Demivolée peut s’enorgueillir de compter dans ses effectifs nombres d’amateurs d’autres sports. Ainsi, beaucoup sont fans du Basketteur James Harden, ou encore d’autres grands compétiteurs. Mais il est une chose que chacun d’entre nous se doit de connaître : il s’agit de la supériorité du football sur les autres sports. Certes, j’avais déjà écrit dessus. Mais cet article était bien trop court, succin, écrit en catastrophe. De plus, ce dernier l’était sur un site aujourd’hui défunt. Si certains s’en souviennent, il est vrai que je reprendrais certains éléments d’analyses de ce sport.

Le sport collectif, d’autres visions

Mon premier angle d’attaque sera sur les sports individuels. Car s’il est indéniable que le grand Roger Federer fait partie par exemple du panthéon des sportifs, le bilan est à nuancer. En effet, le sport individuel a le dommage d’altérer les résultats des joueurs au profit de leur image de marque. Certes, Federer est un champion. Mais d’autres joueurs – je pense à Tsonga, Monfils – bénéficient d’avantage d’admiration que leurs résultats ne pourraient laisser supposer. En effet, s’ils sont classés à des rangs fort honorables, il ne faut pas oublier que Monfils, par exemple (*), n’est pas dans le gratin. Pourtant, tout spectateur de tennis connaît Gaël. Ce n’est pas qu’il soit très bon, non, mais c’est que son image de Français le « survend ». Je sais que beaucoup me reprocheront d’attaquer ainsi le tennis. Mais je le fais afin de mettre en perspective.

D’ailleurs, cela ne m’empêche pas de critiquer l’effet inverse.

Car si survendre un joueur individuel est négatif, il ne faut pas oublier un autre aspect. En effet, si l’on continue sur le tennis, mettre en place un classement si élitiste est néfaste pour la diversité du sport. Car si l’on considère qu’en Ligue 1, avec 20 clubs et 20 joueurs qui jouent dans l’effectif, on a un total de 400 joueurs. Et donc, ces 400 joueurs jouent dans l’élite nationale et sont – raisonnablement – connus. Et ce sur les 5 ou 6 grands championnats. Cependant, si l’on analyse le tennis, je défie quiconque de me nommer les 2000 ou 2400 meilleurs joueurs mondiaux. Et cet aspect est l’un des plus flagrants du déficit du sport collectif. Cela favorise donc la starification d’une élite, une « super ligue » qui n’est pas positive pour les joueurs. En effet, cela crée une espèce d’élite inaccessible.

L’Amérique, d’autres problèmes

Le sport américain plaît à beaucoup. Et être afficionado d’un club de football et de basket, hockey ou d’autres n’est pas exclusif. Cependant, actuellement, beaucoup veulent créer une ligue sans promotion ni relégation. D’ailleurs, c’est quelque chose qui a commencé à naître avec les deux relégués simplement et un barragiste. Mais cela tuerait complétement la beauté de notre sport. Car la qualité justement de notre football, c’est qu’il garde son suspens. Un supporter d’un club de bas de tableau n’aurait plus d’enjeu. Non, le sport américain, la société de spectacle peut se garder ce type d’exploitation. Alors oui, les drafts permettent d’équilibrer et de donner à chacun sa chance. Mais cela tue tout enjeu pour les clubs des championnats de seconde division. De plus, si le sport américain correspond à la culture américaine, il ne l’est pas pour autant pour le sport européen.

Et puis, les drafts faussent artificiellement le championnat. Alors certes, elles permettent de revaloriser les derniers de cette ligue fermée. Et oui, elles permettent de rendre le suspens plus intéressant. Mais ne sont-elles pas source de petits complots entres amis ? D’inside dealing comme on dit en anglais. De plus, d’aucuns diront qu’ils permettent d’attirer plus de personnes au stade, de revaloriser les droits télévisés. Mais pour autant, cela a tendance à conforter l’idée de rater volontairement une fin de saison afin d’avoir la meilleure place possible à la draft suivante. En effet, il n’y a pas le risque si beau, si splendide pour un supporter de petit club, de la relégation. Cela ruine complètement l’esprit compétitif que le sport doit donner à chaque instant.

Les statistiques, le problème ?

J’aime beaucoup les statistiques. Mais cela ne veut pas dire que j’aime voir des statistiques élevées. Je pense aux points. Le football a cette beauté qu’il n’y a que très peu de buts. Et cela favorise la surprise. Ainsi, vous ne verrez que très rarement une équipe de basket faible en battre une bonne. En fait, cela est dû au nombre de points marqués. C’est ce que j’appelle la « statistique élevée » plus haut. Et c’est affreux qu’un sport sans surprise. Quoi de plus beau qu’une équipe de bas de tableau de Ligue 2 qui braque le PSG, malgré des statistiques défavorables ? Et ça, le faux football américain ne vous le fait jamais vivre. Le basket non plus. Non, il n’y a en effet que le vrai football pour vous faire vivre cela.

Le football marque peu, et même frappe peu. Cela le rend beau. Cela le rend imprévisible. De plus, le football n’est jamais écrit d’avance – le 6-1 du Barça avait 0,1% de chances d’arriver – et ce ; contrairement à beaucoup d’autres activités sportives ; est un atout grandiose pour le ballon blanc et noir. Le football donne au gens la joie de vivre car rien n’est écrit d’avance, l’exploit est possible. L’absence de play-offs et de finales sur 5 matchs rendent d’ailleurs ces statistiques encore plus belles. Alors oui, face à d’autres sports, le football est le plus beau. Car, tel un phénix, le football renaît toujours de ses cendres. C’est pourquoi je suis amoureux du football, comme d’une femme qui serait la plus belle de toutes. Oui, le football est une femme, imprévisible, belle et tragique.

(*) Un de mes tennismans favoris, avec Roger, cependant.

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