Tour du Monde, notre rubrique hebdomadaire, vous permet de découvrir des clubs et des joueurs dont vous n’auriez jamais supposé ne serait ce que l’existence. Aujourd’hui, nous allons mettre le cap sur l’Asie. C’est en effet le Thermal Power Plant No.4 Erchim qui sera notre hôte aujourd’hui. Allez, cap sur Oulan-Bator.
A la verticale
Vous l’avez compris, le club d’Erchim se situe en Mongolie. Mais avant d’aller plus loin, il faut faire un petit point sur la Mongolie. D’abord, un petit point sur l’écriture. Car l’écriture mongole est assez particulière. En effet, les mongols ont pris l’habitude d’écrire à la verticale. C’est à dire de haut en bas, pour ceux qui ne maîtrisent pas très bien cette notion. Enfin, bon, ce n’est pas le cas dans le mongol cyrillique, qui est le plus utilisé, mais pas officiel. Le Mongol Bitchig, écriture officielle, lui, s’écrit bien de haut en bas. C’est la seule écriture verticale à être écrite de gauche à droite. Ainsi, Mongol Bitchig s’écrit en Mongol Bitchig : ᠮᠣᠩᠭᠣᠯ ᠪᠢᠴᠢᠭ. Mais en vertical. Enfin, bref, ce n’est pas la langue qui figure sur le maillot du Thermal Power Plant No.4 Erchim, qui est le cyrillique.
Pour continuer sur la Mongolie, il s’agit d’un des pays avec la plus faible densité de population au monde. En effet, celle ci est inférieure à 2 habitants au kilomètre carré. D’ailleurs, un tiers des habitants vit à Oulan-Bator, la capitale. Et peuvent donc admirer les exploits sportifs du Thermal Power Plant No.4 Erchim. Par contre, pour regarder des matchs de ce club, depuis la France, cela sera un peu plus compliqué. Outre les abonnements à SPS HD notamment, il vous faudra faire attention aux 7 à 8h de décalage horaire. Mais rien ne peut arrêter un Homme motivé ! Par contre, l’avantage est que vous aurez affaire à un pays démocratique. Car le président Tsakhiagiyn Elbegdorj – c’est son vrai nom – a aboli la peine de mort il y a 7 ans, et n’a jamais été membre du parti au pouvoir depuis des décennies.
Et le football, dans tout ça ?
J’y viens ! Le football, en Mongolie, ce n’est pas vraiment la joie. A tel point qu’en 2006 ils se sont pris 12-0 contre la terrible sélection des Maldives. Aïe. Même en Coupe d’Asie de l’Est, il n’y a jamais eu mieux qu’un tour préliminaire. Parler de football en Mongolie n’est donc pas quelque chose de courant. La fédération nationale a quand même été fondée en 1959. Cependant, elle n’a obtenue son adhésion à la FIFA et à l’AFC qu’en 1998. Au niveau des clubs, puisque c’est ce qui nous intéresse, sachez que le championnat a été fondé en 1955. Cependant, les quarante premières éditions ont été celles d’un championnat amateur. Le football n’y est professionnel que depuis 1996. Et le premier championnat a été enlevé par Erchim. Transition parfaite, donc, pour parler de ce club si prestigieux.
Le Erchim FC, de son vrai nom Thermal Power Plant No.4 Erchim, donc, a été fondé en 1994. C’est ce qu’on peut appeler un succès rapide, donc. Mais bon, il y a aussi des moyens. Parce que si tous les autres clubs d’Oulan-Bator partagent le MFF Football Centre, ce n’est pas le cas de l’Erchim FC. En effet, le club possède son propre outil. Je n’ai cependant pas eu d’informations sur son caractère connecté ou non. Le stade s’appelle logiquement l’Erchim Stadium. Le stade est flanqué par les montagnes d’un côté et la centrale thermique n°4, les propriétaires d’Erchim FC, de l’autre. Voilà aussi pour l’explication du nom. Le stade a une capacité de 2 000 spectateurs et dispose d’une surface de jeu en gazon synthétique.
Zorigtyn Battulga
C’est le nom de l’entraîneur du club. Ancien international mongol à 10 reprises, il s’appuie notamment sur le duo japonais Natsuki Maru-Shuta Ishino, pour conduire son milieu de terrain et son attaque. Outre le sacre de 1996, le club a remporté le championnat en neuf autres occurrences, pour la dernière fois en 2016. La coupe de Mongolie leur a sourit à huit reprises, tandis qu’ils se sont arrogés six fois la super-coupe de Mongolie, six fois consécutivement, entre 2011 et l’an passé. Bien aidés, notamment, par le talent du milieu de terrain international mongol Batmönkhiin Erkhembayar. La petite pépite formée au club a connu sa première cape en 2013, alors qu’il n’avait qu’une seule saison dans les jambes. Couvée par son coach, il s’est imposé dans le milieu de terrain à trois ou a quatre que le FC Erchim aime utiliser.
Notons également les bonnes performances en attaque de Soyol-Erdene Gal-Erdene, international lui aussi, qui avait marqué en 2014 contre les Iles Marianne du Nord. Je parle de lui aussi car il avait fait un essai avec Barnet, en D4 anglaise. Zorigtyn Battulga, outre son poste d’entraîneur de club, coache aussi la sélection mongole. Pour le club, à l’international, c’est cependant un peu plus compliqué. Ils se sont quand même pris 6-0 contre l’April 25, club nord-coréen sur lequel nous zoomions lors d’un Tour du Monde précédent. Cela fait mal, surtout pour le club le plus titré de Mongolie, et cela en dit long sur le niveau du football local.
Mais grâce à mes conseils, si un jour vous avez le malheur (ou le bonheur) d’aller en Mongolie, vous saurez quel club supporter, et quel maillot acheter !