Si le Stade de Reims restera en Ligue 2 la saison prochaine, Jordy Siebatcheu, lui, était prêté à la Berrichonne de Chateauroux. Et il a obtenue une promotion en Ligue 2 !
Jordy, tout d’abord comment s’est passé ton début de saison en Domino’s Ligue 2 ?
« La première partie de saison a été un peu compliquée pour moi car je n’ai pas pu la jouer entièrement. J’ai fait quatre matchs, en Coupe de France j’ai mis un triplé et je commençais à me sentir mieux mais je me suis blessé contre Orléans (entorse). J’ai du stopper quelques semaines jusqu’à la trêve puis j’ai fait le petit stage en janvier avant de partir à Châteauroux. »
Tu as quitté Reims pour la première fois. Ton arrivée à Châteauroux a-t-elle été difficile ?
« Non, au contraire. Je suis arrivé un jeudi, dès le vendredi je m’entraînais et j’étais avec les joueurs. L’intégration s’est vraiment faite naturellement, le groupe est assez jeune et je me suis tout de suite entendu avec Cheick Traore et Opa Sangante notamment. »
Quel regard portes-tu sur cette saison ?
« Je pense que ça m’a fait du bien de partir. Ça m’a permis d’être plus autonome et de grandir dans ma tête. Sur le plan footballistique, les choses se sont vraiment bien passées. J’ai parlé avec le coach et le directeur sportif et tout s’est vite enchaîné. J’ai eu un petit coup de mou à un moment mais le coach m’a laissé sur le terrain, m’a fait confiance. J’ai eu une discussion avec lui, il m’a dit qu’il y avait deux sortes d’attaquants, ceux qui se laissent déstabiliser dans les périodes difficiles et ceux qui savaient rebondir. Avant, j’aurais eu tendance à vite cogiter si je ne marquais pas pendant un, deux ou trois matchs. Là, je me suis endurci, j’ai gardé confiance. »
Le schéma tactique était différent, est ce que l’un des systèmes te convient mieux ?
« À Châteauroux on jouait en 4-3-3, ici j’avais joué en 4-4-2 uniquement. J’ai su m’adapter car en jeunes déjà, j’avais joué dans ce dispositif et ça s’est fait naturellement. Tant que je suis devant je suis bien de toute façon, je n’ai pas de préférence. Après, il y aussi une différence de championnat. Le National est un peu moins tactique que la Domino’s Ligue 2 mais il y a plus de duels, c’est plus rugueux. »
Quel était ton objectif sur cette demi-saison en prêt ?
« Mon objectif était avant tout d’avoir du temps de jeu. À titre personnel, je m’étais mis un challenge de dix buts et collectivement il y avait l’objectif de montée. C’était beaucoup de pression mais on est fiers d’avoir réussi et de finir champions de National. »
Est ce qu’il y a eu un moment marquant dans ta saison ?
« Mon premier triplé c’est ce qui m’a marqué. Juste avant le match, on me demande si je suis bon de la tête. Je dis que non ce n’est pas trop ça et au final je mets deux des trois buts de la tête (sourire). »
Lors du dernier match, le coach t’as fait sortir à 20 minutes de la fin et tu as eu le droit à une belle ovation. C’est une belle récompense ?
« Oui, lors du premier match contre Lorient (en Coupe de France ndlr) je marque mon premier but et le public a tout de suite été réceptif. J’ai vraiment joué le jeu, ça m’a permis d’être accepté rapidement et les supporters me l’ont bien rendu. »
Pour ne rien gâcher, tu es convoqué avec l’Equipe de France Espoirs…
« La sélection je l’ai apprise juste avant un match, contre les Herbiers. Je faisais « un snap » et un pote à moi est venu me voir en me félicitant. Je ne savais pas pourquoi il me disait ça et c’est comme ça que je l’ai appris. On va jouer deux matchs amicaux, un contre l’Albanie le 5 juin et ensuite contre le Cameroun le 8 juin à Créteil. J’étais content de l’apprendre car j’ai fait plusieurs pré-sélections et le travail a porté ses fruits. Ça prouve que j’ai bien fait de me battre. »
Tu voulais reprendre tes études, ce projet est-il toujours d’actualité ?
« J’ai du mettre tout ça de côté provisoirement en partant à Châteauroux. Là j’attends le début d’année car je voudrais poursuivre dans la filière scientifique, en médecine. Je dois voir avec l’UNFP comment faire mais j’aimerais aller jusqu’à kiné déjà et ensuite on verra… »
Pour conclure, que retiens-tu de cette expérience ?
« Ce que je retiens c’est qu’il ne faut pas baisser les bras, j’ai eu un bon de sortie pour avoir du temps de jeu qui m’a fait du bien. À La Berrichonne tout le monde a été exceptionnel. Ils étaient à fond car ils pouvaient perdre leur statut pro ce qui aurait eu un impact sur tout le monde au club donc je suis vraiment content qu’on ait réussi. »