Jacques Simon libre au milieu de terrain. Peu avant le match, Herbin déclare forfait, laissant Herbert en ailier droit et De Bourgoing en faux numéro neuf. Gérard Hausser et Philippe Gondet sont devant.

Le match

Le match commence fort, et les occasions se succèdent, plutôt en faveur de la celeste. La White City de Londres se soulève à plusieurs reprises. Afin de mieux contrer les attaques adverses, au quart d’heure de jeu, le capitaine Artelesa passe en libéro et le franco-polonais Budzynski repasse dans un rôle plus classique de stoppeur. Et cela porte ses fruits moins d’une minute plus tard. Manicera frappe de loin, Aubour s’interpose. Le gardien français relance rapidement. Lancé dans la profondeur, Herbert vient provoquer Manicera à droite de la surface de réparation. L’uruguayen n’a d’autre solution que de faire faute, et l’arbitre slovaque Karol Galba n’a d’autre choix que de désigner le point de pénalty. C’est l’arbitre qui vient placer le ballon, De Bourgoing, le tireur attitré, ne le touche même pas avant de prendre sa course d’élan. Il frappe croisé, Mazurkiewicz part du bon côté mais ne peux qu’effleurer la balle, la France mène 1-0.

L’Uruguay pousse. Un coup franc de Pedro Rocha est détourné par Aubour. Rocha, omniprésent, est sur toutes les actions uruguayenne. A la suite d’une bonne action de la gauche vers la droite, le meneur de jeu égalise à la 27ème minute. Mais la pression ne s’arrête pas là. En effet, cinq minutes plus tard, à la suite d’un coup franc lointain uruguayen dans la boîte mal dégagé, Pedro Rocha parvient à dévier pour Julio Cortes. Cortes a très peu d’angle, mais il arrive quand même à envoyer une reprise somptueuse sous la barre de Marcel Aubour. L’Uruguay mène 2-1. L’équipe de France va tenter de pousser dans les minutes qui suivent, mais Mazurkiewicz réalise de grandes parades, notamment à deux reprises sur Herbet. Sur un contre, Rocha manque la balle du 3-1. Le score ne bouge pas et l’Uruguay s’impose 2-1.

En vidéo

Si vous désirez revoir les plus folles actions du match, vous pouvez le faire sur la vidéo ci-dessous. L’Uruguay joue en bleu ciel avec des shorts et des chaussettes noires, tandis que la France est vêtue intégralement de blanc.

Après le match, la France sort éliminée avec un seul point en trois match. Elle est dernière du groupe A. L’Angleterre (cinq points) termine première du groupe, et s’imposera à domicile pour son seul sacre en Coupe du Monde. La celeste termine deuxième avec quatre points, devant le Mexique (deux points). Rappelons qu’à l’époque, la victoire ne valait que deux points. La sélection uruguayenne terminera son parcours en quarts de finale, éliminée sèchement 4-0 par l’Allemagne de l’Ouest.

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