Le rôle de l’arrière latéral droit au football est prépondérant : contre-attaquant de génie, centreur exceptionnel, buteur opportuniste, défenseur de fortune, milieu de soutien, dédoublement de l’ailier… son rôle est important s’il en est dans le football. Et surtout dans le football moderne.

A l’origine, l’arrière latéral droit se devait d’être avant tout un puissant défenseur, une solution de relance latéral, un joueur rapide capable de courser l’ailier. Au fil du temps, poussé par Djalma Santos au Brésil notamment, le latéral droit a vu son impact offensif augmenter. Il est également un joueur essentiel. C’est ce que nous allons voir par la suite.

Tout d’abord, pourquoi arrière droit ?

En effet, vous pouvez vous demander pourquoi s’intéresser au rôle de l’arrière de côté droit et non pas à son pendant gauche. Cette question est juste. Mais si je m’intéresse à l’arrière droit, c’est avant tout pour une raison toute simple : dans les équipes de district, l’arrière droit est le joueur le moins bon de l’équipe. Il est en effet courant de dire que l’arrière droit n’a besoin d’aucune qualité. Mais c’est complétement faux. Je veux donc démonter le mythe de l’arrière droit comme joueur ayant besoin du moins de qualité.

Arrière droit, mais gauche caviar

Sous ce titre amusant se cache une réalité bien souvent occultée. Car l’on a tendance à penser que l’arrière droit ne doit « que » défendre et centrer. Mais c’est faux. Parce que l’arrière droit est obligé de défendre certes sur tout son côté, mais aussi de défendre dans l’axe. Car une étude il y a quelques années – dont je n’ai malheureusement pas réussi à retrouver le lien – montrait que les défenseurs centraux droitiers – donc évoluant à deux droitiers dans l’axe – était majoritaires, et que pour compenser leur faiblesse sur le pied gauche, ils avaient tendance, non pas à rester dans l’axe comme leur position d’origine peut laisser le supposer, mais bien à se déporter de quelques mètres vers la gauche.

Pourquoi cela, me demanderez-vous ? Et bien pour pouvoir avoir une ouverture de relance du pied droit supérieure. Pourtant, ils n’en ont pas conscience. Ainsi, par rapport à son homologue à gauche, l’arrière latéral droit à une tache en plus. Il doit mieux couvrir son axe pour éviter un déséquilibre dans la relance axiale. Cependant, son apport offensif doit lui rester strictement identique.

Et si je parle de gauche caviar, c’est bien pour cette raison : le latéral droit joue proportionnellement à son poste théorique 12% en moyenne plus à gauche qu’il ne devrait avec une défense droitier-gaucher. Amusant non ? Et la gauche caviar, c’est bien défendre des valeurs – ici le côté, certes, droit – tout en ayant des intérêts de l’autre – le gauche. La métaphore politique est donc adaptée !

Le dur labeur face à l’ailier

Bien sûr, c’est son rôle que de défendre. Mais l’arrière droit a bien souvent en face de lui également un joueur droitier, contre qui il doit défendre en pied faible. « Ce n’est rien », entends-je déjà ! Mais bien sûr que si, c’est énormément ! Car il faut en permanence revenir sur son pied faible, tout en ayant également le danger de l’arrière gauche adverse, lui sur son pied fort.

Quel numéro porter quand on est arrière droit

Aujourd’hui, les joueurs ont tendance à prendre des numéros fantaisistes. Je reviendrais dans quelque temps sur cette tendance à la numérotation hasardeuse. Mais pour le cas précis de l’arrière droit, quel est le numéro préconisé ? Bien évidemment, il s’agit du numéro deux. Je vous fournis ci-dessous une disposition tactique avec les titulaires en noir, la droite en bas, la gauche en haute, contre les remplaçants, en rouge. Les noirs sont en 4-3-3, les rouges en 4-2-3-1 (4-5-1 offensif).

Numéros de maillots
Numéros de maillots

Quels sont donc les numéros acceptables pour l’arrière droit ? Il peut en effet y avoir plusieurs arrières droits dans l’équipe. Dans la disposition ci-dessus, sur laquelle on peut inverser sans dommage 7 et 10, car ce n’est qu’une adaptation du WM historique que le 4-3-3, j’attribue à mes arrières droits le 2 et le 12. Ce sont bien sûr les numéros de prédilections de ce poste. Mais vous avez remarqués également que je n’ai pas attribué le 22. J’y ai préféré le 23, car il correspond mieux au côté gauche. Je garde en effet le 22 pour le back right. Ce dernier peut également porter un jersey floqué du numéro 20. Au-delà du numéro 23 et jusqu’au 29, peu importe en réalité. Mais il est une hérésie de voire le 2 porté par un défenseur central, ou le 3, le 4 ou le 5 être attribué à l’arrière latéral droit.

Quels joueurs retenir à ce poste ?

Nilton Santos

En plus de Djalma Santos, que j’ai mentionné au début, qui formait sur les côtés une paire de folie avec son homonyme Nilton Santos – aucun lien de parenté –, des joueurs sont notables. On a bien sûr eu l’époque des latéraux-centraux, à la Lilian Thuram, des milieux défensifs décalés à droite, comme Essien, mais je veux rester dans le spécialiste du poste. Impossible de ne pas penser à Phillip Lahm, qui a commencé d’ailleurs à gauche. Il ne faut pas également manquer Cafu, Neville, Dani Alves, plus récemment Dani Carvajal. Mais encore, pour faire plus français, Anthony Réveillère ou Willy Sagnol. Mais il y en a tellement que l’on en oublie forcément. J’ai également une pensée pour tous les arrières droits de district, que l’on oublie trop souvent de citer mais qui constituent l’essence du football.

Personnellement, j’ai un faible pour les latéraux droits techniques, puissants, mais surtout offensif. Car le football n’est à mon sens beau que lorsqu’il se joue vers l’avant. Et je préfère un latéral droit qui tente et n’est pas récompensé que l’inverse. La diversité dans le jeu est primordiale. Un latéral stéréotypé – comme le vice-champion d’Europe Christophe Jallet est moins dangereux qu’un latéral imprévisible, offensif et capable de rentre dans l’axe comme de déborder.

Enfin, ayons également une pensée pour Matthieu Chalmé, arrière droit emblématique de Ligue 1 au début du XXIème siècle. Il a inscrit quatre buts dans sa carrière. Mais surtout, il a inscrit sur ses quatre buts, trois lors du même match !

A propos NSOL 836 Articles
« Quand un vrai génie apparaît en ce bas monde, on le peut reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui ». (Jonathan Swift, 1667-1745)