Les plus fervents supporters de l’OL, soutenus ou pas par les supporters lambdas. Ce sont ceux qui réagissent et font porter leur parole dans le stade. Aujourd’hui, Demivolee.com vous propose une interview exclusive avec Yoko, un membre des Bad Gones, afin de nous éclaircir sur plusieurs sujets d’actualité. Sujet chaud, qui rime avec Génésio, ou encore Aulas et ses réseaux sociaux. Sans oublier la direction, le staff, les joueurs, ainsi que les journalistes.
Remarque : comme nous allons le voir plus tard, les propos et positions de Yoko n’engagent pas l’intégralité des Bad Gones.
Aujourd’hui grâce aux réseaux sociaux, tout supporter peut exprimer son avis, et lui donner une certaine visibilité. Que pensez-vous de ces avis ? Sentez-vous une sorte de concurrence entre les supporters abonnés et ceux présents sur Twitter ?
Yoko : Que tout le monde puisse donner son avis, c’est très bien. Une concurrence ? Je ne pense pas. Les avis sur Twitter sont à traiter. Mais ils sont sûrement traités différemment par rapport aux avis donnés en face à face au stade ou en discussion privée avec des membres importants du club. Comme dit plus haut, l’avis venant des réseaux sociaux est entendu et vu, mais pas écouté. L’avis d’un Bad Gone ou d’un représentant des Bad Gones a, à mon sens, plus de valeur que l’avis des réseaux sociaux. Donc non, il n’y a pas vraiment de concurrence.
Génésio
Génésio fait beaucoup parler, surtout sur les réseaux sociaux où beaucoup souhaitent sa démission. Quel est l’avis du groupe ?
Yoko : C’est un sujet délicat, car même si les membres des Bad Gones forment un groupe de supporters, chacun a son avis et la question fait vraiment débat. Les avis sont très partagés. Certains mécontents ont logiquement envie de le siffler. Tandis que d’autres préfèrent le défendre et ne pas le siffler. Donc voilà, c’est très délicat. Pour le moment, tout est tenu par les responsables qui demandent du soutien pour le coach comme pour les joueurs, et d’éviter les sifflets. Jusqu’à quand ? Ça je suis incapable de le dire, mais disons que la majorité n’a pas encore fait de Bruno l’ennemi public n°1, donc pour le moment ça ne bougera pas. (NDLR : Quelques heures après l’interview, mais avant sa publication, le Kop Virage Nord a publié un communiqué pour réaffirmer son soutien au staff en place, au moins jusqu’au derby).
Les dirigeants
Jean-Michel Aulas porte beaucoup d’importance aux groupes de supporters, avez-vous souvent eu gain de cause lors des réunions avec le président ?
Yoko : Je ne participe pas personnellement aux réunions mais je sais que tous les avis ont été communiqués au président. Lui, qui effectivement accorde beaucoup d’importance à notre groupe. De ce qui m’a été raconté, ce sont généralement des échanges fructueux. Le président entend notre message et y apporte le sien. Avoir gain de cause avec Aulas me fait sourire car on commence à connaître Jean-Michel Aulas. On sait que c’est un beau parleur. Mais au moins, ça permet de clarifier les choses.
La saison dernière, vous aviez déployé des banderoles lors du match face à l’ASNL, où vous demandiez du changement à tous les étages. Avez vous l’impression d’avoir été suivis dans vos revendications par le club ?
Yoko : La saison dernière a été de notre point de vue totalement loupée. Pour nous, c’est un échec global de toute l’institution OL. Des joueurs au staff, en passant par la direction et même l’organisation des matchs à domicile ou des déplacements. On l’a vu face au Beşiktaş. Maintenant c’est vrai qu’on a demandé du changement. On estime qu’on n’est pas les experts de ce qu’il faut faire et ce qui doit être fait. Nous, on veut le changement et les résultats, peu importe la manière. Ce qui comptait pour nous, c’était le changement.
Et dans un sens, on peut dire qu’on a été écoutés, l’effectif est pratiquement entièrement renouvelé. Mais certains attendaient plus, et vous voyez très bien par ce que je veux dire par plus. Donc encore une fois, c’est un avis très partagé et pas du tout global que je donne. Certains pensent qu’on devrait faire plus, d’autres qu’on devrait faire mieux et certains pensent qu’on ne peut pas tout faire en deux mois.
Donc pour l’instant, vous êtes satisfait de ce qu’il s’est passé cet été ? N’allez-vous pas réitérer l’opération maintenant ?
Yoko : Satisfait, c’est un bien grand mot. A vrai dire, on sera satisfait si les objectifs sont atteints au final. Et pour le moment, le début de saison nous laisse dans le doute. D’un coté, on se dit que ce n’est pas possible de ne pas gagner certains matchs et de produire aussi peu de jeu. De l’autre coté, on comprend que certains départs sont difficilement compensables, et que des joueurs de très haut niveau nous ont quitté pour faire place à d’autres très jeunes joueurs, et que donc tout ça va prendre du temps.
Mais le temps, Bruno en dispose-t-il vraiment autant que ça? Pour le moment on n’est pas distancés dans nos objectifs donc ça tient, mais ça tient vraiment sur un fil je dirais. Donc non pour le moment, on ne réitère pas l’opération, mais il faudrait pas qu’on commence à trop perdre le fil, sinon ça peut éclater à tout moment.
La relation avec les joueurs
Malgré les départs de plusieurs joueurs formés au club, il reste toujours Fékir, ou encore Anthony Lopes. Le fait que Lopes ait anciennement fait partie du groupe, facilite-t-il les relations entre les joueurs et le Kop?
Yoko : Je sais pas si le fait que Lopes ait fait partie du groupe facilite les choses. Mais il faut reconnaître qu’on a des joueurs (certes souvent ceux formés au club) très courageux et qui sont ouverts à la discussion, et qui veulent nous écouter ou nous expliquer les choses de leur coté.
A la fin du match à Angers, Memphis s’est vu refuser son maillot par les supporters lyonnais qui ont fait le déplacement. Est-ce que cette nervosité est présente dans le Virage entre les supporters et les joueurs?
Yoko : Je n’y étais pas mais j’ai bien sûr entendu parler de cette histoire. Vous savez, je ne pense pas qu’il y ait de grosses différences entre le supporter devant sa télé et celui qui est au stade. Quand un joueur donne l’impression de ne pas faire son devoir, c’est très frustrant. Après chacun a sa façon de réagir. Je n’aurais pas réagi de cette façon là ce soir là. Mais je peux comprendre.
Donc tout est relatif. Le jour où Memphis mettra un triplé ou remettra un but de 30 mètres… Pff… Les gens se battront à nouveau pour son maillot. Les échanges entre joueurs et supporters sont toujours très francs et je dirais que j’ai connu pire.
Face aux critiques
Que pensez-vous des critiques sur le club de la part des spécialistes comme Riolo, Ménès, et d’autres journalistes ? Est-ce qu’on en parle dans le KVN? Est-ce que vous y répondez lors d’un match?
Yoko : Ce sont des personnes très médiatisées donc évidemment que leur avis fait réagir. Parfois, on peut être d’accord. Et d’autres fois, on peut ne pas être d’accord. Encore une fois, tout est relatif. Et tout dépend de ce qui est dit par rapport à ce que l’on pense. Si tout est opposé, bien sûr que l’on va réagir, et on l’a déjà fait. Mais il faut faire attention, car ce sont des personnes qui aiment surfer sur ce qui fait le buzz. Ces gens savent ce qui fait parler et en jouent.
Merci Yoko d’avoir pris le temps de répondre à nos questions.
Interview réalisée le 12 octobre 2017.