Face à la double relégation du Sporting Club de Bastia, qui jouera donc en National 1 cette saison, le gardien Jean-Louis Leca a clamé haut et fort son envie de quitter Bastia, même s’il n’est pas encore certain de trouver un nouveau club.
Comment vivez-vous cette période sombre du Sporting ?
« La descente sportive a déjà été compliquée à digérer. Même si j’ai réalisé une bonne saison, je n’ai pas pu empêcher la relégation. Je me sens responsable. Mais, en revanche, quand on nous envoie en National, quand on parle de dépôt de bilan, je n’ai rien à me reprocher. »
En voulez-vous aux dirigeants ?
« Tous les sentiments se mélangent. Il y a de la colère, de la déception, de l’incompréhension et de la tristesse. Je pense aux salariés qui vont peut-être perdre leur boulot, aux sociétés que le club n’a pas payées et qui ne seront pas payées, qui pourraient licencier. Économiquement, c’est une catastrophe pour l’île. »
Vous en êtes arrivés là à cause des actionnaires…
« Pas seulement. Contre Lyon, les responsables ne sont pas les actionnaires. Anthony Agostini, qui a envenimé les choses, c’est le DOS (directeur des opérations et de la sécurité). Et, à la fin, toute cette histoire nous coûte la défaite (par pénalité). Les actionnaires, je les mets tous dans le même sac, également Pierre-Marie Geronimi, même si ce dernier assume jusqu’au bout. Lui, il est au bureau tous les jours. Les autres, on ne les voit plus. »
« Mais il va disparaître, comme Strasbourg a disparu, avant de renaître. Le Sporting est un vieux club qui a plus de cent ans et qui a déjà traversé des moments difficiles. Il reviendra, mais ça prendra du temps. Quel gâchis ! Il n’y a pas une journée sans laquelle je me demande comment on en est arrivés là. Et je ne suis pas le seul à souffrir. Des gens m’appellent chaque jour, en pleurant. Le Sporting, c’est l’emblème de l’île. »Et vous êtes toujours là…
« Oui. Mais je veux partir. J’ai attendu le plus longtemps possible mais, là, je suis arrivé à bout, au bout du bout. Je suis fatigué. On m’avait dit qu’en vendant pour 4 millions d’euros, on repartirait. On a vendu et vous voyez notre situation. Avec Yannick Cahuzac, Gilles Cioni ou Sébastien Squillaci, on était plus que des joueurs. On s’est tellement investis… »
Vous avez fait une bonne saison. Plusieurs clubs vous ont contacté. On a entendu parler de Rennes, Montpellier, Strasbourg et dernièrement Brest…
« Il y a du vrai. Strasbourg m’a fait une proposition, on ne s’est pas entendus. »
Vous regrettez d’avoir attendu ? Les clubs terminent leur recrutement…
« Je ne regrette pas. Je suis resté le plus longtemps fidèle au Sporting. J’espère que je vais pouvoir rebondir. »