« Moi » fait son retour, avec une nouvelle contribution majestueuse. Et comme il est du Sud, c’est avec le Nîmes Olympique que tout se passe !
En France, il y a 3 vrais grands clubs Olympiques : au Nord, c’est le Lille Olympique Sport Club, au milieu, c’est l’Olympique Lyonnais, et au sud, c’est le Nîmes Olympique. Et comme c’est le moins connu des trois, je m’en vais vous présenter le club de la cité des Antonins.
Genèse à l’ombre des arènes
Le 10 avril 1937, et sous l’impulsion de personnalités locales telles que Emmanuel Gambardella (oui, celui qui a donné son nom à la Coupe), est créé le club du Nîmes Olympique, sur les cendres du Sporting Club Nîmois.
Le club végète en L2 jusqu’à la saison 1949-1950 qui les voit finir champions de D2 et demi-finalistes de la Coupe de France. C’est une épopée qui marque le début de l’amour du club avec cette compétition. Car il furent seulement stoppés par le futur vainqueur : le Paris FC.
Après cette montée en Première Division, le Nîmes Olympique signe un long bail avec l’élite du football français. Vainqueur de la coupe Drago en 1956, il va aussi terminer dauphin du championnat à trois reprises, en 1958, 1959 et 1960 (derrière l’ogre français de l’époque : le stade de Reims), et va jouer deux finales perdues de coupe de France en 1958 (contre Reims, 1:3) et en 1961 (contre Sedan, 1:3). Si cette équipe a du talent, il manque ce petit quelque chose qui pourrait lui permettre de garnir sa vitrine.
Ensuite les résultats se font plus modestes, avec une relégation en 1967, et une remontée dans la foulée la saison suivante. Le club, financièrement atteint, s’appuie sur son centre de formation, l’un des meilleurs de l’époque (4 victoires en Gambardella en 1961, 1966, 1969 et 1977).
Nîmes, la ville avec un accent
Le Nîmes Olympique termine de nouveau à la deuxième place du championnat lors de la saison 1971-1972 derrière le voisin marseillais. Ces résultats permettront
au club nîmois de connaître pour la deuxième fois de son histoire des rencontres européennes. Avec en 1971 et 1972, une élimination au premier tour de la Coupe UEFA et en 1972, un premier trophée européen avec la Coupe des Alpes.
De nouveau, les résultats se font de plus en plus modestes. Le club navigue entre D2 et D1. Au début des années 90, avec beaucoup (trop) d’ambition, le club recrute des stars (Eric Cantona, entre autres). Ensuite, le club construit un stade (le Stade des Costières) calibré pour la L1. Mais des dissensions internes et les excès financiers font que le projet est un lamentable échec. En 1995, le club est pour la première fois de son histoire relégué en National 1.
Exsangue financièrement, les Crocodiles vont de nouveau se tourner vers la formation pour tenter de se relever. La première saison (95-96) en troisième division va être tout en contraste : le club croco sera relégable en fin de saison (sauvé finalement par la relégation administrative de deux autres clubs de N1) et finaliste de la Coupe de France contre l’AJA, après avoir éliminé 3 autres clubs de D1 (l’ASSE, Strasbourg et le MHSC lors d’un match d’anthologie aux Costières). Omar Belbey sera même le premier buteur de la finale. Mais l’ancien Croco Laurent Blanc égalisera avant que Lilian Laslande ne crucifie les Nîmois physiquement en déroute en toute fin de match. Ce jour là, le club Nîmois est le premier club de niveau amateur finaliste de la Coupe de France.
Un crocodile en souffrance
La saison suivante, le club est obligé de remonter s’il veut conserver son statut professionnel. Ce que les joueurs accompliront brillamment, en remportant le championnat.
Le club se maintient quelques années, puis en 2002, de nouveau c’est retour à l’échelon inférieur. Faute de remontée, le NO perdra même sont statut professionnel. Quelques beaux parcours en Coupe de France viendront apporter un peu de baume au cœur des supporters Nîmois, avec trois demi-finales (1999, 2002, 2005).
A l’issue d’une saison 2007/2008 où les entraîneurs se sont succédés (3 dans la saison), les Crocodiles battent, lors de la dernière journée devant 18482 spectateurs (dont votre serviteur) ce qui constitue un record d’affluence pour ce niveau, le Stade Lavallois, accrochant au passage la troisième et dernière place qui mène au paradis. Une performance rendue possible grâce au recrutement en janvier du Montpelliérain Robert Malm qui inscrit lors de cette fin de saison, 16 buts en 16 matchs.
Certes, l’apprentissage de la Ligue 2 est compliqué, mais 2009 restera à jamais dans les mémoires. Car annoncés comme condamnés à la mi-décembre (10 points seulement à mi-saison), les joueurs refont leur retard, et s’offrent à Brest, fin mai 2009, l’occasion de se maintenir à l’arraché. Un doublé de Malm à Francis-le-Blé, et l’impensable se produit. La saison 2009/2010 a, elle, été plus calme et les Nîmois terminent bien calés au milieu de classement.
En 2010/2011, Nîmes Olympique est relégué en National. Encore une fois. Mais la saison suivante est de meilleure facture puisque le club gardois remporte le championnat et reviens en L2. Lors des saisons suivantes, le club gardois se maintient dans le ventre mou du classement sans jamais pouvoir espérer une montée en L1.
Un Costière de Nîmes
Un triumvirat à la romaine
Petite bombe fin 2014, alors que le club vient tout juste d’être racheté par un triumvirat composé du président Conrad, de M.Kasparian et de M. Assaf (celui-ci, n°2 de Free et inventeur de la FreeBox, apportant la majorité des fonds sans prendre de responsabilités au sein du club) : le club, par l’intermédiaire de son président et de l’actionnaire minoritaires Kasparian, est accusé d’avoir tenté d’acheter des matchs pour assurer son maintient (bien compromis) en L2. L’enquête montrera qu’aucun match n’a été acheté, mais qu’il y a bien eu tentative.
Sur les 5 matchs incriminés, seul le dernier (contre Caen) est suspect de par sa physionomie. Il s’agit d’un match nul entre les deux équipes validant à la fois la montée de Caen et le maintien de Nîmes. Le score de 1-1 et surtout l’implication des joueurs sur le terrain peuvent laisser supposer un arrangement entre les clubs. Cependant, l’enquête n’ayant strictement rien trouvé, il est plus probable que l’on soit en présence d’un gentleman agreement qu’autre chose.
Thiriez pas sur le coupable !
D’ailleurs, il est intéressant de noter que ce match, réglementairement, n’aurait pas dû se jouer. Il aurait du être perdu sur tapis vert par le NO. En effet, le club n’avait pas pu emmener ses joueurs à Caen en temps et en heure à cause de la neige car n’ayant pas respecté la règle qui impose aux joueurs d’arriver la veille du match (et donc avant l’arrivée de la neige). Avec la dérogation expresse de M. Thiriez, le match a été reporté, à une date là aussi non réglementaire, c’est-à-dire entre la dernière et l’avant dernière journée du championnat !
Ce même M. Thiriez qui fut le premier à annoncer des sanctions exemplaires, avant même la fin de l’enquête. De là a y voir un contre-feu pour masquer ses deux dérogations exceptionnelles accordées et qui faisaient méchamment réagir les présidents des clubs de L2 potentiellement floués par ces décisions, il n’y a qu’un pas…
Le NO, condamné en première instance à la relégation, arrachera in extremis un peine amoindrie de 8 points de pénalités pour la saison suivante. Saison qui commence de manière catastrophique, avec un retard de 10 points sur le premier non relégable à mi saison. Cependant, un changement d’entraineur plus tard et le NO finit en boulet de canon, avec une deuxième partie de saison digne d’un prétendant à l’accession.