Le tabagisme dans le foot reste tabou, mais est une question d’actualité s’il en est. La dernière polémique en date est récente et concerne directement des joueurs que nous connaissons bien. En effet, des joueurs tels Marco Verratti, ou encore Ezequiel Lavezzi, sont tous deux « accusés » d’avoir fumé, que cela soit du tabac ou de la drogue. La question que nous nous posons donc tous est : Pourquoi est-ce aussi dérangeant de voir les joueurs fumer ?
Hygiène de vie
Le premier aspect de la question est dû au fait que ce sont nos joueurs. C’est-à-dire que nous projetons en eux un idéal de vie. C’est l’idéal du sportif impeccable. C’est en fait directement lié à l’hygiène de vie de ces derniers qui se doit d’être irréprochable. Dans les mœurs populaires, associer tabac et sport ne fait pas bon ménage. A quoi bon faire du sport si, dès la sortie de l’entraînement, on allume une cigarette ?
Nous savons tous bien que le tabac est nocif pour la santé. Mais ce phénomène est récent – dans les années 1950, on encourageait les gens à fumer. Par ailleurs, dans les années 20, c’était un symbole d’émancipation féminine. Il est certain qu’aujourd’hui, nul n’échappe à la propagande des anti-tabagisme, que ce soit à la télévision ou sur les paquets neutres qui sont aujourd’hui introduits, avec en prime les messages d’avertissement sanitaires et des images dites choquantes, et l’augmentation des tarifs pour en rajouter une couche.
Grillés !
En effet, on peut faire une liste non exhaustive des actuels ou anciens joueurs de footballs qui ont été grillés, c’est le cas de le dire. Parmi eux, on retrouve des superstars et des footballeurs culte. Bien sûr, Diego Armando Maradona – dont la consommation de diverses substances fait partie de la légende du pibe de oro – ou encore l’actuel entraineur du Real Zinedine Zidane, en marge de la finale de la Coupe du Monde 2006. Mais aussi d’autres grands joueurs, de Ronaldo a Buffon, de Özil a Rooney ou encore de Ballotelli a Barthez, tous ont été surpris une clope a la main pour décompresser.
Le problème est que certains joueurs ne sont pas au niveau que l’on pourrait attendre – Wilshere, Jallet, Grenier, Van der Wiel – et alors la cigarette peut entrer en ligne de compte dans l’appréciation du joueur : ses piètres performances ne sont-elles pas dues à sa consommation de tabac ou d’autres choses ?
Bizarrement aucun d’eux ne prennent la cigarette électronique. Car ce ne sont que des indus, des cigares ou des bons pilons. En fait, c’est-à-dire des cigarettes roulées à la main et à la marijuana, parfois des roulées, ou, très fréquemment, la chicha. En effet, celle si chère à Serge Aurier ou Fahd Moufi. Bien sûr, on peut penser que cela est dû au fait que la cigarette électronique ait moins de caractère stylistique.
La société tabagisme
Serait-ce le vice d’une société ou le tabagisme est mal vu ? Ou serait-ce juste pour se donner une forme de style comme les collégiens en mal de puberté, se prenant pour des adultes en s’intoxiquant les poumons à coup de nicotine, d’arsenic et de goudrons ? Quoi qu’il en soit, la décision de fumer ne doit être prise que par celui qui en a envie, et non pas par une tierce personne qui se permet de juger sur la santé d’autrui. Nous savons que c’est mal, mais c’est le sentiment Freudien du parent intérieur. Car c’est celui qui, pour une fois, se laisse engloutir par le Moi. Le Moi n’a plus de surmoi, et la limite est dépassée.
C’est peut-être aussi parce qu’à 18 ans, on se sent immortel, on ne sait pas ce qu’est la mort, on pense pouvoir arrêter quand on veut. Car c’est à 65 ans, souffrant d’une trachéotomie, que nous regrettons cette connerie. Mais le footballeur, tout comme chacun, a son libre arbitre et n’aura que faire des avis d’autrui – qui peuvent même l’encourager encore plus à défier le système et à consommer ce bâton de mort, orange et blanc. Comme le dit la formule : « Fume avant que la vie ne te fume ».