Didier Deschamps, sélectionneur des bleus, s’est exprimé avant le prochain rassemblement des siens. Propos via L’Equipe.
Jeudi dernier, vous aviez indiqué que les joueurs convoqués ne quitteraient pas Clairefontaine pour aller négocier un changement de club. Cette règle est-elle toujours valable ?
Je n’ai pas changé d’avis depuis jeudi dernier. Ils sont là et ils restent là. On a un match jeudi. Ils resteront concentrés sur le match.
Ce mercato perturbe-t-il la préparation de la rencontre ?
C’est valable pour nos adversaires aussi. C’était déjà le cas l’an dernier, même si le match de qualification (en Biélorussie, 0-0) arrivait un peu après. On subit plus qu’autre chose. Des transferts se feront, d’autres pas.
Que vous inspire le transfert de Kylian Mbappé au PSG ?
Ce sont des sommes entre clubs. Lui n’y est pour rien. Il y a un an, vous me parliez du transfert de Pogba à Manchester United comme une somme faramineuse. Aujourd’hui, cette somme n’est pas ridicule mais presque. Le football génère beaucoup d’argent, le marché des transferts est très actif. Les sommes sont effectivement très élevées.
Dans quel état d’esprit se trouve Mbappé ?
Il est triste. Il faisait la tête (rire). Bien sûr, ça va. Je ne pense pas qu’il ait eu des nouvelles qui puissent l’attrister. Il sait qu’il est là pour l’équipe de France. Il a le moral. Ce qui a pu se passer va dans son sens je crois. Il sort de six mois extraordinaires à Monaco.
Il a préféré le PSG plutôt que de partir à l’étranger. Est-ce un bon choix ?
Vous n’allez pas vous plaindre qu’il reste en France. D’autres sont partis très tôt. Comme Pogba, Coman ou Martial. Dembélé ne s’est pas trompé en allant à Dortmund après une saison à Rennes. Il est aujourd’hui à Barcelone. Après Kylian a fait une analyse qui l’amène à penser qu’il n’est pas prêt pour partir à l’étranger. Mais qu’il reste en France, c’est bien.
Mbappé et Dembélé font partie des deux plus gros transferts de l’histoire avec Neymar. Les Français ont la cote visiblement. Pourquoi, à votre avis ?
Parce qu’il y a de la qualité mais je n’en doutais pas : ils sont avec nous en sélection depuis un moment. Ce sont des joueurs avec un fort potentiel qui font des choses très, très bien, très tôt. Comme Martial ou Coman avant. Pour des jeunes, ces transferts ne sont pas forcément évidents à gérer mais tant mieux pour eux. Cette génération a beaucoup de qualités. Ils sont dans le grand bain très tôt. Ça fait pas mal de bruit autour. L’essentiel est qu’ils restent concentrés sur le terrain.
France-Pays-Bas a lieu le 31 août, le dernier jour du mercato. Le foot, notamment celui des sélections est-il respecté ou l’argent dicte-t-il sa loi ?
On subit beaucoup de choses comme les entraîneurs de club. Que le mercato soit trop long, oui. Ça traîne en longueur. Après, les championnats ne commencent pas à la même date. En sélection, les calendriers sont faits comme ça. Oui, le temps pour se préparer est réduit. On le sait, on est tous logés à la même enseigne. On fait en sorte de composer avec les clubs aussi.
Êtes-vous inquiet à l’approche de ce rendez-vous capital, vu les absences et les blessures ?
Je n’ai pas d’inquiétude. Je fais avec les impondérables : les blessures, les joueurs pas en état d’être là, comme Ousmane (Dembélé) qui ne s’est pas entraîné depuis trois semaines. Il a trouvé un accord (avec Barcelone), tant mieux pour lui-mais si avait plus tôt, cela aurait été mieux (pour l’équipe de France). Mais la situation est la même pour nos adversaires. Je ne veux pas accentuer, ni minimiser les éléments perturbateurs, même s’il existe.