Aujourd’hui, nous allons nous intéresser à un Franco-Libanais. Trois sont très connus : un qui magouille avec Sarkozy, un qui crée des sites Internet, un qui dirige un club de foot. Le premier, on s’en fout un peu, le deuxième, on le connaît tous, c’est donc le troisième qui nous intéresse.
Bio express
Rani Assaf – puisque c’est de lui qu’il s’agit -, est né le 23 septembre 1974 à Remaneh, au Liban. En 1997, il est diplômé de l’EFREI (École française d’électronique et d’informatique), puis dans la foulée employé par Easynet, mais est très rapidement débauché par Xavier Niel, le patron d’Iliad. Rani ASSAF sera le co-inventeur de la Freebox, permettant ainsi l’enrichissement et le développement de Free, et lui assurant une place de second auprès de Niel. Cette position lui assure de jolis revenus, et en 2017 il est classé 410ème fortune de France, avec un pécule estimé à 175 millions d’Euros (soit plus ou moins ce qu’a gagné Yaman avec Demivolée.com).
Un homme secret
Contrairement à son patron, Assaf est un homme discret, voire secret. Ses amis disent que c’est son enfance dans un pays en guerre qui lui a appris à se cacher, ses ennemis optent plutôt pour lui attribuer des tendances paranoïdes. Toujours est t’il, qu’il est du genre à tout faire pour garder sa vie secrète, à tel point que j’en ai vraiment sué pour trouver suffisamment de matière à cet article !
Un journaliste qui faisait un reportage sur lui, en 2014, écrira que « Rani Assaf est un obsessionnel du secret, à la limite de la déraison, en particulier quand il s’agit de sa personne. Il prend soin de faire disparaître chacune de ses traces sur Internet. »
Son arrivée à Nîmes
En avril 2014, Jean Marc Conrad devient le nouveau président du Nîmes Olympique, après avoir racheté les parts de Gazeau. Mais comme il n’a pas un rond, il est obligé de s’associer avec des investisseurs, dont Serge Kasparian, Rabah Tagmi et Rani Assaf. C’est ce dernier qui apporte la majeure partie des fonds (on parle de 75%) qui s’élèvent à 3.5-4 millions d’Euros. Bien qu’actionnaire majoritaire, Assaf décline toute responsabilité au sein de l’organigramme, mais assistera à quelques matchs, discrètement installé dans la loge présidentielle.
Suite à la fameuse affaire de tentative de corruption, Conrad et Kasparian sont obligés de vendre leurs parts, qui sont rachetées par Assaf. Il installe Christian Perdrier en Directeur, mais rapidement des divergences se font sentir au niveau de la gestion du club. Et ainsi, en fin de saison 2015-2016, suite à la démission de président, Assaf se fait élire PDG à l’unanimité par le conseil d’administration extraordinaire de la SASP.
Le PDG
Le 1er juin 2016, ASSAF devient donc le 14ème président du NO. Et même président-actionnaire. Il a donc tous les pouvoirs – ou presque, les bisbilles avec l’asso’ en témoignent. Peu après cette nomination, il donne une (très) exceptionnelle interview à Midi Libre, dans laquelle il parle de l’objectif : la montée en L1. Il se donne trois ans pour le réaliser, mais s’inquiète des finances.
Extrait : « Aujourd’hui, je n’ai pas les clés de la Ligue 1. Y monter, ce n’est pas forcément compliqué mais s’y maintenir, c’est un autre sujet. Pour y rester, il faut un budget de 30 millions d’euros. Si on montait, on serait à 20 M€. Il faudrait donc trouver 10 M€. À terme, en Ligue 2, on arrivera à 8 M€- 8,5 M€. Le tissu de partenaires dans le secteur ne permet pas de faire plus. Pour l’instant, je n’ai pas la solution. On va essayer de la trouver. »
Deux ans plus tard, la montée est en point de mire, mais on n’a aucune information vis à vis du budget prévisionnel, la seul chose connue est que le président souhaite conserver l’entraîneur Bernard Blaquart, ainsi que l’ossature des joueurs, et notamment les attaquants Bozok et Alioui, le milieu Savanier, autrement dit les joueurs qui ont la plus grosse valeur marchande.
Le futur
A priori, Rani Assaf s’est installé pour durer. Son implication n’est plus à démontrer, Jean-Jacques Bourdin (le parrain du club) l’a confirmé. Le projet de nouveau stade est on ne peut plus explicite quant à la volonté du président de faire renaître la grandeur passée du NO. Et c’est tant mieux pour nous.
Le(s) mot(s) de la fin
« Certains pensent encore qu’il est de passage. C’est totalement faux ! On déjeune souvent ensemble sur Paris. Il s’est pris d’amour pour ce club. Il le gère comme le dirigeant d’une grande entreprise qu’il est. C’est quelqu’un d’entier, hyper sensible, un grand timide qui n’aime pas le devant de la scène et qui n’a pas la culture de la communication. Cette distance lui permet d’être à l’abri des excès du foot. », dixit Jean-Jacques Bourdin.
Beaucoup de supporters lyonnais dans le Gard se posent donc la question : « Mais qui vais-je supporter pour l’Olympico l’an prochain, l’OL ou le NO ? » !
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