S’il y a un bien quelqu’un qui doit tout savoir faire dans un club, il s’agit sans aucun doute du Directeur Sportif. Effectuant le lien entre les différents acteurs d’une institution (joueurs, agents, dirigeants…), son talent peut être à l’origine de la reconstruction entière ou de la stabilisation d’un club. Enquête sur une fonction tant importante que polyvalente.
Peu connu en France, c’est en 2011 que ce rôle a réellement vu le jour dans le pays. En cette époque, seul José Anigo occupait cette place en Ligue 1, du coté de Marseille. Dans la ville ennemi, un projet né…un projet européen et même mondial : Qatar Sports Investments. Le Paris Saint-Germain, nouveau riche, devient un club nouveau et les qataris à sa tête doivent trouver quelqu’un pour le représenter. Leonardo arrive, pour une carrière au PSG qui aura été une réussite, malgré sa courte durée : Ancelotti, Pastore, Zlatan, Beckham, Motta ou encore Verratti font leur arrivée dans la capitale. En 2 ans, le réseau du brésilien aura fortement contribué à la construction du projet. Une image parlante de l’importance du DS. Bien que que ces hommes-la ne soient que très peu connus du grand public pour la plupart.
Directeur sportif, c’est quoi ?
Afin d’éclaircir le métier, voici quelques caractéristiques nécessaires si vous souhaitez percer dans ce game :
- Avoir un réseau important. Un DS n’est pas nommé pour attirer des Jordan Lotiès (avec tout mon respect). Plus il connaît d’agents, de présidents ou de joueurs, et plus il pourra mettre dans son sac du matos de qualité.
- Donner une bonne image. Du club et de lui-même. Souvent présent en conférence de presse ou dans les médias, il doit avoir la classe et une bon maniement des paroles. Les jeunes appelleront ça le swagg. Ceci n’est pas le facteur le plus important, beaucoup préférant rester discrets (mais efficaces).
- Créer des liens solides avec tous les acteurs du club. Comme dit précédemment, le Directeur Sportif est un peu l’homme à tout faire. Il doit donc connaître tout le monde, et faire des points réguliers avec certains joueurs. Il doit également s’intéresser à la section jeunes du club. S’il le souhaite, il peut également décider d’arroser chaque matin la pelouse du centre d’entraînement et de sucrer les gaufres à 16h.
- Connaître le football et son marché. Cela parait logique. Un DS doit être dans le présent (voire le futur) et avoir un minimum de connaissances tactiques. Repérer les jeunes pépites qui amèneront un bénéfice ? Une tâche obligatoire ! Parfois, c’est le coach qui prend ce rôle (Gourcuff lors de son époque lorientaise par exemple). Un président dépassé peut parfois décider de s’occuper de tout cela lui-même. Une tâche qui demande sans doute trop de travail pour être lucide. Non, je ne vise personne.
- Prendre un forfait 4G et appels illimités. Vous l’aurez compris, un Directeur Sportif passe son temps à communiquer avec de nombreuses personnes, qu’ils soient internes ou externes au club. Un forfait de haut-rang serait donc adapté… Car ça serait con de ne plus avoir de batterie pour appeler Ronaldo en urgence.
L’exemple de Michael Zorc
Le talent
Prenons le cas de Michael Zorc. Vous ne connaissez sans doute pas son nom, c’est pourtant lui qui a monté le Borussia Dortmund actuel de toutes pièces. Nous sommes en 2003. Le Borussia Dortmund est dans une galère énorme et se retrouve tout proche de la faillite. Élimination précoce en Champion’s League, blessures au mauvais moment…une période sombre pour le club jaune. Une seule chose peut sauver le club : les résultats sportifs combinés à des petits achats malins. En 2005, la crise du club continue et ce dernier est en totale chute.
Le BvB doit à tout prix trouver de l’argent et va en récolter un peu partout. Ce seront les investisseurs locaux, l’encaissement total du partenariat avec Nike dès la première année, la vente partielle du stade. Et même un prêt au Bayern Munich et dans une banque américaine. L’effectif aura même baissé son salaire de 20%. Miraculeusement, le club arrive à limiter cet éboulement mais des traces sont présentes. Il faudrait du temps pour s’en remettre.
La renaissance
La saison 2006-2007 est un premier signe de renaissance puisque le club réalise des recettes excellentes ainsi que le meilleur chiffre d’affaires des clubs non-engagés en Europe. C’est ici que Michael Zorc va commencer à prendre de nouvelles décisions et les BTS MUC n’ont qu’a bien se tenir. En premier lieu, c’est avec l’Austria Vienne que le club va s’associer. Scouting, formations…un symbole du nouveau Dortmund, qui cherche les bons coups, et qui place son argent intelligemment. De plus, un autre élément important est décidé avec le le rachat du stade. Le Borussia veut être propriétaire à 100% de son stade, aujourd’hui considéré comme celui qui accueille la meilleure ambiance d’Europe.
Mais surtout, Zorc va emmener un nouveau coach qu’il va placer sur le banc du club. Son nom doit, en revanche, vous revenir : Jürgen Klopp. Provenant de Mayence, en seconde division, l’allemand va devenir l’un des meilleurs du monde. Son jeu offensif aura régalé les deutsch et fait retrouver les sommets à Dortmund.
Retour gagnant !
Du coté de l’effectif, la saison 2010-2011 donnera au club le retour de leur investissement récent. Car il y a un groupe jeune et dont les noms deviendront grands. Götze arrive du centre de formation, tout comme Schmelzer ou Bender. Mats Hummels et Robert Lewandowski rejoignent le BVB… pour 8,5 millions d’euros au total. 8,5 MILLIONS D’EUROS. Un nombre de pépites incalculables redonneront ainsi au club sa grandeur d’antan. Tout cela est signé Michael Zorc. Toujours Directeur Sportif au même endroit, il est aujourd’hui perçu comme un sauveur. Car ses choix stratégiques ont permis au club de retrouver les sommets sportivement, financièrement et moralement.
Vous ne connaissez pas de grands DS ? Je vous invite donc à lire ce classement signé Yahoo, et dans lequel peu de noms vous reviendront. Attention, fin d’article brutale.