Le défenseur international polonais de l’OL, Maciej Rybus, était interviewé par des journalistes polonais. Et Rybus, s’il reste très lucide sur sa situation, ne serait pas contre un départ de Bruno Génésio de l’OL. Retrouvons les propos de Maciej Rybus.

SportoweFakty : Maciej Rybus, vous comptez rester à Lyon ?

Maciej Rybus : C’est quelque chose de compliqué. Il faut voire quels sont les changements dans le staff, dans l’équipe, peut-être même de l’entraîneur. Pour l’instant, je suis dans l’expectative.

Si l’entraîneur Bruno Génésio quittait le club, cela serait une bonne nouvelle pour vous ?

Je crois, oui. Je n’ai pas l’impression qu’il croie en moi, et cela m’aiderait peut-être qu’il s’en aille.

Vous avez perdu votre place de titulaire en novembre, après avoir remporté un match 6-0 à Nantes. Les journalistes de l’Equipe vous avaient d’ailleurs mis une mauvaise note. Bruno Génésio vous a-t-il indiqué les raisons ?

Vous savez, beaucoup de facteurs rentrent en ligne de compte. Génésio a beaucoup misé sur Jérémy Morel, et l’équipe s’est un peu figé, car on a eu de bons résultats. Génésio m’a aussi dit que j’étais trop offensif, et qu’il avait besoin d’un joueur plus défensif. Je suis un peu dans le style de Marcelo au Real Madrid, ou de Jordi Alba à Barcelone, ou même des latéraux de Monaco. Il me considère presque comme un milieu de terrain.

Vous avez discuté avec Génésio à la fin de la saison ?

Génésio ne m’a pas dit de chercher un club, mais ne m’a pas non plus donné de garanties sur mon temps de jeu. Personne ne me pousse, mais je dois être réactif. Notre conversation fut tranquille. J’ai dit que je serais dans l’équipe, il a répondu la même chose. Mais la situation est trop importante. D’autant plus que c’est l’année de la Coupe du Monde et que je dois jouer régulièrement, pour redevenir titulaire en sélection. Génésio m’a également questionné sur une offre venue de Russie, qu’il avait lue dans le journal.

Apparemment, vous souhaiteriez partir au CSKA Moscou…

Il y a des équipes intéressées en cas de départ de Lyon, mais je ne peux pas vous dire quels sont l’état des négociations. Ou j’irai ne dépendra pas réellement de moi à la fin. J’ai un contrat de deux années encore à Lyon, et je suis un compétiteur.

Êtes-vous intéressé par un retour en Russie ?

Cela dépend dans quel club. Je ne voudrais pas retourner au Terek Grozny. Mais s’il y a des offres venues de Moscou, alors là, cela m’intéresse. Je connais le championnat, les russes et Moscou. J’y suis allé plusieurs fois. L’adaptation serait plus facile. Mais cela devra être dans une équipe qui joue le titre en championnat. Cette saison, j’ai joué la Ligue des Champions et la Ligue Europa, et je souhaiterais continuer à évoluer à ce niveau.

Outre le club, vous avez aussi perdu votre place en sélection…

Cela ne m’étonne pas. Je ne joue pas en club, je ne peut donc pas être le premier choix d’Adam Nawalka, le sélectionneur. Cependant, je reste prêt à tout moment à rentrer en jeu.

Nawalka vous a-t-il mis la pression pour changer de club ?

Il n’y a pas de pression. L’entraîneur m’a dit de travailler encore plus dur. Et donc je l’ai fait. J’ai commencé à travailler individuellement, après les entraînements. Je suis venu au centre de formation pour travailler. Génésio m’a demandé de temps en temps de jouer avec la réserve. J’ai joué deux matches de championnat en CFA. Mais la compétition ne remplacera jamais les matches avec les pros, la rivalité… C’est pas le même calibre, les stades sont vides… Il n’y a pas que le jeu.

Le saut qualitatif de championnat était peut-être trop grand ?

Il est vrai que le niveau de la Ligue 1 est plus élevé que celui du championnat russe. Vous devez être mieux préparé physiquement, mentalement, tactiquement… Mais je pensais que cela serait encore plus difficile. Je suis plus confiant aussi, sans doute parce que l’on joue la Champion’s League ou la Ligue Europa. Le fait que j’ai beaucoup ciré le banc a été quelque chose de nouveau pour moi, parce que dans mes clubs précédents j’ai beaucoup joué. Lyon est un grand club, la concurrence est très importante. Je me dois de l’accepter.

Êtes vous dépité de ne pas jouer ?

Bien sûr. Je suis très dépité de ne pas jouer quand j’arrive dans les vestiaires et que je voit la feuille de match, et que je ne suis pas dessus. A la fin de la saison, j’ai joué 90 minutes face au MHSC, et on peut dire que ce fut une sorte de récompense pour moi. Je n’ai jamais pleurniché, et je pense que vous pouvez compter sur moi.

Comme par exemple en Ligue Europa, contre Besiktas, où vous rentrez à la dernière minute afin d’aller marquer un pénalty…

Je me suis échauffé durant toute la seconde mi-temps et les prolongations. A la 119e minute, l’entraîneur m’a demandé si je voulais frapper. J’ai immédiatement dit oui. Je n’avais rien à perdre. Avant cette rencontre, je n’avais pas beaucoup joué de l’année. Ce qui compte, c’est que j’avais le soutien des supporters, de l’entraîneur et du staff.

Ce pénalty a permis à Lyon de rejoindre les demi-finales.

J’ai montré que j’avais un gros caractère. Le staff, mes coéquipiers ont été impressionnés par la manière dont j’ai pris mes responsabilités. La tension était énorme. Et les fans du Besiktas sifflaient fort. Me sifflaient. Mais moi, je n’ai pas entendu cela, je n’ai pas tremblé.

Vos nerfs sont restés ceux d’un gentleman face à Bastia…

Vous savez, à Bastia, quelques coéquipiers ont dû témoigner devant la police ! Les étrangers ne sont pas les bienvenus à Bastia. Tout a commencé avec le fait que l’un de nos joueurs aie accidentellement heurté un spectateur dans les stands, en ratant une frappe. Il se dirigea vers les supporters, et a voulu présenter ses excuses aux fans, mais ils ont refusé d’écouter les explications. Et le match est parti en vrille…

Aviez-vous peur ?

Bien sûr. Mais il était nécessaire de garder la tête froide, et de ne pas rentrer dans un combat de rue. Les fans de Bastia nous ont pourchassé dans le tunnel, ont jeté des pierres sur le bus. J’étais dans la descente vers les vestiaires, en train de me cacher pour m’étirer. Et bien, un de nos coéquipiers a eu une altercation parce qu’il voulait mettre fin à cela. C’était une véritable promenade de santé !

Traduit par NSOL
Retrouvez l’intégralité de l’interview de Maciej Rybus, en Polonais, sur SportoweFakty

 

A propos NSOL 836 Articles
« Quand un vrai génie apparaît en ce bas monde, on le peut reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui ». (Jonathan Swift, 1667-1745)