Habitué à casser sa tirelire, Manchester City a une nouvelle fois frappé un grand coup sur le marché des transferts en attirant le défenseur français de l’Athletic Bilbao Aymeric Laporte. Recruté contre la modique somme de 65 M€, le joueur de 23 ans change de galaxie en débarquant chez l’actuel leader de Premier League.
Des débuts réussis à Bilbao
Depuis des années, Aymeric Laporte fait parler de lui en Espagne de par ses performances à l’Athletic Bilbao. Rapidement, le français est devenu un taulier de la défense au sein de la formation dirigée par Marcelo Bielsa. Lancé en novembre 2012 en Europa League face à l’Hapoel Kiryat par El Loco, le natif d’Agen impressionne s’impose naturellement comme un cadre des rouges et blancs. Le jeu pratiqué par les basques à l’époque collait parfaitement à son style. La possession du ballon de l’ensemble de l’équipe lui permettait de participer beaucoup au jeu et faisait parler sa qualité de passe et de relance. Son ascension est fulgurante et Laporte tape déjà dans l’oeil des grands clubs européens après quelques mois à peine.
Laporte de plus en plus menacé
Néanmoins, plus les années passent, plus les limites du défenseur deviennent criantes. En effet, suite au départ de Marcelo Bielsa en 2013, Ernesto Valverde débarque sur le banc de l’Athletic. L’équipe fait progressivement évoluer sa manière de jouer, beaucoup moins axée sur la possession de balle mais davantage sur le physique et le jeu sur les côtés. Derrière, le tricolore perd une certaine sécurité dans les duels dont il disposait jusqu’alors. Ce défaut d’agressivité s’explique également par l’identité de son compagnon en défense centrale. Epaulé par Gurpegui ou Etxeita, défenseurs rugueux, à ses débuts, à côté desquels le français brillait dans un rôle de libéro, Laporte a par la suite vu arriver des jeunes talents tel que Yeray Alvarez l’an dernier et récemment Unai Nuñez. Le premier aura, grâce à une explosion rapide, relégué le français au deuxième rang des défenseurs du club. L’espagnol a en effet fait parler sur le terrain des capacités proches de celles du français tout en étant plus complet et régulier. L’agressivité et l’assurance dégagées par Yeray auront fini par pointer du doigt les carences de Laporte dans ces secteurs. Enfin cette saison, Unai Nuñez a lui aussi été lancé dans le grand bain, avec pareille réussite, suite aux problèmes de santé de Yeray Alvarez. Ce dernier, qui s’est remis d’un cancer des testicules, devrait former la charnière titulaire avec Nuñez à San Mames, en concurrence avec Inigo Martinez, fraîchement recruté pour remplacer le français.
Manchester City, le club idéal ?
Aymeric Laporte possède donc toujours les mêmes défauts qu’à ses débuts tandis qu’on l’annonçait très tôt comme l’un des arrières les plus prometteurs de sa génération. 222 matchs plus tard avec les Leones, force est de constater que le français a stagné. Ce qui ne l’empêche pas de conserver une très jolie côte sur le marché des transferts. La preuve en est cet hiver puisque Manchester City a décidé de lever la clause libératoire du joueur fixée à 65 M€. Suivi depuis longtemps par Pep Guardiola, féru de ce type de défenseur, Laporte va donc changer de club pour la première fois de sa carrière, à 23 ans. Une question se pose désormais : s’imposera-t-il à City ? Une chose est certaine, Laporte dispose d’un profil de défenseur de top club, celui doté d’une lecture de jeu et d’une relance supérieure à la moyenne. En revanche, dans un championnat anglais intense, qui plus est chez le leader ultra dominateur dans le jeu, ses points faibles seront mis à rude épreuve. Le français ne sera pas seulement jugé sur son jeu aérien ou balle au pied, mais aussi sur sa capacité à couvrir de larges espaces et l’impact qu’il mettra dans les duels. Des domaines qui lui auront causé des misères ces derniers temps en Espagne. Avant tout, il faudra déjà se frayer un chemin jusqu’à une place de titulaire aux côtés des Otamendi, Stones, Kompany et Mangala.
Désormais deuxième défenseur le plus cher de l’histoire, Aymeric Laporte a l’opportunité de progresser et de prouver au monde entier ses qualités. En cas de réussite à Manchester, son avenir pourrait également s’écrire en équipe nationale, française ou espagnole…