Tout comme Emery, Pascal Dupraz s’est exprimé en conférence de presse après la défaite des siens.

Pascal Dupraz, quelle est votre analyse après la lourde défaite de Toulouse à Paris dimanche (6-2) ?
Paris nous a été supérieur ce soir (dimanche), voilà. Sans contestation. Il est juste dommage qu’une fois que Verratti se soit fait expulser, nos joueurs se soient arrêtés. Logiquement, quand une équipe est à dix, elle est plus fragile. Il faut le prendre avec mesure avec le PSG, mais on prend quatre buts à dix (sic). Je ne sais pas s’il y a penalty. Paris est une très grande équipe, mais on n’était pas venus comme des sparring-partners, il faut nous en excuser, on était là pour faire un match de L1 et il y avait trois points en jeu. On l’a perdu et on a même fait plus que le perdre, parce que ça fait -4 au goal-average.

Vous étiez pourtant venus d’abord pour défendre, de votre propre aveu…
On a fait mieux que défendre, on a essayé de sortir à chaque fois qu’il y avait l’opportunité. 32 millions contre combien de budget ? Le foot, ça se joue aussi comme ça. 32 millions, c’est le budget du TFC. Nous n’avons pas les joueurs du talent de ceux du PSG, mais je suis très content de coacher cette équipe-là, parce qu’elle est jeune, parce qu’elle progresse. Encore une fois, à 3-2, j’entrevoyais une autre issue, tout en considérant que Paris était supérieur. Mais si on n’avait pas abandonné, si certains joueurs rentrants, jeunes, avaient considéré qu’il faille davantage courir que marcher, peut-être que nous aurions fait un meilleur résultat. En tout cas, l’écart aurait été moins grand, j’en suis certain.

Comment expliquez-vous cela ?
Je ne me l’explique pas, parce que ces joueurs ne m’avaient pas habitué à ça jusqu’à alors. Toulouse est réputé pour être difficile à bouger. J’ai besoin de parler avec eux, je veux les écouter par rapport à ce qu’il s’est passé. Maintenant, ils ne vont pas toujours rencontrer Neymar.

Quel est le sentiment qui prédomine après une telle soirée ?
Je suis très déçu d’avoir pris une taule. Je pense qu’on ne la méritait pas. Sereinement, en revenant sur la physionomie du match et même si Paris a eu des situations, même si on s’est accroché en début de match, on a eu la chance de mener au score puis de revenir à 3-2, Paris était à dix. C’est une offense si je me satisfais de ce que j’ai vu ensuite. Si je veux aller vers le progrès, on ne doit pas réaliser cette partie de match où on est complètement absents des débats.

Quels buts encaissés vous donnent le plus de regrets ?
Celui sur corner, très vite tiré par Neymar, la concentration doit être la même contre le PSG que contre n’importe quelle équipe, et là, c’est une faute de concentration. Il y a bien sûr l’attitude de Neymar qui est exceptionnelle, parce qu’on n’a pas l’habitude de voir les corners tirer ainsi avec autant de sérénité, mais on doit être présents. Sur la frappe de (Javier) Pastore, personne ne sort sur un joueur avec une telle classe. Ce sont des points que l’on doit régler. Nous étions venus avec notre jeune équipe pour apprendre et nous avons appris. On en sortira grandis.

Qu’avez-vous pensé de la roulette de Neymar au-dessus de Corentin Jean en fin de match ?
Je n’en ai rien pensé du tout, parce que cette inspiration-là, en tant que modeste joueur, je ne l’aurais pas eu (sourire). Si je me défais de mon côté partisan, parce que je suis entraîneur du TFC, franchement ça fait du bien au football. C’est rafraichissant, c’est la classe à l’état pur. J’aurais voulu que mes joueurs soient un peu moins polis. Sur le but du slalom, tout Neymar qu’il est, mes défenseurs ne peuvent pas se faire endormir et se faire enrhumer, ce n’est pas possible. Il bénéficie de deux ou trois contres, il ne doit pas. Il faut qu’on progresse dans ce domaine, parce que la compétition, c’est le refus perpétuel de perdre.

Mais c’est plus difficile avec Neymar dans le camp d’en face…
Je regardais les matchs de Barcelone, mais de le savoir dans notre championnat de L1, il me surprend agréablement. Je suis admiratif, alors que devant mon écran, je l’étais moins. Le premier match à Guingamp (0-3), c’était ahurissant en termes de courses. Ça va faire du bien à la L1, toutes proportions gardées. Je vais me servir pour mes attaquants du jeu de Neymar, surtout dans les déplacements. Il est toujours disponible, plein de fausses pistes, facile à trouver. Quand je dis à mes attaquants qu’il faut courir dix fois pour toucher un bon ballon, ils me regardent l’air de dire : « Cause toujours ». Franchement, c’est vraiment exceptionnel, en termes de courses à haute intensité et de déplacements. Un grand joueur.

Propos de Dupraz via Foot365
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