Longtemps joueur de football, Pierre Aristouy retrouve son club de toujours, le FC Nantes. Comme Stéphane Ziani, qui s’occupera des U19, Aristouy entraînera des jeunes. Retrouvons son interview.
Quel est ton sentiment au moment de retrouver le FC Nantes ?
Pierre Aristouy : C’est un sentiment de grande fierté, un honneur de revenir ici, d’avoir été approché par les dirigeants nantais. C’est quelque chose que je gardais en moi, mais c’était inattendu. C’est un vrai plaisir et une grande fierté que de revenir ici.
Comment se sont passés les contacts ?
Pierre Aristouy : C’est un coup de fil de Samuel Fenillat il y a moins de 10 jours. Ce qui me surprend, c’est qu’il faut aller vite. On est alors très heureux, mais il faut en même temps se projeter sur un nouvelle vie.
Comment abordes-tu le changement de groupe ?
Pierre Aristouy : Je pense que c’est très différent de ce que j’ai connu. Ca reste du football, mais la différence est liée à l’âge de mes joueurs. A Mont-de-Marsan, j’avais un groupe expérimenté, proche de la trentaine, en moyenne. Des joueurs qui travaillent dans la journée. A Nantes, j’aurai des joueurs de 18 à 20 ans. Mais ça reste du football. Je reste un entraîneur exigeant dans la qualité.
Comment as-tu re-trouvé la Jonelière ?
Pierre Aristouy : Il y a eu une vraie volonté de moderniser les installations. Et c’est logique. Mais on sent quand même des lieux chargés d’histoire. Et je les ressens d’autant plus que j’ai passé 10 ans ici. J’y ai vécu beaucoup de choses et bon nombre de souvenirs refont surface. Il fallait cette première visite aujourd’hui pour ne pas être soumis à ça le jour de la reprise de l’entraînement.
La descente en National 3 a-t-elle pesé dans ton choix ?
Pierre Aristouy : Absolument pas. Ma projection va bien au-delà du niveau. Bien évidemment, comme le club, j’aurais préféré que le club se stabilise en CFA, donc en National 2, dans cette exigence de se rapprocher du niveau professionnel. Je suis aussi venu dans un projet pour ré-intégrer une cellule professionnelle. Pour ce qui est du projet, Samuel Fenillat ne m’a pas présenté une obligation de remonter en National 2.
J’ai toujours pensé – et c’est ici que je l’ai appris – que les résultats sont la conséquence du travail. Si ça doit arriver, c’est qu’on aura bien travaillé, que les jeunes auront été à l’écoute, que leurs qualités auront été mises au service de l’équipe… c’est avant tout un projet de post-formation pour les faire approcher dans les meilleures conditions les exigences du monde professionnel. L’objectif est de donner goût au travail et bien travailler. Il y a de quoi bien travailler ici !
J’ai plein de choses en tête qu’on va essayer de mettre en place. Mais je ne révolutionnerai rien. Comme beaucoup qui sont passés entre les mains de ces grands formateurs qu’étaient Suaudeau, Denoueix, Amisse et tant d’autres, je me suis inspiré de ce qui a été mis en place ici. On a été marqué par ça. Ca m’a aidé et servi dans ma carrière de joueur.
Comment est l’entraîneur Pierre Aristouy ?
Pierre Aristouy : C’est beaucoup de formes jouées, en essayant d’extraire des situations de matches pour les ré-adapter à l’entraînement, en privilégiant la forme de jeu. On travaille en effectif réduit pour avoir cette capacité à intégrer du travail athlétique, la répétition du geste, la répétition de la situation de jeu… il y a des principes de jeu. Il faut faire adopter à chacun les mêmes principes de jeu, pour qu’il n’y ait pas de surprise. L’idée est d’avoir un temps d’avance sur l’adversaire. Pour cela, il faut se comprendre. Ce sont des principes qu’on va donner à tous. On fonctionnera avec un groupe de 20 ou 22 joueurs. L’objectif est de se comprendre.
Comment abordes-tu le mois avant la reprise ?
Pierre Aristouy : Je ne connais pas du tout le groupe. J’arrive avec un oeil neuf. Je n’ai aucun a priori. Je connais seulement les profils et le poste qu’ils occupaient jusqu’à présent sur le terrain. Ce mois va me servir à regarder les derniers matches de la saison et entamer le programme avec le préparateur athlétique, organiser avec Samuel Fenillat…
Je ne veux pas forcer les choses. Mais il est évident qu’il y aura beaucoup d’exigence sur le temps d’entraînement. Mon parcours que j’ai eu ici va me servir. De 14 à 18 ans, c’était presque facile. J’étais en sélections nationales, je marquais 25 buts par saison… le talent suffisait. Mais en arrivant dans le monde pro, la barre était beaucoup plus haute. Et le talent seul ne suffit plus. Il y a eu des problèmes de blessures, mais surtout je n’étais pas habitué à aller chercher le « plus ». C’est l’une des raisons qui font que j’ai eu une carrière honorable mais pas de professionnel. C’est au moment de basculer que tout se joue. Je veux être exigeant avec ces joueurs – et encore plus avec les joueurs talentueux ! – car la dernière marche est la plus dure. C’est ça qu’il faut aller chercher.