L’entraîneur des « minis-bleus » Sylvain Ripoll s’est exprimé au micro de l’Equipe. Il réclame notamment de l’exemplarité.

Quelles sont vos premières impressions en tant que coach des Espoirs ?
Je suis ravi d’endosser ce costume de sélectionneur et de faire ce stage, qui au-delà des deux matches (lundi 5 juin en Albanie et jeudi 8 juin contre le Cameroun), permettra de se connaitre et d’échanger. Je découvre un nouveau staff et des joueurs. L’objectif est de lancer un nouveau cycle, sachant qu’il y a pas mal de joueurs à la Coupe du monde des moins de 20 ans, qui vont constituer le réservoir des Espoirs avec ceux qui sont là. On va tout faire pour optimiser chaque séance de ce rassemblement en mettant bien l’accent sur le fait que le talent individuel ne suffira pas, qu’il faudra avant tout un collectif fort et soudé.

Avec une identité de jeu clairement définie, que vous aviez déjà développé à Lorient (2014-oct. 2016, comme entraîneur numéro un)…
On va y venir assez vite avec le groupe. Il faut en effet que les idées de jeu soient claires. D’abord, j’ai besoin de joueurs qui ont faim, qui ont envie de construire une aventure ensemble. Le premier travail est donc d’identifier les joueurs qui ont vraiment envie de se mettre au service de l’équipe de France Espoirs, de faire les efforts les uns pour les autres. Il faut de l’envie et de l’exemplarité. Ensuite, je veux bien sûr qu’on soit portés vers l’avant, qu’on ait la volonté de prendre les choses en main, la volonté de faire mal à l’adversaire, avec l’intention d’imposer notre jeu.

Sachant que vous disposez d’une variété et d’une richesse exceptionnelle sur le plan offensif. Comment l’appréhendez-vous ?
D’abord il est normal que l’équipe de France A soient prioritaires et qu’après Dembélé et Mbappé, si d’autres joueurs basculent, ce sera un message fort pour tous ceux qui sont en Espoirs. En France, on a en effet un gros réservoir de joueurs offensifs au potentiel important. Mais toute la difficulté sera de les faire bien jouer ensemble, de leur faire comprendre qu’ils ont plus forts les uns avec les autres plutôt que les uns à côté des autres.

Ainsi malgré de belles générations, la France n’a plus disputé un Euro Espoirs depuis 2006, soit six phases finales manquées. Comment l’expliquez-vous ?
Je ne suis pas là pour juger ce qui a été fait avant. Mais quand on accepte ce poste, le constat est là. On cherche à comprendre pourquoi on a si souvent échoué derrière des sélections avec un potentiel qui paraissait inférieur. On a les armes qu’il faut pour se qualifier, encore faut-il bien les utiliser les utiliser, tous ensemble. Les échanges que j’ai eu avec Didier Deschamps (le sélectionneur des Bleus) et Guy Stephan (son adjoint) ont été très enrichissants. Les notions de comportement et d’investissement sont au centre du projet, il en va de même pour moi et c’est ça la clé. Porter le maillot de l’équipe de France, que ce soit en A ou en Espoirs, c’est quelque chose d’énorme, il faut en être conscient. J’aurai forcément des enseignements à tirer de ce rassemblement et des deux matches…

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