Souvent raillé en Equipe de France, Olivier Giroud, par son niveau incontestablement élevé, ne peut pas laisser place à une quelconque critique. Il a récemment accordé une interview au Figaro. Et dans cette interview, il montre qu’il est très attaché à son dieu, et qu’il a la foi. Avoir la foi lui donne de la force. Retrouvons ses propos.

Si vous pouviez changer l’issue d’un match en équipe de France …
Olivier Giroud : Forcément, la finale de l’Euro contre le Portugal. Je verrais une fin plus heureuse pour nous et pour le suspense, je dirais une victoire après une longue et intense séance de penalties. Et c’est moi qui marque le cinquième (sourire). Il ne faut pas tout rapporter à soi, mais autant se faire plaisir aussi et quand tu es attaquant, tu rêves de faire gagner ton équipe.

Si vous aviez un rêve ultime à réaliser chez les Bleus ?
Gagner la Coupe du monde. C’est le Saint Graal pour un joueur de foot. Je suis tellement «jaloux» de Ozil et Mertesacker dans les vestiaires à Arsenal, eux qui ont été champions du monde avec l’Allemagne au Brésil en 2014. J’ai envie de les égaler pour qu’ils arrêtent de parler. En plus, quand tu remportes ce trophée, tu pars pour quatre ans, donc on a le temps de t’entendre.

Vous êtes souvent la cible de railleries sur votre parcours en sélection ou en club. Quelle est la critique que vous ne voudriez plus entendre à votre égard ?
Qu’on arrête de parler de pseudo-débats entre les attaquants. Ceux qui méritent d’être là, de ne pas y être. En fait, je trouve cette critique lassante. Ça ne va pas agir sur moi, car je me suis toujours construit dans l’adversité, mais je trouve que c’est plus lassant que usant. En plus, avec mon ratio buts-temps de jeu à Arsenal, je n’ai pas démérité cette saison mais peut-être qu’il faut que je continue pour qu’on parle moins de moi.

Si vous pouviez remercier une personne pour votre parcours de footballeur professionnel. Quelle serait-elle ?
Jésus-Christ. Personnellement, je relativise beaucoup en lisant la Bible, quand je me penche sur la parole de Jésus. Tu aspires à une humilité. Son histoire force le respect et quand tu compares avec la vie dans laquelle nous sommes aujourd’hui, ce sont des valeurs qui devraient revenir encore plus souvent. En finale de la Cup (remportée par Arsenal contre Chelsea le 27 mai dernier), j’avais un tee-shirt avec cette parole «Il est la vérité, le chemin et la vie.» Il m’a construit, aidé en tant qu’homme et joueur professionnel, en me donnant confiance, persévérance et foi pour ne jamais rien lâcher. Aujourd’hui, je sens qu’on mon rôle est d’en parler au maximum.

Si vous aviez un message à adresser à Arsène Wenger. Que lui diriez-vous ?
Qu’il me donne plus de temps de jeu l’année prochaine ! Je dis ça sur le ton de la plaisanterie bien entendu. Plus sérieusement, cette saison a été délicate. J’ai de bonnes stats’ malgré mon temps de jeu restreint. En Premier League, j’ai le 2e ratio buts-temps de jeu derrière Harry Kane qui a mis 29 buts. Ça fait réfléchir. Si j’avais disputé plus de rencontres en tant que titulaire, j’aurais peut-être marqué plus de buts. J’espère retrouver plus de temps de jeu avec Arsenal l’an prochain. C’était une année en dent de scie, de transition. Je l’espère. Je n’ai pas envie de revivre ça. Même avec des difficultés, je n’ai rien lâché.

Si vous aviez la possibilité de revenir en Ligue 1. Dans quel club aimeriez-vous signer ?
Le nom de Marseille revient ces derniers temps. Je dis ça, car je suis flatté de voir le nom de l’OM s’intéresser à moi. Quand j’étais gosse, j’étais fan de l’OM, la Coupe d’Europe, Jean-Pierre Papin, Chris Waddle et compagnie… Ça fait plaisir d’être courtisé par des clubs français, mais j’ai envie de gagner la Premier League avec Arsenal. Donc je ne me vois pas partir cet été d’Angleterre.

Vous êtes catholique et croyant. Si vous aviez la possibilité de rencontrer Dieu, quel message auriez-vous ?
Je ne sais même pas si je pourrais parler tellement je serai impressionné. Il y a même des fois ou on a du mal à lui parler quand on prie, alors de l’avoir en face de moi … J’aurais envie de lui dire merci. Merci d’avoir sacrifié ton fils unique pour nous simple pêcheurs. Je le verrais, dans une autre vie.

La France a élu Emmanuel Macron en tant que Président de la république. Si vous occupiez cette fonction, quel serait votre premier message ?
Forcément ce serait autour de la lutte contre le terrorisme. Si on pouvait retrouver une certaine forme de sérénité dans ce monde, ce serait déjà énorme. Je ne sais pas comment. Faire moins de curatif, mais plus de préventif. Je sais que c’est délicat, mais si on pouvait plus anticiper … Lors des attentats à Londres samedi, j’ai reçu beaucoup de messages de proches qui s’inquiétaient de savoir si j’étais rentré en Angleterre. C’est très préoccupant, touchant. Je n’ai pas de mots (ému). Quand tu vois les récents événements partout dans le monde, tu es obligé de relativiser tout ce qu’il se passe dans ta vie.

Quel personnage historique auriez-vous aimé être ?
J’ai eu de la chance de côtoyer un professeur d’histoire qui m’a donné envie de m’y intéresser et j’adorais ses cours quand j’étais à l’école avec un intérêt tout particulier pour la première et la seconde guerre mondiale, mais aussi la guerre froide. Donc des personnalités comme Churchill, Roosevelt ou De Gaulle ne me laissent pas indifférent. Mon père a toujours apprécié les documentaires et autres reportages sur ces pans de l’histoire et donc j’ai suivi. La période de Napoléon aussi est fascinante. Ce côté conquérant m’a toujours interloqué.

Si vous étiez une star de la musique ?
Gamin, ma mère me mettait du Jean-Jacques Goldmann dans la voiture. Elle était fan, moi aussi. Je le suis encore. Je me souviens des K7 qu’elle rembobinait dans l’autoradio (rires). Après, si je dois choisir un côté plus fun, je vais dire ColdPlay, AC/DC. Autant se la jouer rock star à fond, avec des stades remplis, une tournée mondiale. J’écoute de tout que ce soit du Rap US, du hip hop, de l’electro, variété française et internationale, pop rock. En équipe de France je ne me fais pas chambrer par les jeunes car je m’adapte. Dans la chambre avec les «vieux» comme Jaja (Jallet), Lolo (Koscielny), Hugo (Lloris) et Ben (Costil), on écoute de la variété française et dans les vestiaires, je mets un peu de rap US et hip hop. Je suis un caméléon. Je n’ai que 30 ans, mais quand tu vois des jeunes débarquer et que tu apprends qu’ils sont nés en 1998 (Mbappé), ça te met un coup.

On connaît l’appétence des footballeurs pour les grosses cylindrées. Si vous étiez une voiture, quelle serait-elle ?
Une Ferrari. Le mythe, le bruit du moteur, la couleur rouge. C’est un régal. J’adore les belles voitures et je tiens ça de mon père qui était fan de mécanique. Du coup, je me suis fait plaisir il y a deux ans en m’offrant une Ferrari. En plus, ce sont les derniers moteurs V8 atmosphérique, du coup, c’est une voiture un peu spéciale. Quand tu es gamin, tu rêves aussi de ça.

Interview de Giroud par Le Figaro
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