Si le football a beaucoup évolué dans son histoire, et à travers les âges, les tactiques qui ils sont lié ne sont pas en reste. Aujourd’hui, nous allons nous intéresser à la disparition d’un poste, celui d’inter. Et aucun lien n’est à faire avec le club milanais.
Inter et WM : Intimement liés
Le poste d’inter et son histoire est très fortement lié avec le WM. Faisons donc un petit cours de tactique et d’histoire. Le WM est le premier dispositif tactique à s’être imposé dans le football, au delà du kick and rush. Pourquoi ? Parce que sa mise en place est très simple et qu’il offre, à l’époque d’un football ultra-offensif, une stabilité défensive essentielle. Il se popularise d’abord en Angleterre au cours des années 20, et est adopté par quasiment toutes les équipes européennes et même parfois sud-américaines dans l’après-guerre. Le WM sera le dispositif par excellence jusqu’à ce fameux jour de 1953 où la Hongrie de Puskas humilia l’Angleterre par 5 buts à 3. Ce jour-là, le 4-2-4 hongrois a triomphé du WM Anglais, sonnant la fin d’une époque de football. Le passage généralisé à la défense à 4 sonnera donc le glas du WM.
Mais à quoi ressemble un WM ? Comme son nom l’indique, il s’agit d’un système relativement symétrique. Sur ce schéma, on peut d’ailleurs bien s’en rendre compte. Regardez ces larges bandes noires former des lettres. De côté, vous pouvez lire « W-M ». C’est à ce schéma que nos amis argentins doivent la longue tradition du « numéro 5 » devant la défense. Des joueurs comme Santiago Ascacibar. Chez eux, le numéro six et le numéro trois sont échangés sur ce système – c’est une variante de numérotation. Les inters, eux, sont les numéros huit (inter droit) et dix (inter gauche). Ils ne sont pas vraiment milieux, pas vraiment attaquants. Ce système en WM a enfanté la quasi-totalité des systèmes modernes, et explique les numérotations de maillot, notamment aux postes offensifs (le 7 ailier droit).
Et l’inter dans tout cela ?
Focalisons-nous désormais bien spécifiquement sur le poste d’inter. Ce poste, très particulier, a disparu dès l’apparition des schémas à trois au milieu. Le joueur appelé inter évoluait donc entre l’ailier et l’avant-centre. Et si cette appellation est aujourd’hui désuète, celui que l’on appelait « l’intérieur » était pourtant essentiel. Dans d’autres sports, on parle par exemple d’ailier intérieur. Cela a la même racine. En effet, dans la transition attaque-défense, le système illustré ci-dessus ne possède pas de milieux relayeurs. Un profane devant ce schéma parlerait de deux numéros six et de deux numéros dix. Si les deux joueurs du « W » ont bien un rôle très défensif, le contraire n’est pas vrai pour les deux intérieurs.
S’il fallait comparer au football actuel, le poste d’inter serait plus proche du milieu relayeur box-to-box que de l’attaquant de soutien. Même s’il est vrai que le caractère offensif reste très prononcé. En fait, un joueur dans le football d’aujourd’hui pourrait prétendre à évoluer inter. Ce joueur, c’est Thomas Müller. Car il n’est pas un milieu et pas un attaquant. Il n’est pas autre chose que la réminiscence de ce genre de joueur importantissimes dans la transition entre l’attaque et la défense. Toujours au Bayern, il pourrait être associé à Corentin Tolisso dans l’autre poste d’Inter s’il fallait ressusciter le schéma aujourd’hui disparu. Un inter un peu plus défensif et un inter un peu plus offensif. Et que le football tourne !
Je vous laisse avec les plus beaux moments du match qui marquera la mort du WM. Et la mort de l’ailier intérieur. Et la naissance au monde des schémas tactiques modernes. Qui permettront au brésiliens de violenter le monde dans un 4-2-4 absolument magistral.