Après son élimination en demi-finale d’Europa League face à l’Ajax (5-4 sur les deux matchs), l’OL a définitivement mis un terme à sa saison. Une saison désespérante, malgré quelques éclairs. Bruno Genesio, coach d’une équipe sans collectif, est loin d’être innocent dans ce naufrage. Zoom sur un prof de sport qui aura (presque) tout raté.
Éliminé. Partout. Tout le temps.
Du début…
Commençons par les résultats purs. La vitrine ne s’est toujours pas remplie cette saison (comme le slip de certains cadres), et les lyonnais ne verront pas la Champion’s League l’année prochaine. Comme quelques émotions cette saison, une « épopée » en Europa League, et pour le reste on repassera. Pourtant, l’OL c’est pas Gijon, c’est pas Valladolid,et son effectif pouvait laisser rêveurs les fans : Lacazette reste au club, Fékir revient de blessure, Tousart se révèle et Tolisso confirme.
Du côté du Trophée des Champions d’abord, pas de match. L’OL s’incline 4-1 au fin fond de l’Autriche dans une folle ambiance digne des plus grands pays sud-américains.
En championnat, c’est une pauvre 4e place qu’arrive à accrocher l’OL. Si chaque défaite avait fait perdre un cheveu à Genesio, c’est Zidane qui serait actuellement sur le banc lyonnais. Dijon, Lorient, Guingamp, Caen, Lille…mais ça va : Bruno est en sécurité et c’est un coach qui fera gagner l’OL. Un jour. Peut-être. Une fin de saison au pied du podium donc, à seulement 11 points de Nice (oui, l’OGC Nice de Paul Baysse). Au moins, les lyonnais auront une chance d’aller en finale de C3, dans leur propre stade l’année prochaine….
… jusqu’à la fin !
Ah bas tiens, une finale dans leur stade. Ça vous rappelle quelque chose ? La Coupe de la Ligue, qui voyait son match ultime se dérouler au Parc OL, aura échappé des mains des Gones pour quelques détails. Une défaite aux tirs au but, dès le premier tour, contre Guingamp. Les parisiens auront finalement remporté le trophée et quelques sièges, dans le formidable outil de Jean-Michel Aulas, qui confirme encore et toujours Genesio. Tout va bien.
L’autre coupe nationale se termine d’une manière encore plus rageante. 9 jours après un olympico plutôt réussi au Parc OL en championnat (victoire 3-1 contre l’OM), la revanche se passe très mal. Le club phocéen crucifie son rival rhodanien dès les 16e de finale, sur des buts des défenseurs Rod Fanni et Doria … mais puisqu’on vous dit que tout va bien !
L’Europa League pour terminer. La seule compétition qui aura offert au supporters un peu d’espoir, un peu d’envie. Le premier but d’Aouar en match professionnel, la mi-temps qui qualifie les gones contre Rome, les confrontations épiques contre le Beşiktaş … puis le 4-1. BIM. L’OL, Cornet et son double-pivot se croyaient déjà à Stockholm, mais la jeunesse d’Amsterdam aura tout cassé. Et ce malgré le match retour fou, qui laissera des regrets, mais aussi beaucoup de colère.
Passe-droits ou Incompétence ?
Double-Pivot !
Si Genesio est autant contesté (pour pas dire insulté), c’est en grande partie à cause de ses choix sur les feuilles de matchs. Des erreurs qui n’auront pas servi à l’ancien coach de Besançon. On ne sait trop par où commencer…
Le double-pivot tiens. Gonalons, apparemment capitaine et Tousart, « le charognard ». Deux bons joueurs globalement, qui sont sans doutes les deux cas les plus représentatifs des errements tactiques de leur entraîneur. Deux milieux récupérateurs, aussi complémentaires qu’un chat et un chien, et qui auront galéré à gérer correctement le milieu de terrain. Tousart aura su sortir des performances à la hauteur… à l’inverse de son compère, qui aura vite montré son incapacité à jouer de la sorte. Les matchs passent, le milieu reste le même, pendant que Darder et Ferri squattent le banc, et que Tolisso se retrouve en 10. Au final, une bouillie de football et une défense pas mieux sécurisée. Mais quand on est têtu…
Devinez quel joueur de champ est le plus utilisé en Ligue 1 cette saison au club ? Jeremy Morel. Certes sympathique (il vient en Kangoo à l’entraînement), l’arrière gauche aura encore beaucoup déçu. Malgré quelques bonnes performances dans certains gros matchs et son but contre Besiktas, le joueur commence à ajouter l’âge à son niveau, assez moyen. Rybus lui, tout fraîchement arrivé de Russie, n’aura pas réellement eu sa chance. Qui a réellement pu se faire un avis sur le joueur (*) ? Des minutes grattées qui n’ont pas été scandaleuses, mais qui l’ont tout de même fait sortir du XI, puis du groupe pendant une grande partie de l’année.
Rachon dans la place, Mammana sur le banc
Ghezzal, lui, aura fait sa saison, pépère. On en oublierait presque qu’il a enchaîné les pertes de balle, et qu’il va quitter le club gratos dans un mois. Certes, le peu de concurrence à droite n’y est pas étranger, mais on se demande qui aurait pu faire pire que lui. Un jeu devenu stéréotypé qui n’inquiète que très peu les défenses adverses. Du léger mieux en fin de saison…correspondant à une baisse de son temps de jeu. On le retiendra pas, mais il cherchera quand même la faute.
Emmanuel Mammana, arrivé d’Argentine au mercato d’été, aura subi une saison compliqué. Très peu de mauvaises performances, et pourtant tellement de banc et de CFA. Bloqué par Mapou et Diakhaby (les deux centraux ayant effectués le plus de matchs à l’OL), l’impression laissée est qu’il aura eu très peu de secondes chances : un mauvais match et c’est dehors.
Une année riche en choix incohérents, et pauvre en logique pour Bruno Genesio. Vous n’êtes pas convaincu ? Et si on parlait des jeunes ?
Bruno Jeunessio
Dans un club où la formation est une religion, on se disait que le lancement de quelques jeunes pouvait sauver une saison morose. Niet. Et pourtant, ce n’est pas le nombre qui manque.
Houssem Aouar en est sans doute le meilleur exemple. 35 minutes en Ligue 1, 33 en Europa League…et c’est tout. Bien trop peu pour un joueur qui se montre au-dessus de sa catégorie jeune et qui aurait pu bénéficier de beaucoup de matchs sans enjeux. D’autant plus que son éventuelle place aura été prise par deux joueurs loin d’être au haut-niveau. Ils se reconnaitront, nous les reconnaitront.
Un jeune talent qui part pour rien chez un rival. L’histoire se répète. Cette fois-ci, c’est Jordy Gaspar qui risque de quitter le club pour rejoindre l’AS Monaco. Environ 200 minutes de jeu pour lui, et une gestion piteuse du cas par son coach : dans le groupe, en faite non, quoique. Sa polyvalence aurait pu apporter à l’équipe, mais peut-être nous ne connaissions pas toute l’histoire. Au final, il ne prolongera pas non plus et partira sans doute libre. Gâchis.
D’autres jeunes auraient pu gratter un peu de temps de jeu, notamment devant où le club a souffert du manque d’alternative à son buteur, Lacazette. Malheureusement, ce ne sera pas cette saison pour eux.
Bruno Genesio n’est cependant pas l’unique raison de l’échec lyonnais cette saison. Mais son enchaînement de décisions parfois suspicieuses auront frôlés le ridicule. L’heure du bilan arrive et une question va se poser : Qu’a-t-il réussi ?
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(*) Sauf NSOL, bien sûr, qui s’est permis d’ajouter cette note de bas de page.