Tour du Monde, comme chaque semaine, est présent sur vos écrans d’ordinateurs, de smartphones, de tablettes tactiles et de montres connectées. Quelque soient les conditions météorologiques, avec une régularité de métronome, la série est toujours là. Sauf quand ce n’est pas le cas. Mais trêve de plaisanteries. Car cette fois-ci, c’est un club malais qui sera à l’honneur. Alors attachez vos ceintures, éteignez vos mégots, et partons à la découverte du Pahang FA.
Un voyage en Malaisie
Un voyage en Malaisie, par avion, vous coûtera la modique somme de 500€. Cependant, si vous souhaitez loger sur place – ce que je vous conseille -, vous vous en tirerez de manière assez honnête en ce qui concerne le logement. A Kuala Lumpur, la capitale de la Fédération de Malaisie, vous pourrez vous loger pour 25€. Et à Malacca, là où se trouvent les Jonker Walk et le temple Cheng Hoon Teng, 29€ devrait suffire. C’est en tout cas ce que semble indiquer le fameux guide de voyage de la Malaisie « Google« .
Mais la Malaisie ne se résume pas à cela. D’abord, géographiquement. La Malaisie – Malaysia en VO – est constituée de deux îles : la Malaisie péninsulaire et la Malaisie orientale. Cette dernière est en réalité le nord de l’île de Bornéo. Ayant pour capitale Kuala Lumpur, le pays possède une superficie d’un peu plus de 320 000 kilomètres carrés. Soit le 67e rang mondial. Indépendant depuis 1957 du Royaume-Uni, le système de gouvernement reste une monarchie. Le roi Muhammad Faris Petra ibni Sultan Ismail Petran, dit Muhammad V, sultan de Kelatan, est en poste depuis décembre 2016.
Cependant, le régime politique est qualifié d’hybride. En effet, des élections sont tenus en Malaisie de manière régulière. Et les dirigeants sont élus de la sorte. Mais toute la société ne suit pas une conception libérale occidentale. C’est à dire que le gouvernement joue un rôle différent de celui que l’on peut observer en occident. Notons cependant que la religion est libre, bien que des avantages soient conférés aux sunnites – la branche majoritaire de l’Islam, et la plus rigoureuse dans l’application des préceptes du Coran, pratiquée dans tout le monde arabo-musulman sauf en Iran et en Irak où les chiites sont majoritaires.
Merci Jamal Nasir !
Le Pahang FA, puisque c’est le sujet de notre article, est localisé à Kuantan, c’est à dire en Malaisie péninsulaire. Le club a été créé en 1959 par le Sultan Abu Bakar, dans l’objectif de représenter la région de Pahang dans la HMS Beagle Cup. Dans ses jeunes années, le Pahang FA a donc, avec d’autres clubs du même style, disputé des matchs amicaux. A l’époque, le club ne disposait pas encore des structures modernes. En effet, le Darul Makmur Stadium sera construit onze ans plus tard par le conseil régional.
C’est dans les années quatre-vingt véritablement que le Persatuan Bolasepak Pahang en VO va connaître ses premières heures de gloire. Emmenés par celui que la presse nommera « le légendaire », de son vrai nom Jamal Nasir, le Pahang FA dispute et remporte la Piala Malaysia en 1983. Ce trophée est acquis de haute lutte, après une victoire devant Selangor, qui se partageait le titre avec le Singapour FA depuis la création du trophée. Le Pahang FA devint alors le premier club de la côte est à remporter le trophée.
Mais l’apogée adviendra dans les années 90. En effet, au début de la décennie, les éléphants – c’est leur surnom – vont atteindre à quatre reprises la finale de la Piala Malaysia. Si leur palmarès ne s’enrichira que d’une ligne, en 1992, cela montrera l’entrée dans une nouvelle dimension. 1992 justement sera une année faste. En effet, le club remporte également le championnat, emmené par sa dream team.
La dream team
Cette génération dorée du Pahang FA s’organise autour de joueurs clés. Parmi eux, Dollah Salleh. Avant-centre de cette équipe, il forme un duo redoutable avec the King Zainal Abidin Hassan. Ils sont surnommés les twin strikers par les supporters. Ces jumeaux sur le terrain conduisent la Malaisie et le Pahang FA vers de très belles victoires. Mais d’autres joueurs emblématiques composent aussi cette très belle équipe du Pahang FA.
Notamment le gardien Khairul Azman Mohamed, qui, du haut de son mètre quatre-vingt-dix dispute trois-cent-quinze rencontres avec le Pahang FA. Formé au club, révélé avec la Malaisie lors des ASEAN School Championship de Jakarta, il fait ses débuts en pros en 1985. Et forme un dernier rempart quasiment impassable. Ce qui lui vaudra cinquante-neuf capes avec la Malaisie. Quelques joueurs un peu moins connus mais tout aussi importants font partie du onze. Citons ainsi Abdul Mubin Mokhtar, Zulhamizan Zakaria ou Ahmad Yusof.
Des joueurs de l’ensemble de l’Asie rejoignent la dream team. Deux d’entre eux deviendront des légendes au Pahang FA. Le premier est australien, il s’agit d’Alan Edward Davidson. Né de mère japonaise, il comptera soixante-dix-neuf capes avec l’Australie, quatre avec l’équipe Olympique et trois avec celle de futsal. Il connaîtra aussi l’Europe, avec une saison au Nottingham Forest, où les blessures freineront son ascension. De 1992 à 1996, il jouera cent-dix matchs avec les éléphants. L’autre joueur majeur, c’est le singapourien Fandi Ahmad. Mais ne nous éternisons pas sur ce dernier, il fera l’objet d’un article dédié. Sachez simplement qu’au poste de numéro dix, il disputera une splendide saison où il inscrira près de 0.6 buts par match.
Pahang FA Academy
Le Pahang FA n’arrête pas sa splendide période dans les années 90. Ainsi, en 2004, le club va remporter la toute première édition de la M-League, le championnat nouvelle version. Et c’est l’académie qui va permettre au club d’asseoir sa suprématie. En effet, de nombreux jeunes talentueux sont formés au Pahang FA entre 1980 et 2007. Parmi eux, le gardien Khairul Azman Mohamed déjà cité, mais aussi le buteur prolifique Azizul Kamaluddin, l’ancien du SVW Wiesbaden en Allemagne Fadzli Saari, et un autre joueur bien connu des fans du FSCR Haguenau, en France. En effet, Muhammad Juzaili Samion y évoluera en 2000. Et l’Academy Pahang s’est agrandie en 2008 avec l’absorption des équipes jeunes du Shahzan Muda FC.
Mais la déchéance a commencée peu de temps après. En 2012, le club connut ainsi les affres de la seconde division. Mais en 2013, la promotion fut au bout de la souffrance. Bien que 98e au classement des clubs AFC, l’équipe habillée par les coréens de FILA a regagnée du terrain. Entraînés par la légende Dollah Salleh et son adjoint Zainal Abidin Hassan depuis 2016, cela va mieux sur le plan sportif. Et sur le plan des infrastructures aussi, puisque le stade a été rénové en 2012. Sur le terrain, le capitaine Jalaluddin Jaffar souleva la troisième coupe de Malaisie de l’histoire en 2013 et la quatrième en 2014, le Piala Malaysia, mettant fin à 21 années de disette. Et cimentant la place à part de Dollah Salleh et de Abidin Hassan.
Et aujourd’hui, le Pahang FA fait à nouveau figure de grosse écurie du championnat. Avec l’espagnol naturalisé malaisien Kiko Insa en numéro six, et le capitaine de 22 ans Matthew Davis, australo-malaisien en défense, le club vise à nouveau des sommets. Et des jeunes talents de l’Academy pointent le bout de leur nez. Alors, si vous allez en Malaisie, vous saurez quel club supporter !
Vous pouvez retrouver nos épisodes précédents en cliquant sur les liens ci-dessous :
- Coin Nord de Mitsamiouli
- Bohême-Moravie
- Esteghlal Khuzestan FC
- David Solorzano
- Îles Turques-et-Caïques