Tout le monde connaît le différend qui oppose Taipei, capitale de la République de Chine communément appelée Taïwan, et Pékin, capitale de la République Populaire de Chine. Et alors que son grand voisin a vu grand sur le marché du football ces dernières années, le pays fondé par le Kuomintang cherche à se développer. Retour sur la lente professionnalisation du football dans l’île.

Taïwan money

La République de Chine (vous l’aurez compris, Taïwan), tout comme la République Populaire de Chine, a débloqué des fonds pour le football. En effet, dans les six plus grandes villes du pays, a annoncé le ministre des sports, six grands stades vont être construits. Le coût total est évalué à près de 28M€. Une somme importante pour l’Etat, mais qui reste dérisoire au vu des montants déboursés en Europe ! Néanmoins, cet investissement devrait être pérenne. En effet, en construisant des stades, et en suivant la loi de l’offre et de la demande, l’intérêt pour le football devrait être décuplé.

Actuellement, l’Intercity Football League est bien disparate. Officiellement championnat de Taipei chinois de football, elle ne compte que onze participant. Nombre qui devrait être réduit ou augmenté, cela n’est pas très clair, afin d’obtenir un total pair. Avec notamment six gros clubs dans les six nouveaux stades. Depuis des années, le championnat est dominé par un club basé à Taïwan, le Taïwan PFC. Il ne laisse que des miettes à ses concurrents. Avec la création des nouveaux clubs, le championnat devrait être plus équilibré. C’est en tout cas le vœu pieu du gouvernement.

Taïwan : made in Japan ?

Le championnat de Taïwan devrait se développer sur un modèle relativement proche de celui du championnat japonais. Ainsi, pour la cérémonie d’ouverture, les dirigeants d’un club japonais – le Vegalta Sendai pour ne rien vous cacher – étaient conviés. Le but est de fonder une structure capitalistique en partenariat public-privé, afin de permettre un développement à la fois équitable et à la fois constant.

Dans un football qui est actuellement extrêmement peu développé, ce sont les universités qui dictent le rythme du jeu. En échangeant avec leurs homologues japonais, les dirigeants du Taipei chinois souhaitent copier les structures mises en place dans l’archipel dans les années 70-80.

L’objectif global est de renforcer le football local afin d’attirer les jeunes à la pratique du sport. Et donc indirectement de densifier le vivier pour augmenter le niveau d’une équipe nationale à la traîne dans la confédération asiatique. Jamais en effet une quelconque performance a été réalisée sur la scène internationale par un club taïwanais.

Cela engendre de plus des problèmes géopolitiques majeurs : la RP Chine voit d’un très mauvais œil le développement du football à Taipei. Plus qu’un enjeu sportif, c’est une affaire d’honneur entre les deux frères ennemis. La Chine espère que son plan beaucoup plus international réussira. Mais à long terme, une stratégie basée sur la formation pourra être efficace. Dans ce match à mort, malheur au vaincu… Ce que l’on peut pour le moment assurer, c’est que la Chine – ne précisons pas laquelle – sera victorieuse, si tout se passe bien. Et si aucun des deux projets ne tombe en ruine… Cela est quand même de bon augure pour le développement du football en Asie !

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