Mickaël Landreau était présent pour sa première conférence de presse avec les Merlus. Retrouvons les propos de l’ancien gardien de but de Nantes.
Votre nomination est intervenue rapidement après la fin de la saison. Depuis combien temps étiez-vous en contact avec Lorient ?
Les contacts n’étaient pas avancés. Dans mon for intérieur, j’avais envie d’être sollicité. Ça s’est clairement accéléré après le dernier match de barrage face à Troyes. J’ai reçu un coup de téléphone du président qui m’a dit qu’il avait entendu que ça pouvait m’intéresser. Il m’a demandé si ça pouvait encore m’intéresser en Ligue 2. Je lui ai répondu : «Bien évidemment. Ça m’intéresse plus que jamais». J’accorde beaucoup d’intérêt à un projet et non à un one shot. Je suis un jeune entraîneur et c’était important que, pour la première expérience, je ressente un projet. J’ai rencontré la direction du club, les responsables du centre. Les réunions de travail ont commencé dans ces deux jours avant que je signe mon contrat. C’était important de sentir si les gens avaient envie de travailler avec moi, et si j’avais envie de travailler avec eux.
Avez-vous eu d’autres propositions que celle du FC Lorient ?
Oui, des gens m’ont sollicité pour d’autres projets. Dans mon esprit, deux projets m’intéressaient : l’équipe de France Espoirs et le FC Lorient. Cela faisait quelques mois que je souhaitais ça mais je n’étais pas pressé. J’arrive d’une année très, très chargée. Je finissais le BEPF, en lien avec le Paris FC en tant qu’adjoint de Réginald Ray. Je le remercie de m’avoir transmis tout ce qu’il avait à ma transmettre. Ce fut très enrichissant. Ça a complètement validé le fait que je voulais être un homme de terrain.
Ici, on a beaucoup parlé du jeu à la nantaise, comme du jeu à la lorientaise. Comment allez-vous vous situer ?
Je pense déjà que ce ne sont pas les mêmes… Le jeu à la lorientaise, plutôt à la Christian Gourcuff, a permis des choses exceptionnelles sur la durée. J’ai un minimum d’humilité. Si je commence à me comparer aux entraîneurs du FC Nantes, je commence mal. Laissez-moi dix ou quinze ans pour pouvoir me comparer ou m’identifier à ces personnes (rires). Après, je ne vais pas me cacher. J’ai eu la chance d’être formé à Nantes. J’échange régulièrement avec Raynald Denoueix. Et Coco Suaudeau, l’un des premiers que j’ai prévenu que je venais ici, m’a dit : « C’est une catastrophe pour toi, parce que j’habite à côté et que je vais te découper à chaque match ! » Bien sûr que j’ai cette fibre-là. J’ai envie de prendre du plaisir et d’en donner, qu’il y ait du jeu, qu’on aille vitre de l’avant, avec du mouvement, Je pense que les supporters du FC Lorient ont besoin de ça aujourd’hui, après ce qu’ils ont vécu ces dernières semaines. Mais j’ai aussi envie que l’équipe progresse défensivement.
Il y a un entraîneur que vous connaissez bien, Jocelyn Gourvennec. Ce qu’il a pu réussir à Guingamp, un club qui ressemble un peu à Lorient, est-il un exemple pour vous ?
C’est peut-être un peu de sa faute, si je suis là, aujourd’hui (sourire). Oui, c’est un exemple dans la gestion et le relationnel. Jocelyn est aujourd’hui une référence. Mais il n’y a pas qu’une manière de fonctionner. Si on veut ressembler à quelqu’un, cela veut dire que l’on n’est pas investi dans sa mission. Je me nourris. Par exemple, en étant un an au BEPF avec David Bettoni, l’adjoint de Zizou, je me suis nourri des échanges que j’ai pu avoir. Il m’a ouvert aussi les yeux sur le rôle des adjoints, sur l’importance de bien choisir son staff.
Quel objectif avez-vous ? Une remontée immédiate ?
Si vous attendez de moi que je dise que l’on joue la montée, il ne fallait pas venir, aujourd’hui. Simplement 20 % des clubs qui descendent remontent aussitôt. Ça montre la difficulté. Je vous promets que l’on travaillera, que l’on va mettre beaucoup d’énergie. Si à deux, trois mois de la fin, on est dans la course, on saisira l’opportunité. D’abord, digérons ce qu’il y a à digérer, gérons ce qu’il y a à gérer. J’ai plus envie de me concentrer sur comment on va jouer, comment on va s’entraîner, de quelle manière on va mettre les choses en place, redonner le goût au travail, le sourire, de la joie de vivre au sein de l’effectif, du club et chez nos supporters.
Le FC Nantes cherche un entraîneur. N’avez-vous pas des regrets de ne pas avoir un peu attendu ?
J’ai eu beaucoup de messages de de question sur ce sujet. Clairement, je préfère vivre le projet de Lorient. Dans les conditions actuelles du FC Nantes, je ne serais pas allé. Je suis heureux d’être ici.