Le président de l’AS Monaco, D. Rybolovlev, s’est exprimé au micro de nos confrères de l’Equipe. Rybolovlev était d’ailleurs assez heureux.
Le titre de champion
« Avec le titre, ça a été du bonheur, de l’émotion, une immense satisfaction. C’était un objectif important d’être champion de France quand nous sommes arrivés. Parvenir à réaliser ses vœux, c’est toujours fort. Quand on voit le budget du PSG, on pensait tous que cela prendrait plus de temps. Notre plus grand adversaire, notre plus grand obstacle, c’était Paris. D’ailleurs, regardez notre bilan, notre nombre de victoires, le nombre de buts que nous avons marqués. On a fait tomber plusieurs records nationaux, cette saison. C’est nous qui l’avons gagné, bien sûr, pas eux qui l’ont perdu. »
Le chemin de la victoire
« C’est une chaîne. Si on élimine un maillon de cette chaîne, ça ne fonctionne pas. Du point de vue du management, le football est l’un des business les plus difficiles au monde. Moi, je suis là pour définir la stratégie, c’est mon rôle. J’ai une relation limitée avec les joueurs. Chacun a son style, je suis comme ça. Et la façon dont Vadim (Vasilyev) gère le club au quotidien suffit largement. Quand on est arrivés, on n’a pas tout compris, tout de suite, au fonctionnement d’un club de football. Il a fallu qu’on réfléchisse à mettre les bonnes personnes aux bons endroits, et, surtout des personnes de confiance. Autour de vous, il n’y a pas beaucoup de personnes sur lesquelles vous pouvez vous appuyer. Vadim, je le connaissais parfaitement. »
Le choix Jardim
« J’ai rencontré Jardim lors d’un déjeuner à Lisbonne, à l’occasion de la finale de la Ligue des Champions. Le choix du nouveau coach avait déjà été pris par Vadim, je lui avais fait confiance. Il (Jardim) ne communiquait pas trop. On n’avait pas beaucoup échangé. Mais je savais qu’il y avait du boulot derrière ce nom. Il ne s’est pas levé un matin, comme ça, en disant : « Ok, on prend Jardim. » En fait, il avait ses infos, ses stats. J’ai vu ensuite comment il travaillait et je connais la part de réflexion derrière ce choix. Il y en avait d’autres sur la liste. Même quand on a eu des moments difficiles avec lui, on s’est calmé et on n’a pas fait n’importe quoi. On s’est dit qu’on ne pouvait pas s’être trompé dans notre choix et notre analyse, c’était profond. »
L’argent
« Il y a des business où tu peux gagner plus d’argent que dans le foot. Mais, dans le foot, il y a un mélange de business et d’émotion, et, ça, c’est bien. Mais l’émotion est toujours connectée avec le business. Si tu perds de l’argent avec des bons résultats, les émotions seront négatives. Tu ne peux être heureux d’avoir fini sur le podium en ayant perdu 100 millions. Avant le changement de stratégie, on avait un tel déficit, on allait dans le mur. On aurait eu des amendes (de l’UEFA, pour le fair-play financier), il fallait changer. Car l’ASM ne pourra jamais fonctionner sans vendre des joueurs. »
Les choix financiers
« On n’est pas là pour décider à la place des hommes, les bloquer, leur dire oui ou non. Nous n’avons pas de problème budgétaire et on n’est pas obligés de vendre, mais le jour où un joueur ou un entraîneur veut partir, c’est juste inimaginable de le garder contre son souhait. Après, on n’est ni le Real Madrid, ni Barcelone, ni Manchester. Tout le monde a une marche à franchir dans sa carrière pour aller encore plus haut. On ne garde pas un homme contre son gré. Dans le business, si tu vas contre le marché et contre les tendances, et bien tu vas toujours perdre. Après, si quelqu’un s’en va, ce ne sera pas de notre initiative. »
Le mercato
Avec Mbappé, on ne peut rien prévoir. D’ailleurs, on ne sait pas comment la situation va évoluer, mais on est tranquille. On ne va jamais contre la tendance et contre le vent et on ne force jamais les choses. Laissons la situation se développer. Je ne sais pas à quel prix il sera vendu, c’est le marché qui décide, et ça dépend de qui sera prêt à investir sur lui. De toute façon, c’est plus une décision du joueur, pas du club. Entre Falcao et nous, celui qui va décider ? Les deux mais, finalement, ce sera plutôt lui. Vous savez, c’est leur vie, c’est leur carrière. On ne garde pas un joueur qui veut partir. »