Dans une longue interview qu’il a accordé à L’Equipe, Jorge Burruchaga est revenu sur ses expériences françaises. Dans l’extrait que nous vous proposons, il parle entre autres de Claude Puel, Jean Tigana, Eric Cantona, Michel der Zakarian et René Girard. Et ses souvenirs en France sentent bon les années 80 !
Quel joueur vous impressionnait-il le plus ?
Jorge Burruchaga : Difficile à dire. Je suis arrivée à Nantes (en 1985) à un moment où le football français était au meilleur niveau. Bordeaux et Nantes dominaient et il n’y avait que des grands. Mais celui qui m’impressionnait le plus était Jean Tigana. C’était vraiment un joueur extraordinaire. J’étais impressionné par sa dynamique, la simplicité de son jeu et sa démarche, presque féline, quand il traversait le terrain.
Quel est le plus méchant que vous avez affronté ?
Jorge Burruchaga : Le football était plus dur à l’époque ! Notamment parce qu’il n’y avait pas la retransmission télé qu’il y a aujourd’hui. René Girard m’a souvent marqué et il était terrible ! Je me souviens aussi de Claude Puel, qui jouait à Monaco. Mais comparé à l’Argentine, ce n’était rien du tout ! De l’autre côté de l’Atlantique, on assistait à une violence qui dépassait largement le cadre du sport, avec la volonté de faire mal et de blesser.
Le joueur le plus fou ?
Jorge Burruchaga : Éric Cantona (rire). Je me souviens de ce match contre Auxerre où il a fait un tacle assassin sur Michel Der Zakarian. Personne n’a rien compris. J’étais très surpris parce qu’on ne voyait presque jamais ce type de comportement. Il y a les coups de poing, de coude, de tête, mais là, il était à 5 mètres ! Il s’est littéralement jeté sur Der Zakarian comme s’il était en plein combat. Il était très jeune à l’époque. Après, on m’a expliqué qu’on l’avait un peu charrié. Et, visiblement, c’était sa façon de jouer.