Notre beau championnat de France est bien trop dénigré par les spécialistes de foot. Bien souvent nous pouvons entendre ou lire « que la Ligue 1 est faible », « [nom d’un « petit » club] est dans le top cinq, c’est n’importe quoi… ». Nombreux sont ceux qui s’extasient lorsque Leicester finit champion d’Angleterre mais critiquent nos surprises. Aujourd’hui, faisons taire les mécréants.

Les surprises de la saison

En mal…

Chaque saison, la Ligue 1 nous réserve son lot de surprises. Montpellier fut champion de France, il y a bien longtemps maintenant. Lors de la saison 2015-2016, on a pu voir Nice finir quatrième et Caen dans le top dix de notre championnat. La saison dernière, Nice atteignait les tours préliminaires de Ligue des Champions. Nantes arrivait à la septième place.

Pour la saison en cours, nous sommes, tout d’abord, surpris de la saison loupée des Bordelais (douzième) et des Stéphanois (neuvième). Le premier ne réussit pas à passer les tours préliminaires d’Europa League contre Videoton, avant de se relever. Mais le club au scapulaire qui sortait la tête de l’eau, se voit noyer de buts contre le PSG. Bordeaux coule, Gourvennec est limogé. A Saint-Etienne, le départ de Galtier est mal géré. Un mercato loupé et Garcia claque la porte après quelques mois difficiles.

Et en bien ?

Deux clubs censés être européens se voient éloignés du top cinq. Du coup, deux équipes saisissent l’opportunité de se rapprocher de l’Europe, Nantes (huitième) et Montpellier (sixième). Pour certains, on pourrait y voir les surprises de notre Ligue 1, révélant la faiblesse de notre championnat. Pour moi, seul Montpellier peut représenter une surprise. Et encore. La saison dernière, les montpelliérains jouaient le maintien. Le club héraultais est aussi le onzième budget de Ligue 1, équivalent aux budgets de Nice et Nantes. Voir cette équipe dans le top dix n’est finalement pas une surprise vu son budget.

Tandis que les nantais, eux, sont dans la continuité de leur précédent exercice. En effet, les nantais avaient fini septième, aujourd’hui les canaris sont une place en dessous. Les canaris rentrent même dans le rang et il ne serait pas surprenant de voir l’ASSE passer devant eux. Nantes a également le neuvième budget de Ligue 1. Il n’y a donc rien d’étonnant de voir ce club proche de l’Europe et dans la première partie de tableau.

Amiens quant à eux, représente la belle histoire de la saison. Le petit club apprécié pour ses petits moyens. C’est en quelque sorte le petit poucet de Ligue 1. Les gens aiment bien les petits poucets en Coupe de France. Pourquoi pas en Ligue 1 ?

A l’étranger

L’Angleterre

Si notre championnat est faible, que penser des championnats étrangers ? Comme rappelé dans l’introduction, Leicester a réussi à être champion d’Angleterre. La Premier League est donc un championnat faible. Une équipe qui devait avoir moins de la moitié du budget des équipes du big four. Pourtant les gens ont apprécié la belle histoire de ce petit club de Premier League. Cette saison, la surprise se nomme Burnley. Le promu est actuellement septième de Premier League. Deuxième plus petit budget dans l’élite anglaise, avec quatre-vingt huit millions d’euros. Pourtant ce petit club de l’élite est devant des équipes comme Everton (204M€) et West Ham (212M€). Et donc, si l’on suit le raisonnement des « experts » de notre sport, la Premier League est un championnat faible.

L’Espagne

En Espagne, la surprise n’est pas Valladolid, ce n’est pas Gijón mais se nomme Girona. C’est aussi un club promu de LaLiga 2. Pourtant ce club catalan étonne en Espagne. Huitième, à deux points derrière Séville (en quart de Ligue des Champions). Les Gironistes se voient donc devant des budgets de 116M€ (Athletic Bilbao) et de 85M€ (Real Sociedad). Certaines mauvaises langues diront que l’exemple est mauvais, car le club est en fait un club satellite de Manchester City. Pas grave. Prenons un club mieux classé. Le Betis est cinquième,  avec trois points d’avance sur son rival sévillan. Le budget du Betis est de 50M€. Toujours moins que la Real Sociedad et l’Athletic Bilbao. Mais aussi des budgets du Villarreal (117M€) et du FC Sevilla (212M€). LaLiga est aussi un championnat faible.

L’Allemagne

Passons de l’autre coté des Vosges et parlons allemand. Quelle belle saison de l’Eintracht Frankfurt ! Francfort est cinquième de Bundesliga, à deux points de la quatrième place, qui permet d’être qualifié en Ligue des Champions, occupée par le Bayer Leverkusen.  Même si la banque centrale européenne est à Francfort, le club ne bénéficie pas de cet argent. Sur des chiffres de la saison 2016-2017 (car les chiffres de cette saison ne sont pas sortis) le club de Francfort était le quatorzième budget de Bundesliga. Les aigles de Francfort n’ont pas obtenu plus de 200M€ en un été pour être en concurrence avec le Bayer Leverkusen (275M€), ou devant le RasenBallsport Leipzig (110M€), le Borussia Monchenglabach (155M€) ou encore Wolfsbourg (178M€). La Bundesliga, quel championnat faible !

En définitive, donc, la France n’a pas un championnat faible parce qu’un club à petit budget est à une position étonnante en Ligue 1. Tous les championnats ont une, voir plusieurs surprises dans une saison. De surcroît, un championnat faible ne pourrait pas attirer des entraîneurs tel qu’Emery, Jardim, Ranieri, Bielsa ou bien Favre mais aussi de grands joueurs. Voilà aussi pourquoi l’on peut tomber amoureux comme moi du multiplex du samedi soir.

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