Olivier Echouafni, le sélectionneur des Bleues, s’est exprimé avant le rassemblement de ses joueuses. Retrouvons ses propos.
«Dans quel état d’esprit avez-vous retrouvé votre groupe mercredi ?
Je suis très heureux de les retrouver, on s’est quittés il y a quelques semaines mais c’était important pour le groupe de pouvoir récupérer. Ces trois semaines, voire quatre pour les joueuses n’ayant pas disputé la finale de la Ligue des champions (0-0, 7-6 aux t.a.b. pour l’OL face au PSG, le 1er juin), ont fait beaucoup de bien physiquement et surtout psychologiquement.
Quelle est votre feuille de route en vue de l’Euro (16 juillet – 6 août, aux Pays-Bas) ?
Le premier objectif était que les filles puissent récupérer. À mon arrivée, j’avais trouvé des filles assez fatiguées, usées. Les Jeux Olympiques à Rio (en août 2016) avaient laissé des traces, on devait établir des constats, on l’a fait et on était heureux de leur laisser des jours de repos. On leur a préparé un programme individualisé de reprise en fonction de leur temps de jeu sur la saison.
Nous allons maintenant avoir quatre semaines, ce qui est très appréciable pour une préparation. On va aussi apprendre un peu mieux à les connaître. On a essayé de diversifier le programme avec ce premier stage à Clairefontaine puis le second à Montpellier. Sur celui-ci, on va se concentrer sur le travail athlétique et foncier afin de retrouver les bases.
Ici, les conditions sont exceptionnelles, que ce soit au niveau de l’hôtellerie ou des terrains d’entraînement. Ensuite, lors de la seconde phase, on rentrera dans l’aspect compétition avec deux matches assez rapprochés face à la Belgique (le 7 juillet à Montpellier) et la Norvège (le 11 à Sedan) pour se rapprocher des conditions de l’Euro.
Lyonnaises et Parisiennes se sont affrontées trois fois en moins d’un mois en cette fin de saison. Comment se sont passées les retrouvailles ?
Elles savent faire la part des choses entre club et sélection. Quand elles viennent en équipe de France, elles défendent un seul maillot. Pour nous, leurs confrontations ont été intéressantes.
Bien sûr, les Lyonnaises ont gagné mais ces matches doivent servir l’équipe de France. Il y a eu des filles heureuses d’avoir gagné, d’autres déçues. Ça doit nous faire du bien. Et ne croyez pas qu’il y a des distensions entre les filles car il n’y en a pas.
Vous espériez ne pas avoir de blessées lors de la finale de la Ligue des champions, dernier match de la saison. Finalement, ce sont les vacances qui vous ont apporté une mauvaise nouvelle…
On ne s’attendait pas pendant les vacances à avoir le moindre souci. Ce qui est malheureusement arrivé avec Amel (Majri), qui a fait une activité sportive qu’elle connaît très bien et s’est donné une petite entorse à la cheville ; on a pris nos précautions en la rapatriant rapidement à Lyon. Le diagnostic n’est pas très favorable mais l’idée c’est de se donner les moyens de l’emmener à l’Euro et donc de la soigner. On prendra une décision courant juillet.
Est-ce un coup dur ?
Sa blessure n’est pas simple car dans notre effectif de vingt-trois, on a deux gauchères : Amel et Sakina (Karchaoui). On avait un côté gauche assez performant mais si Amel ne participe pas à cet Euro, il faudra trouver d’autres solutions et une autre fille prendra sa place avec d’autres spécificités.
Que manque-t-il à l’équipe de France pour aller chercher quelque chose lors de ce Championnat d’Europe ?
Il faut se faire tout petit, avoir de l’humilité. On n’a rien gagné. Si vous commencez à nous dire qu’on fait partie des favoris, je ne suis pas d’accord.
Les favoris sont ceux qui ont gagné des titres : l’Allemagne, la Norvège, voire même les Pays-Bas, le pays hôte qui sera sûrement soutenu par beaucoup de supporters. Sur le terrain, on veut toujours gagner, on est des compétiteurs, c’est normal mais ça ne marche pas tout le temps. Quand on annonce quelque chose, il faut que les actes suivent. Moi, j’aimerais que l’on démontre quelque chose.»