Mario Lemina : Je pense avoir évolué sur le plan mental. J’ai appris à gérer mes émotions, j’ai aussi pris beaucoup en expérience. Je pense que les qualités individuelles, quand on arrive dans un club comme la Juventus, elles ne font plus trop la différence à part quand on est un joueur comme Paulo Dybala. Je pense que c’est plus au niveau mental ou tactique que l’on apprend le plus en venant à la Juve et en Italie.
FM : Vous venez de jouer une finale de Ligue des Champions samedi dernier face au Real Madrid. On imagine que cela a dû être un moment incroyable…
ML : Bien sûr. C’est une chose que je ne pensais pas jouer à cet âge-là et maintenant. Je suis rentré durant le match. Ce sont des matches qu’on ne joue pas tous les jours. Venant de Marseille, je ne m’attendais pas à vivre un tel événement à cet âge-là.
FM : Cela ne s’est pas bien passé pour la Juventus qui s’est inclinée. Comment expliquez-vous la défaite avec le recul ?
ML : On a fait une bonne première mi-temps. Ensuite, on n’a pas su réitérer notre performance en deuxième mi-temps. Je pense que c’est dommage. On est aussi tombé sur une équipe avec de très fortes individualités et elles nous l’ont montré. Ils nous ont cueillis à froid en deuxième période et ils ont gagné le match. C’est mérité.
FM : Vous avez parlé de fortes individualités au Real Madrid. Difficile de ne pas penser à Cristiano Ronaldo qui a été monstrueux lors de cette finale.
ML : Il a été imprévisible. En même temps, il a aussi beaucoup été aidé par ses coéquipiers ce qui a fait qu’il a marqué un doublé sans pour autant être si influent dans le jeu. C’est ça la marque des grands joueurs. Il a prouvé qu’il était le meilleur joueur du monde, au moins.
FM : Du côté de la Juventus il y a aussi des grands joueurs à l’image de Gianluigi Buffon. Que cela représente-t-il de jouer avec un tel footballeur ?
ML : Jouer avec ce genre de joueurs ça nous fait apprendre au quotidien, prendre de l’expérience. Ça nous apprend aussi à gérer les situations compliquées. Il m’a beaucoup conseillé aussi. Que ce soit lui, les autres défenseurs ou joueurs d’expérience, il y a toujours du bon à en tirer.
FM : Vous évoluez aussi aux côtés d’un phénomène : Paulo Dybala. Que pensez-vous de lui ?
ML : Lui, c’est un phénomène. C’est un joueur qui a vraiment beaucoup de qualités. C’est un très grand joueur d’avenir.
FM : On sent que vous vous sentez bien à Turin. Que représente ce club à vos yeux ?
ML : La Juventus, c’est le premier club où j’ai gagné des trophées. J’ai appris aussi une nouvelle langue donc ça m’a aussi fait faire des efforts à ce niveau-là. J’ai beaucoup appris auprès de très grands joueurs. C’est un club qui restera gravé dans mon cœur.
FM : Quelles sont vos envies personnelles ?
ML : On verra ce que la Juventus me dire. Pour l’instant, j’ai encore trois ans de contrat et je suis très content là-bas malgré le fait que je n’ai pas le temps de jeu que je souhaite avoir. On verra le discours qu’on me tiendra à la reprise. Le mercato est long.
FM : Votre nom est aussi cité en Premier League à Watford et Arsenal. J’imagine que c’est flatteur…
ML : Bien sûr que ça me flatte, car personnellement je n’ai jamais douté de mes qualités. Maintenant, je suis dans un très grand club donc ça ne me permet pas de m’exprimer autant que j’ai besoin à ce niveau-là. Ça me flatte que des clubs se manifestent dans ce cas-là.
FM : Y a-t-il un championnat qui vous intéresse plus que les autres ?
ML : Je n’ai pas de championnat préférentiel. Ce sera au feeling avec les directeurs sportifs, qui me voudra vraiment. C’est le discours qui primera.