1929. Paris. La grande crise venue des États-Unis n’est pas encore surgie. Les gens sont confiants, et s’adonnent au sport. Le football n’en fait pas exception. Les premiers supporters commencent à s’organiser. Et cela ne plaît pas à tout le monde. En effet, en 1929, le journal Paris-Soir va publier une étrange diatribe contre les clubs de supporters. Ce qui nous montre bien qu’aujourd’hui et hier, le message est toujours le même : les supporters sont dangereux. Quoi qu’il en soit, retrouvons les arguments du journal parisien. Ceux-ci sont quelques peu capillotractés, à mon sens. Retrouvons ceci dans notre huitième épisode d’Archives.
Nos supporters, du moins les plus enragés d’entre eux, sont également organisés.
Hé oui ! camarades !…
En Belgique, à Rouen, au Havre, à Amiens, à Albert (Somme), ailleurs encore, ils ont formé des clubs qui ont, paraît-il, des buts bien définis…
Ça, laissez-moi rire !
Et riez vous même à pleine bedaine en apprenant que les représentants d’une petite demi-douzaine de « Supporter’s Clubs » se sont dernièrement réunis à l’effet de fonder une Fédération Française des Clubs de Supporters (F.F.C.S.).
Ça, c’est encore plus fort que la Fédération Française de B.B. (Base-ball) ou la F.F.J.B. (Fédération Française des Joueurs de Bilboquet) !…
Une Fédération française qui groupe cinq ou six clubs, cela nous rappelle les débuts du sport. Seulement, à cette époque-là, les clubs étaient composés d’athlètes et non de braves types rondouillards, barbus et exubérants qui en fait de sport ne pratiquent guère que… l’export cassis !…
Non mais… vous rendez-vous bien compte ?… Une Fédération Française des Clubs des Supporters !…
Je parie que ces bougres-là vont demande une subvention à M. Henry-Paté. Pourquoi pas, après tout ?…
Si Jamais cette Fédération est reconnue par le Sous-Secrétariat, qu’est-ce qu’il y aura comme manifestations exagérées de chauvinisme sur le terrain ?…
Et rien ne prouve que nous ne sommes point exposés à voir prochainement chaque club de supporters doté lui-même d’un Supporter’s Club !…
O, ma mère, où allons-nous ?…