Suite de notre dossier sur les finales de Ligue des Champions marquantes. Direction les années 80, l’epoque où Michael Jackson etait encore noir
7- Une finale de Ligue des Champions à domicile
La finale de la Coupe des Clubs champions 1984 opposa Liverpool et l’AS Roma. En ce 30 mai, les anglais disputent leur 4ème finale tandis que les italiens disputent leur première. Les Reds ont l’expérience pour eux. Mais les joueurs de la Louve ont l’avantage de disputer cette finale dans leur stade. Le Stade Olympique de Rome.
Dans cette finale, c’est Liverpool qui ouvre le score après une partie de billard. Car à la 13ème minute, le numéro 10 Johnston centre de la droite. Et le gardien de la Roma, Tancredi, capte le ballon mais il est percuté par le défenseur des Reds Whelan. Dans ce choc, le gardien relâche le ballon, Bonnetti, le défenseur, tentera bien de dégager le ballon, mais ce dernier se ratera. Ce raté fait que le ballon rebondit sur le gardien avant d’atterrir dans les pieds de Neal qui n’a plus qu’à pousser le ballon dans le but vide. 0-1 pour les anglais, silence dans le Stade Olympique. D’autant plus, qu’à mon sens, il y avait faute sur le gardien italien. Mais autre époque, autres règles.
Malgré ce coup du sort, les romains y croient toujours. Et leurs efforts seront récompensés à la 43ème minute. Sur le coté gauche, Conti, adressera en centre au 5 mètres 50. Dans la surface, Pruzzo réussira une tête qui viendra lober le gardien Grobbelaar. Un partout, balle au centre.
La première séance de tirs au but
La deuxième période ne donnera rien. Et de même pour les prolongations. Un but partout, nous allons donc assister à la première séance de tirs au but de la Coupe des Clubs champions.
Dans cette séance, c’est Liverpool qui ouvre le bal. Nicol, pourtant entré à la 72ème, s’élance le premier face au gardien romain. Mais le défenseur envoie sa tentative au dessus. De son coté Di Bartolomei réussi le sien, 1-0 pour la Roma.
Neal, le buteur, transforme le deuxième kick de réparation pour les reds. Tandis que Conti, le passeur décisif, envoie son ballon rejoindre celui de Nicol dans les cieux romains, 1-1.
Souness pour Liverpool et Righetti pour la Louve réussiront la 3ème série de penalties, 2-2.
4ème tir au but, Rush, pour le club anglais, réussi sa tentative. Graziani s’élance pour Rome, mais sa tentative heurte la transversale.
2-3 pour les reds, Kennedy s’élance pour le pour la victoire anglaise. Contre pied parfait. 2-4. Liverpool remporte sa 4ème Coupe des Clubs Champions. De son coté, la Roma devient la première équipe à perdre une finale dans son stade, la seule qu’ils aient disputé dans leur histoire.
Liverpool 1 (4–2) 1 As Rome
8- De la violence et un drame
Je pense qu’il fallait évoquer cette finale, même si c’est moche ce qui s’est passé. Nous sommes le 29 mai 1985, cette finale oppose la Juventus de Turin à Liverpool. Match de prestige qui oppose d’un coté, le vainqueur de 4 des 8 dernières Coupes des Clubs Champions, Liverpool donc. De l’autre coté, la Juventus qui compte dans ses rangs des champions du monde italien 82 et le double ballon d’or et champion d’Europe 84, Michel Platini.
Le drame
Donc une finale de prestige au Stade du Heysel de Bruxelles qui accueille 58 000 spectateurs. Mais ce qui devait être une grande fête se transforme en drame. En effet, quelques dizaines de minutes avant le coup d’envois, de violents affrontements débutent. Une centaine de « supporters » des Reds envahissent la tribune des italiens. Dans le mouvement de foule pour éviter l’attaque, 39 personnes perdent la vie. Vers 21h30, les capitaines des deux équipes lancent un appel au calme et rentrent sur le terrain quelque minutes après. L’UEFA refusant de reporter le match pour ne générer aucun autre actes de violence.
En ce qui concerne le jeu, rien à signaler en première mi-temps. C’est en deuxième que tout se joue. A la 52ème minute, Platini récupère le ballon devant sa surface. D’une longue ouverture, il lance Boniek dans la profondeur. Le polonais étincelant file au but mais est accroché à un mètre de la surface par Gillespie. Le joueur tombe dans la surface, l’arbitre se fait avoir et siffle penalty. Heureux, Boniek lève les bras de joie et est félicité par ses coéquipiers comme si il avait marqué. C’est Michel Platini qui se charge de transformer le penalty à la 56ème . 1-0, le score ne bougera plus.
Après cela
A la fin du match, les joueurs de la Vieille Dame font un tour d’honneur devant leur public à la demande de la police belge. Ce subterfuge permet à la police d’évacuer les fans anglais. La ligue des champions sera remise en privé des les vestiaires du stade. Suite à ce drame, l’instance européenne instaure des normes drastiques pour les stades. Les clubs anglais sont exclus de toutes les Coupes d’Europe pendant 3 ans, puis cela sera prolongé de 5 ans suite à l’Euro 88. De son coté, Liverpool est interdit d’Europe pendant 6 ans. Peu de place au foot dans ce paragraphe. Mais cela sert à rappeler qu’il ne faut pas passer sous silence la folie d’hommes qui ne comprennent pas que ce n’est que du foot.
Juventus 1–0 Liverpool
9-Les gardiens à l’honneur
Mai 1986, Séville, Espagne. C’est quasiment à domicile que le FC Barcelone va affronter la surprise de cette Coupe des Clubs Champions, le club roumain du Steaua Bucarest. Les hommes de l’Est ont certainement profité du bannissement des clubs anglais pour se hisser jusqu’au Ramon-Sanchez-Pizjuan. Pour cette finale de ligue des champions 1986, Barcelone part favori. Mais après 120 minutes de tristesse et un 0-0 des familles, les tirs au but décideront du vainqueur.
Duel de gardiens
Et en ce soir de mai 86, c’est encore un gardien qui se distinguera dans le ciel Sévillan. Oui encore, car c’est ici même que 4 ans auparavant, le gardien allemand Schumacher sécha le français Battiston lors de la ½ finale de la CdM 82. Mais cette fois, le gardien concerné rentrera dans l’histoire par la grande porte. Revenons donc à cette séance de tirs au but.
D’un coté, Duckadam pour Bucarest et de l’autre, Urruti pour Barcelone.
Majearu tire en premier pour les roumains, mais Urruti se couche bien. Dans la foulée, le barcelonais Alexanko voit aussi sa tentative stoppé par Duckadam. 0-0 après le première série.
C’est au tour d’une future connaissance de la Ligue 1 de tenter sa chance. C’est László Bölöni, futur entraîneur de Nancy, Rennes, Monaco et Lens. Il voit lui aussi son penalty repoussé. Mais le Barcelonais Pedraza n’en profitera pas. 0-0 après la deuxième série.
Dans la troisième série, c’est Lăcătuș qui ouvre le score grâce à un penalty en force qui tape le dessous de la transversale. De son coté, Duckadam continue son festival et arrête la tentative de Pichi Alonso. 1-0 pour le Steaua.
Début de la 4ème série. C’est l’ailier gauche Balint qui s’approche, il pose son ballon. Ce dernier prend une grande course d’élan et place un plat du pied au ras du poteau droit. Urruti est pris à contre pied. 2-0 Barcelone doit marquer pour rester dans la course. C’est Marcos qui s’élance pour les espagnols mais le gardien roumain stoppe son 4ème penalty de la soirée en autant de tentative.
Dans l’histoire
A la surprise générale et au grand damne des « booky », le Steaua Bucarest devient le premier club de l’Est à soulever la coupe aux grandes oreilles. De son coté, Duckadam rentre dans l’histoire en stoppant toutes les tentatives barcelonaises. Pour faire cela, il plongea 3 fois de suite à droite et une fois à gauche – pour le dernier penalty. Un perfect en finale de Ligue des Champions. C’est sans doute ce dont tous les gardiens rêvent.
Malheureusement, cet exploit est le dernier du gardien Helmuth Duckadam. Officiellement, le gardien souffre du bras droit et évite de peu l’amputation quelques semaines après la finale. Cette maladie le contraint à une fin de carrière à l’age de 27 ans.
L’anecdote
Pour la petite histoire, une autre version de sa blessure à vu le jour. Peu longtemps après la finale de Ligue des Champions, le président du Real Madrid aurait contacté «Le héros de Séville ». Il voulait lui offrir une Mercedes 190 E. Ce cadeau pour avoir battu le rival catalan aurait fait des envieux au sein de la dictature roumaine. En effet, Nicu Ceaușescu, fils du dictateur Nicolae Ceaușescu, veut faire main basse sur le véhicule. Le gentil fiston, alcoolique et violent de surcroit, aurait d’ailleurs demandé gentiment à Hulmut de lui donner la voiture. Ce dernier refusa, ce qui entraina la visite de la « Securitate », police secrète roumaine, au domicile du héros. Vexé par le refus du gardien de but, Nicu aurait fait briser les poignets et les doigts, et ainsi la carrière de Duckadam.
Cependant, même après la chute du régime de terreur roumain, le héros de Séville à toujours nié la version selon laquelle Nicu Ceaușescu aurait brisé sa carrière. Aujourd’hui l’homme qui arrêta 4 tirs au but en finale de Ligue des Champions est depuis 2010 président du… Steaua Bucarest.
Steaua Bucarest 0 (2–0) 0 FC Barcelone