Comme Maxwel Cornet, Nabil Fékir s’est exprimé sur le site web de l’UEFA.

UEFA.com : Contre la Roma, Lyon a marqué les esprits en Europe, c’est une belle performance.
Fekir : Bien sûr, c’est quelque chose de beau, éliminer la Roma c’est quelque chose de grand. On a réussi à sortir une très grande équipe européenne. Maintenant, ce n’était pas la finale. Il ne fait pas qu’on s’arrête là, il y a le match contre le Beşiktaş qui arrive. Il faut qu’on soit dans le même état d’esprit pour réediter cette performance.

UEFA.com : Beşiktaş, vous connaissez un peu cette équipe ?
Fekir : On connaît leur public, c’est une ambiance de folie là-bas. Maintenant on reçoit en premier, à nous de faire la plus grande partie du boulot à la maison, d’aller là-bas et essayer de donner le maximum pour espérer une qualification.

UEFA.com : Le public turc vous avez déjà vécu ça ?
Fekir : Non jamais, ce sera la première fois, et j’ai entendu deux ou trois échos, c’est pas mal. J’ai vu pas mal de videos là-dessus, ça va chanter, ça va pousser…Tant mieux. Ça va mettre de l’ambiance, on va voir de vrais guerriers sur le terrain.

UEFA.com : En UEFA Europa League, Lyon a marqué 16 buts en quatre matches, les autres équipes vont commencer à vous voir comme de potentiels favoris.

Fekir : Favoris je ne sais pas, mais c’est vrai que là on est en forme, c’est bien. C’est bien pour Lyon, c’est bien pour nous. Maintenant, il faut qu’on continue comme ça contre Beşiktaş pour pouvoir essayer d’aller en demi-finales et pourquoi pas en finale, et essayer de gagner cette compétition.

UEFA.com : Je voulais revenir sur votre but contre la Roma. Que se passe-t-il à ce moment-là dans votre tête ? C’est instinctif ?
Fekir : C’est comme ça, c’est à l’instinct. Dans ma tête, je prends le ballon, et voilà j’essaye de dribbler et je m’adapte en fonction du comportement des défenseurs. Ça m’a réussi et c’est bien pour l’équipe.

UEFA.com : Vous l’avez revu le but ?
Fekir : Je l’ai revu, normal (rires). Il est beau franchement. C’est un des meilleurs buts que j’ai inscrits cette année. Et l’un des plus importants aussi.

UEFA.com : On revient à l’Europa League, aucun club francais n’a encore gagné cette compétition. Vous pouvez entrer dans l’histoire, c’est un objectif ?
Fekir : Oui bien sûr, mais on est encore un peu loin, il y a encore quelques matches avant. Mais on prend match après match, essayer de donner le maximum, on verra bien ce qu’il arrivera.

UEFA.com : Mais ça devient un des objectifs de la saison, non ?
Fekir : C’est normal. Le titre en Ligue 1, ça semble compliqué, en Coupe de la Ligue, on est sortis, pareil en Coupe de France, il reste cet objectif en plus d’aller chercher la 3e place en championnat. On va tout donner. On a envie de revoir Lyon en Champions League.

UEFA.com : En UEFA Champions League, vous avez un favori ?
Fekir : Barcelone, le Real, le Bayern, c’est costaud. Après…peut-être une surprise on ne sait pas. Mais je vois bien une de ces trois equipes aller au bout.

UEFA.com : À propos de Barcelone, il y a Samuel Umtiti, vous regardez un peu ses matches ?
Fekir : Oui un petit peu, je regarde les matches de Barcelone, c’est bien ce qu’il fait et je lui souhaite de continuer comme ça.

UEFA.com : Toujours à propos de Barcelone, certains medias vous ont surnommé le Lionel Messi francais, ça vous plaît ou ça vous agace ?
Fekir : Ça me fait plaisir d’être comparé à Messi. Tout le monde sait que je suis encore très très loin de son niveau, mais comme je le dis ça fait plaisir, j’essaye de ne pas trop y faire attention.

UEFA.com : On va parler de votre enfance Nabil, dans les rues de Villeurbanne, car c’est là que vous êtes né. En plus, vous êtes né en 1993, donc à 9 ans vous vivez le premier des 7 titres de suite de Lyon. Obligé de devenir fan de l’Olympique Lyonnais je suppose ?
Nabil Fekir : C’est normal, c’est la ville où j’ai grandi, mon club de cœur, le club où j’ai toujours rêvé de jouer, maintenant j’y suis et c’est bien.

UEFA.com : Racontez nous les débuts
Fekir : Oui, c’était au quartier, à Villeurbanne, à Cussay, Jacques Monod plus précisément. On avait un petit terrain, j’allais jouer souvent avec mes frères et les amis, c’est là que j’ai commencé à jouer au foot.

J’avais aussi des qualités, mais ça nous aide beaucoup, techniquement, les petits espaces, les petits terrains. Beaucoup de bons joueurs aussi, dans les quartiers, donc c’est ça qui fait progresser. On joue pour le plaisir, pour s’amuser, de temps en temps il y avait un peu de compétition, des tournois, on faisait ça parce qu’on était nombreux et comme je l’ai dit, il y avait beaucoup de bons joueurs aussi.

UEFA.com : Comment définir votre style de jeu ?
Fekir : Style de jeu ? je pense que je suis un joueur de percussion, j’aime dribbler, j’aime donner du plaisir, j’aime en prendre aussi. Et je pense que c’est aussi dû à mon évolution dans le quartier, ca m’a permis de me donner un style de jeu et c’est bien.

UEFA.com : Vous êtes focalisé sur deux choses : prendre du plaisir et en donner. C’est ce que vous avez appris tout petit avec les copains ?
Fekir : C’est important, ma famille me suit beaucoup, mes amis aussi et quand ils regardent le foot, ils aiment prendre du plaisir et c’est ce que j’essaye de donner.

UEFA.com : Et justement qu’est-ce vous préférez sur un terrain, un beau dribble, une belle passe, un beau but ?
Fekir : Un peu tout. Après le plus important dans le foot, c’est de marquer. Un but c’est un peu plus special.

UEFA.com : Quelle est votre position préferée sur le terrain, là où vous vous sentez le mieux ?
Fekir : Dans l’axe du terrain. Après si je suis amené à évoluer sur le côté, pas de souci.

UEFA.com : La marque de fabrique de Lyon, c’est la formation des attaquants, cela a commence avec Florian Maurice, puis (Ludovic) Giuly, (Karim) Benzema, et aujourd’hui (Alexandre) Lacazette, vous… Pourquoi les attaquants sont-ils aussi bons ?
Fekir : Tout simplement parce qu’on est des joueurs de qualité. Il y a une bonne formation à Lyon. C’est pour ça qu’il y a de très bons attaquants qui sortent de l’ombre, mais il y a aussi de bons défenseurs, de bons milieux, de bons gardiens. Lyon est un très bon centre de formation.

UEFA.com : Et en plus, vous avez été formés tous ensemble et vous vous connaissez parfaitement.
Fekir : Oui c’est vrai. On a évolué ensemble pour la plupart, et sur le terrain, c’est plus facile de jouer ensemble et on se connaît un peu plus.

« La Roma, c’était grand, mais ce n’était pas la finale »

UEFA.com : Si je vous dis : Fekir, Lacazette, Ghezzal, Valbuena, Cornet, ça ressemble un peu à la meilleure attaque en UEFA Europa League.
Fekir :
Oui c’est pas mal, c’est beau même. Il y a des joueurs assez jeunes et de très belles équipes en Europa League. Mais c’est vrai que cela a de la gueule et c’est bien pour nous.

UEFA.com : Chaque semaine, vous avez une relation spéciale sur le terrain avec Alexandre Lacazette, vous vous trouvez les yeux fermés.
Fekir : À force de jouer ensemble, on commence à bien se connaître, maintenant on essaye d’être le plus décisifs pour l’équipe et d’apporter le maximum sur le terrain.

UEFA.com : On va revenir sur un passage un peu compliqué, votre blessure la saison dernière. Comment vous vous sentiez à ce moment-là ?
Fekir : Oui c’est vrai, ce sont des moments un peu compliqués pour un joueur de foot, mais malheureusement on ne peut pas le choisir, on ne peut pas l’éviter. Mais faut être costaud mentalement pour surmonter cette épreuve. Toute blessure fait grandir mentalement. Ça nous fait réaliser la chance qu’on a d’être en bonne santé et sur le terrain. Quand on vous annonce que c’est six mois de blessure, six mois sans jouer, c’est un peu compliqué, mais aujourd’hui, c’est de l’histoire ancienne et j’essaye de l’oublier.

UEFA.com : Je me rappelle il y a quelques années d’une interview à propos de votre père, vous jouiez avec lui dans le couloir avec un ballon, et vous cassiez des lustres.

Fekir : Mon père a toujours été derrière moi. Il m’a toujours suivi, si j’en suis là aujourd’hui, c’est aussi grâce à lui. Je lui dois beaucoup. Aujourd’hui, c’est une fierté d’être professionnel. Et j’essaye de lui rendre ce qu’il m’a donné.

A propos NSOL 837 Articles
« Quand un vrai génie apparaît en ce bas monde, on le peut reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui ». (Jonathan Swift, 1667-1745)