Dernière partie de nos preview des groupes de la Coupe du Monde. Pour ce dernier épisode, www.demivolee.com vous invite à vous plonger dans l’analyse du Groupe H, le groupe peut-être le moins connu du grand public, mais bourré de talent.
Les quatre équipes
Białe Orły, synonyme de favori
Les aigles blancs de la Pologne sont présents dans ce groupe. Pas forcément impressionnants lors des phases de qualification mais pourtant relativement sereins, les joueurs de la Reprezentacja sont absolument motivés pour cette compétition mondiale. En effet, après avoir manqué l’édition brésilienne, les hommes d’Adam Nawalka feront tout pour capitaliser sur le résultat correct de l’Euro 2016 (1/4 de finales, éliminés par le Portugal, futur vainqueur de la compétition, aux tirs-au-but). Pour cela, la sélection polonaise fera valoir son style de jeu très simple mais très efficace. Un 4-4-2 avec Lewandowski et Milik en pointe pour contrer et jouer en attaques rapides, ou bien un 3-4-3 pour faire le jeu avec les très offensifs Maciej Rybus et « Kuba » Błaszczykowski sur les côtés. Pour les poules, cela devrait se faire sans trop de difficultés pour les successeurs de Kazimierz Deyna, Wladislaw Zmuda et Stefan Majewski.
Le principal problème de la sélection polonaise sera sans doute le manque de profondeur de banc. En effet, hors du onze titulaire, peu de joueurs sont réellement au niveau. En point d’orgue, il y a sans doute la controverse autour de la présence de Slawomir Peszko, un des joueurs favoris d’Adam Nawalka mais qui est peut-être pas au niveau que l’on attend d’un international polonais. En plus, la blessure de Kamil Glik obligera sans doute à aligner Thiago Cionek, le défenseur central d’origine brésilienne dont les erreurs défensives ne sont pas rares. Espérons donc que la gestion de groupe de Nawalka sache faire la différence pour que la Pologne puisse enfin accrocher autre chose à son palmarès international que deux médailles de bronze en Coupe du Monde et une victoire aux « JO » à l’époque où les équipes A les disputaient.
Entre Colombie et Sénégal
Les deux autres formations intéressantes à suivre pour la compétition sont la Colombie et le Sénégal. Les premiers nommés compteront sur leur grinta et sur leur talent. Ils ont eu une victoire de prestige récemment contre une fade sélection française (3-2), mais ont concédé deux matchs nuls 0-0 contre l’Egypte et l’Australie. Difficile de dire ce que vaut réellement la sélection des cafeteros. Le jeu collectif sera sans doute suffisant, mais peut-être pas pour passer les tours les uns après les autres. En effet, quart-de-finaliste en 2014, la Colombie n’est pas forcément moins forte, mais n’est pas pour autant plus forte.
Du côté du Sénégal, cela sera d’abord le prestige de représenter un pays qui vit pour le foot. Emmené par l’artificier Sadio Mané, qui réalise une saison de bonne facture en Premier League (dix buts en vingt-neuf apparitions), les Lions de la Téranga ont un collectif de qualité mais sans doute vraiment trop faible pour bien figurer dans la plus prestigieuse des compétitions. Reste à voir comment Aliou Cissé, le sélectionneur tout à fait compétent du Sénégal, saura animer son groupe et faire mieux que le quart-de-finale de 2002.
Un Japon moribond
Pourtant doté d’individualités de qualité, le Japon est une des équipes les moins en forme avant d’arriver en Russie. Les Blue Samurais sont en effet traversés par une crise interne sans précédent. Le licenciement de Vahid Halilhodžić juste avant la Coupe du Monde a été très mal perçu par certain, et il est vrai que les résultats récents sont pour le moins inquiétants. Ils ont connu la défaite 2-0 contre le Ghana et la Suisse, et une autre défaite 2-1 contre l’Ukraine, ce qui n’incite pas forcément à l’optimisme. Le Japon ne compte que deux victoires sur les dix derniers matchs, un triste 1-0 contre la Corée du Nord et un 2-0 en août dernier contre l’Australie. Autant de choses qui ne placent pas le Japon comme favori de la compétition.
Les listes
Pologne
Gardiens : Bartosz Bialkowski (Ipswich Town/ENG), Lukasz Fabianski (Swansea/ENG), Wojciech Szczesny (Juventus Turin/ITA)
Défenseurs : Jan Bednarek (Southampton/ENG), Bartosz Bereszynski (Sampdoria Gênes/ITA), Thiago Cionek (SPAL/ITA), Kamil Glik (AS Monaco/FRA), Marcin Kamiński (VfB, GER), Lukasz Piszczek (Borussia Dortmund/GER), Artur Jedrzejczyk (Legia Varsovie/POL), Michal Pazdan (Legia Varsovie/POL)
Milieux de terrain : Jakub Blaszczykowski (Wolfsburg/GER), Jacek Goralski (Ludogorets Razgrad/BUL), Kamil Grosicki (Hull/ENG), Grzegorz Krychowiak (West Bromwich Albion/ENG), Rafal Kurzawa (Gornik Zabrze/POL), Karol Linetty (Sampdoria Gênes/ITA), Slawomir Peszko (Lechia Gdansk/POL), Maciej Rybus (Lokomotiv Moscou/RUS), Piotr Zielinski (Naples/ITA)
Attaquants : Dawid Kownacki (Sampdoria Gênes/ITA), Robert Lewandowski (Bayern Munich/GER), Arkadiusz Milik (Naples/ITA), Lukasz Teodorczyk (RSC Anderlecht/BEL).
Sénégal
Japon
Gardiens : Eiji Kawashima (Metz/Fra), Masaaki Higashiguchi (Gamba Osaka), Kosuke Nakamura (Kashiwa Reysol)
Défenseurs : Yuto Nagatomo (Galatasaray/Tur), Tomoaki Makino (Urawa Reds), Wataru Endo (Urawa Reds), Maya Yoshida (Southampton/Ang), Hiroki Sakai (Olympique Marseille/Fra), Gotoku Sakai (Hambourg/All), Gen Shoji (Kashima Antlers), Naomichi Ueda (Kashima Antlers)
Milieux de terrain : Makoto Hasebe (Eintracht Francfort/All), Keisuke Honda (Pachuca/Mex), Takashi Inui (Eibar/Esp), Shinji Kagawa (Borussia Dortmund/All), Hotaru Yamaguchi (Cerezo Osaka), Genki Haraguchi (Fortuna Dusseldorf/All), Takashi Usami (Fortuna Dusseldorf/All), Gaku Shibasaki (Getafe/Esp), Ryota Oshima (Kawasaki Frontale)
Attaquants : Shinji Okazaki (Leicester/Ang), Yuya Osako (Werder Brême/All), Yoshinori Muto (Mayence/All).
Colombie
Gardiens : David Ospina (Arsenal/ANG), Camilo Vargas (Deportivo Cali), José Fernando Cuadrado (Once Caldas)
Défenseurs : Santiago Arias (PSV Eindhoven/HOL), Frank Fabra (Boca Juniors/ARG), Jefferson Lima (Levante/ESP), Johan Mojica (Gérone/ESP), Yerri Mina (Barcelone/ESP), Oscar Murillo (Pachuca/MEX), Cristian Zapata (AC Milan/ITA), Davinson Sanchez (Tottenham/ANG)
Milieux de terrain : Abel Aguilar (Deportivo Cali), Wilmar Barrios (Boca Juniors/ARG), Juan Guillermo Cuadrado (Juventus Turin/ITA), José Heriberto Izquierdo (Brighton/ANG), James Rodriguez (Bayern Munich/ALL), Carlos Sanchez (Espanyol/ESP), Mateus Uribe (América/MEX)
Attaquants : Radamel Falcao (Monaco/FRA), Carlos Bacca (Villareal/ESP), Luis Fernando Muriel (Séville FC/ESP), Miguel Borja (Palmeiras/BRE)
Joueurs clés
Pologne – Robert Lewandowski
Le meilleur buteur de la première division allemande est un habitué des grands rendez-vous. Car c’est le polonais Robert Lewandowski, capitaine de la sélection jadis emmenée par Zmuda ou Deyna, qui trône à la première place des joueurs importants de la Pologne. L’attaquant du Rekordmeister a scoré à de nombreuses reprises cette saison. Impeccable sur pénalty, précis dans le jeu aérien, excellent des deux pieds, froid et lucide face au gardien, il prouve encore qu’il est un des meilleurs attaquants du monde.
Colombie – El Tigre Falcao
Son mondial 2014 avait été gâché par une vilaine blessure aux ligaments croisés. Il figure pourtant cette saison dans les meilleurs buteurs de la Ligue 1, prouvant que ce passage a vide de deux ans n’est plus qu’un lointain souvenir. Certes moins souverain en deuxième partie de saison, il portera une bonne part des espoirs offensifs des cafeteros en Russie cet été.
Japon – Hiroki Sakai
Ce n’est très clairement pas le joueur clé de la sélection japonaise, mais aux yeux du public français, cela sera lui la star. Très bon cette saison avec l’Olympique de Marseille, le japonais est un des rares joueurs à être à la fois très discret dans les médias, très bon sur le terrain et très important en sélection japonaise. Cela sera donc sur le latéral droit japonais que nous braquerons nos regards.
Sénégal – Kalidou Koulibaly
Il aurait pu disputer cette Coupe du Monde avec l’équipe de France. Mais au grand dam de Didier Deschamps, cela n’est pas le cas. Tant pis. Auteur d’une excellente saison avec Naples, il aurait même pu offrir le titre aux siens lors du match face à la Juventus de Turin. Là aussi, chou blanc. Mais il portera quand même les espoirs défensifs du Sénégal lors de l’exercice Russe.
Notre pronostic
La Pologne devrait sans difficultés passer le premier tour, la Colombie devrait faire de même. Le Japon est trop faible pour espérer quoi que ce soit, malgré des individualités de qualité. Quand au Sénégal, cela sera le facteur X. Intrinséquement et tactiquement moins faible que les deux favoris colombiens et polonais, le Sénégal pourra grâce à la vitesse de Mané par exemple tenter de perturber la hiérarchie, et sera sans doute l’arbitre de la poule.